CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Thomas Winkler
(chant)
-Paul Templing
(guitare)
-Christopher Bowes
(claviers)
-James Cartwright
(basse)
-Ben Turk
(batterie)
TRACKLIST
1) Anstruther's Dark Prophecy
2) The Unicorn Invasion Of Dundee
3) Angus Mc Fife
4) Quest For The Hammer Of Glory
5) Magic Dragon
6) Silent Tears Of Frozen Princess
7) Amulet Of Justice
8) Hail To Crail
9) Beneath Cowdenbeath
10) The Epic Rage Of Furious Thunder
DISCOGRAPHIE
Gloryhammer… Avec un nom pareil, rien d’étonnant que le groupe pratique un power metal empreint d’hymnes guerriers et d’appels au rassemblement contre les dragons. Le groupe se décrit même comme du héroïc fantasy power metal. Alors certes, on ne peut pas dire que cette définition soit mensongère, mais qu’en est-il du contenu ? Comme beaucoup de groupe du genre, Gloryhammer a construit toute une histoire et une mythologie. Ici, c'est autour d’une Ecosse moyenâgeuse alternative que ça se passe. Premier album du groupe, Tales from the Kingdom of Fire est chargé de démarrer la quête.
Dès le départ, on comprend bien où l’on va. Gloryhammer ne nous a pas trompés sur la marchandise. Après une introduction dispensable, c’est parti pour "The Unicorn Invasion of Dundee". Riffs façon cheval au galop, montées dans les aigus au fur et à mesure que la chanson avance, on est en terrain connu. Le refrain est taillé pour être scandé par des foules en délires. Le break a sa petite originalité (et un poil de narration), le solo est pas dégueulasse. Voilà de quoi partir sur de bonnes bases. Et tout sera plus ou moins du même niveau. Les riffs sont ultra-convenus mais efficaces, les refrains accrocheurs et le tout entraînant, sans trop de faiblesse. En cela, Gloryhammer fait le boulot et accouche d’un album d’une qualité homogène, ce qui est finalement assez rare pour être signalé. Pour des questions de goût personnel, j’ai bien plus accroché aux morceaux rapides ("Magic Dragon", "Amulet of Justice") qu’aux plus lents, que je trouve un peu lourdingues au fur et à mesure des écoutes ("Hail to Crail", le plus flagrant). Heureusement, le chant de Thomas Winkler est de haut niveau et transcende le tout. Possédant une voix se rapprochant de Jorn Lande, il apporte une certaine rugosité tout en étant capable de montées aiguës des plus réussies. Le gros point fort du groupe, assurément.
Cependant, derrière tout cela se cache quand même de nombreuses lacunes. La première est l’ineptie totale des guitares. Celles-ci sont uniquement rythmiques et ne taquinent les aigus que pour les soli, pas franchement mémorables. On aurait aimé un peu plus de parties leads pour densifier le propos. Surtout que l’instrumental "Beneath Cowdenbeath" en est bourré et s'avère très réussi. Pourquoi ne pas en mettre un peu plus ailleurs ? Ajoutez à cela des structures de morceaux très classiques et l’album se retrouve un peu noyé dans la masse. Alors certes, Gloryhammer est un groupe qui fait vraiment bien le boulot, mais il est trop calibré. On voit mal ce que pourrait proposer le groupe de nouveau pour un prochain album par exemple, à part se répéter. C’est dommage car le chant est vraiment très bon et les guitares se reposent dessus (ainsi que sur les claviers). Surtout que le groupe propose un morceau de 10 minutes ("The Epic Rage of Furious Thunder") comme dernière piste de l’album… Bref, on sent que Gloryhammer en a sous la pédale et l’on ne peut qu’espérer qu’ils sortent un peu de leur carcan pour la suite pour nous proposer quelque chose de plus original et de plus ambitieux.
Tales from the Kingdom of Fire ne triche pas. Refrains épiques et appels à la guerre sont au programme. Même si le tout reste très consensuel et manque totalement d’originalité, c’est très bien fait, accrocheur et cela ravira tous les amateurs du genre. C’est le type d’album qui, écouté au petit matin, vous donne envie de vous lever et d’attraper votre marteau de guerre pour aller récolter un peu de gloire.