CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Terry Ilous
(chant)
-Michael Lardie
(guitare+claviers)
-Mark Kendall
(guitare)
-Scott Snyder
(basse)
-Audie Desbrow
(batterie)
TRACKLIST
1) Desert moon
2) Lady Red Light
3) Face The Day
4) House Of Broken Love
5) Save Your Love
6) Mista Bone
7) The Big Goodbye
8) Back To The Rhythm
9) Rock Me
10) Can't Shake It
11) Once Bitten Twice Shy
DISCOGRAPHIE
Great White, mené par son nouveau chanteur, a fêté l'an passé ses 30 ans de carrière. Le retard de la sortie dudit disque soulève donc quelques questions, il faut bien l'avouer. Mais après le très bon accueil reçu par leur dernier disque, Elation, il semble que le public a tout-à-fait accepté Terry Ilous comme voix du groupe. La maison de disques se sent donc rassurée et nous offre en version simple CD l'enregistrement du concert qui date du 22 mars 2012. Retour donc là où tout a commencé, sur ce Sunset Strip, pour une ch'tite fête en musique!
Cet énième album live de Great White a deux raisons d'être. La première est de célébrer les trente ans d'existence du groupe, la seconde étant de montrer ce que peut faire le p'tit nouveau avec les classiques du groupe. Certes, neuf des onze titres sont déjà disponibles sur divers témoignages en concert, mais ici, Terry Ilous pose sa voix sur ces titres. Le concert commence donc avec "Desert Moon", l'un des meilleurs morceaux du groupe, tiré de Hooked - aka dernier grand album avant la traversée du désert. Malheureusement, le résultat est mitigé. La faute à qui ? Ou à quoi ? Il semble que le micro du chanteur est mixé trop bas, ou bien que ce dernier n'est pas tout-à-fait à l'aise. Quel que soit le problème, il est heureusement vite réglé et on retrouve un Terry bien dans ses bottes dès "Lady Red Light" et ce tout au long de ce concert où on voit Great White puiser - de façon assez lourde - dans les trois albums qui lui ont donné le plus de succès, Once Bitten (3 titres), Twice Shy (3 titres) et Hooked (2 titres). Ne reste que les miettes pour les autres albums ! Mais il faut noter la présence du très bon "Back To The Rhythm" tiré de l'album du même nom sorti en 2007 - seul titre qui figure sur un disque datant d'après 1992 ! - et qui représente un bon exemple de la musique du groupe, ce mariage du rock glam de LA et du blues.
Ce blues semble être la vraie vedette de la soirée. « Do you really love the blues? » demande Terry avant que le groupe ne se lance dans un "House Of Broken Love", ballade qui arrive bien tôt, il faut le dire. Et qui est suivie par une autre ballade, tuant un peu le rythme. Mais le blues, ils l'ont ! Le chanteur en fait la remarque à maintes occasions durant le concert. "Face The Day", le plus ancien morceau ici tiré du deuxième album Shot In The Dark, parle de ces blues matinaux lorsque l'on ne veut pas sortir de chez soi. Mark Kendall qui est très en forme et inspiré, nous le sert durant tout le concert et notamment en intro de "Mista Bone". Ce titre puise également dans cette autre vieille tradition des sous-entendus sexuels au même titre que « Red Rooster ». D'ailleurs, cette version est remplie d'une sexualité brûlante menée par la batterie d'Audie Desbrow. Une autre tradition dans laquelle Great White puise est le jeu de réponses entre le chanteur et guitariste présent durant cette même intro de "Mista Bome" mais également pendant le long - mais ô tellement jouissif - solo bluesy de "Can't Shake It". Leur version de cette musique s'apparente plus, il est vrai, à celle d'un AC/DC - que nous retrouvons en intro de concert - ou bien encore d'un ZZ Top que celle d'un Buddy Guy, mais ce n'est pas pour déplaire à tous ceux présents ce soir-là.
Terry Ilous passe le test avec succès - malgré un début hésitant - et s'approprie ces classiques. On le sent en osmose complète avec le reste du groupe. Mais il faut bien avouer que 30 ans et une heure vingt de concert, ça fait léger ! Great White est passé à côté de ce qu'on appelle une célébration en bonne et due forme. Des albums oubliés et aucun titre de leur dernier très bon opus, Elation, laisse le fan sur sa faim en plus de passer complètement à côté de l'occaz de donner un sens de continuité à cette formation - d'autant plus que le concert fut enregistré moins de deux mois avant la sortie du disque. On aurait bien voulu un double album puisant dans chacun des disques sortis par le groupe tout au long de leur longue carrière. Point de feux d'artifices ici, simplement un petit feu de joie.