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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Stefan Schmidt
(chant+guitare)

-Sebastian Scharf
(guitare)

-David Vogt
(basse)

-Jorg Michael
(batterie)

TRACKLIST

1)Replica
2) Abracadabra
3) All My Kingdoms
4) Elysium At Dawn
5) Long Way Home
6) Born to fly
7) Luna! Luna!
8) The Look Above
9) To the Metal

DISCOGRAPHIE


Heavatar - Opus I – All My Kingdoms
(2013) - heavy metal avec un peu de classique - Label : Napalm Records



On aime à dire que « les extrêmes se rejoignent ». Musicalement, comment pourrait-on traduire cet adage ? Dans le vaste spectre sur lequel s'étalent tous les courants musicaux, y en a-t'il deux qui pourraient se situer aux extrémités du système ? Et dans ce cas, sont-ils irrémédiablement séparés par une infranchissable distance ou finissent-ils donc par... se rejoindre ? En tous cas, si l'on pose cette question à un panel de la population un peu au fait des différentes musiques existant dans le monde, il y a de bonnes chances qu'il place majoritairement, aux places extrêmes, la musique classique et le metal. Et le fait est que ce mariage – ce n'est plus à démontrer – a un potentiel énorme et a donné lieu à d'excellentes choses. Dont je suis généralement friand – les gens qui me connaissent le savent.

Alors quand se pointe Heavatar et son concept, impossible de ne pas être séduit par le principe « une chanson heavy + un thème de musique classique ». Bien sur, les groupes ayant adapté tel ou tel grand compositeur à la sauce metal sont légions, mais c'est le presque tout le temps uniquement pour une chanson ou un interlude – le plus souvent instrumental – et plus rarement sur un album entier. Alors, avant même de poser une oreille sur Opus I – All My Kingdoms, on se prend à croiser les doigts et à espérer que, comme bien souvent, le groupe ne se contente pas du minimum syndical en rajoutant de la double pédale sur un thème classique. Première déception, le choix des œuvres honorées, inscrit clairement dans le livret, est à pleurer de facilité. La "Toccata" de Bach en Ré Mineur, le "Caprice n°24" de Paganini, la "Sonate au Clair de Lune" de Beethoven, le "Prélude" en Do Mineur de Bach... certes, des œuvres sublimes, mais tellement reprises et adaptés par tant de groupes, le plus souvent sans grande originalité... Seules éventuellement l'"Arlésienne" de Bizet et – plus ambitieux – la "Sonate en La Majeur" de Beethoven surnagent un peu dans l'océan convenu des thèmes favoris des métaleux voulant se frotter à la « grande » musique.
Choix facile, d'accord. Mais restait le plus dur, à savoir les mettre en musique. Évidemment, vu le nom du groupe, il était clair que l'ambiance serait plus Manowarienne que Fleshgod Apocalypsienne – du heavy couillu, pas du blast hystérique. Eh bien, soyons clairs : comme prévu, le groupe sombre dans la facilité la grosse majorité du temps et se contente de reprendre les lignes mélodiques des œuvres, remplacer les instruments par des guitares saturées et balancer la sauce à la batterie : pour la subtilité, on repassera. Mais le pire, c'est que finalement, les morceaux ne sont pas du tout basés sur les œuvres choisies : elles ne font que de brèves apparitions, souvent en introduction ("Replica", "All My Kingdoms"), parfois dans le break de milieu de chanson ("The Look Above"), ou le temps d'un refrain ("Long Way Home") : le minimum syndical est ici, une fois de plus, appliqué. Pourquoi ne pas pousser le concept jusqu'au bout et construire de bout en bout une chanson basée sur une œuvre classique ? Évidemment, cela serait bien plus ambitieux et compliqué. Du coup, Heavatar propose un album de heavy metal classique parsemé de thèmes que les amateurs de classique connaissent bien.
Pour autant, Opus I – All My Kingdoms n'est pas un album désagréable. Musicalement, certes, il n'y a pas grand chose de fantastique, mais c'est énergique et bien foutu. Mais surtout, l'atout de Heavatar, c'est son puissant chanteur (et guitariste) Stefan Schmidt (l'un des membres de l'hilarant projet metal a capella Van Canto), avec un timbre grave et rauque, se fendant tout de même de quelques screamings bien sentis. Et les lignes mélodiques sont, il faut reconnaître, bien ciselées : les refrains restent souvent en tête après une simple écoute (celui de "Replica", surtout), démontrant le talent du groupe à écrire des morceaux efficaces. La production est bonne, tout tient debout, et la présence aux fûts de Jorg Michael assure un tabassage en règle – à défaut d'une subtilité qui aurait pu être bienvenue. Une chose est sûre, et joue en faveur du groupe : rien n'est vraiment sérieux dans cette démarche. Pour preuve le dernier titre, dédié non pas à des compositeurs classiques mais à... Blind Guardian, Metallica et Manowar (et l'on comprend mieux le titre de l'album). C'est simple : "To The Metal" est la chanson la plus intelligente du groupe avec cette absence de guitares et cette basse qui brode des riffs et des arpèges rappelant tour à tour les 3 groupes cités. C'est sincère, intelligent et les paroles sont tellement clichés que l'on ne peut que croire à un second (voire troisième) degré assumé, rendant l'ensemble de l'album bien plus sympathique que ce à quoi il aurait pu ressembler.


Difficile, donc, de trancher. Doit-on considérer Opus I – All My Kingdoms comme un album manquant singulièrement d'ambition et proposant un concept éculé et mal exploité, ou comme un album de heavy rafraîchissant, pas prise de tête et sans prétention ? L'auditeur jugera, mais en ce qui me concerne j'ai fini par m'y attacher, passée la déception provoquée par la réalisation médiocre de l'apport de thème classiques dans du heavy. Peut mieux faire, mais encouragements du jury.


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