CHRONIQUE PAR ...
Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Mariusz Duda
(chant+basse)
-Piotr Grudzinski
(guitare)
-Michal Lapaj
(claviers)
-Piotr Kozieradzki
(batterie)
TRACKLIST
1) New Generation Slave
2) The Depth of Self-Delusion
3) Celebrity Touch
4) We Got Used to Us
5) Feel Like Falling
6) Deprived (Irretrievably Lost Imagination)
7) Escalator Shrine
8) Coda
DISCOGRAPHIE
Je vais vous faire un aveu, quand un groupe sort une bombe, je n’attends généralement rien de sa suite directe. La probabilité d’accoucher de nouveau d’un monstre étant relativement faible, il est préférable de ne pas trop se faire de films pour ne pas être déçu. Sans vouloir casser le suspens, on peut dire que j’ai bien fait de garder ce précepte pour Shrine Of New Generation Slaves.
Difficile de passer après un disque aussi réussi qu’ADHD, pierre angulaire du metal prog' où Riverside avait su se réinventer avec classe. Mais il est tout aussi difficile de ne pas être déçu quand passent les premières notes du nouvel opus dans son casque Dr Beat : le tricotage des grattes a fondu, la prod' est bien plus lisse et l’orientation metal est passée aux oubliettes. L’ancien style revient donc avec force en ajoutant un petit goût hard prog' old school à la Deep Purple. La différence avec la première trilogie dite de la « Reality Dream » , outre son orientation « full orgue hammond powered », se situe surtout au niveau des ambiances, plus mélancoliques et moins dépressives qu’auparavant. Pour le reste, on se retrouve donc avec des titres assez classiques de neo-neo prog (vous voyez Sylvan ? Bien, c’est le même goût) comme Riverside a toujours su le faire.
Seulement voila, sans l’inspiration de ADHD qui relançait constamment la machine sans l’essouffler, la magie retombe vite. Et c’est bien tout le problème de Riverside qui, malgré un talent indéniable (les musiciens sont irréprochables et Mariusz Duda est un grand chanteur), a bien souvent du mal à creuser ses bonnes idées pour aboutir à des titres imparables. Alors oui, la recette est loin d’être mauvaise dans l’ensemble et le groupe excelle toujours dans les longues compos (en particulier "Deprived" et "Escalator Shrine", plein de flamants roses dedans) mais le tout manque clairement de sel et de petites lichettes originales qui font poindre l’oreille. De plus, il faut parfois attendre des plombes avant que les morceaux ne décollent vraiment pour nous amener loin dans leur concept. Bref on reste sur notre faim, pour rester dans la métaphore culinaire.
Shrine Of New Generation Slaves est bien un album de Riverside, sans doute un peu trop. Plus proche des premiers efforts du groupe que du metal prog d’ADHD, il s’insèrera très bien à côté de ses pairs mais laissera les amoureux d’une musique plus aventureuse et surprenante sur le bas-côté, en attendant des jours meilleurs.