CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Natalie Pereira Dos Santos
(chant)
-Thomas Knauer
(guitare)
-Marcus Herz
(guitare)
-Monika Strobl
(claviers)
-Lorenz Henger
(basse)
-Enrico Jung
(batterie)
TRACKLIST
1) Faceless
2) Forlorn
3) Inner Silence
4) In My Hands
5) Swallow
6) Satin and Silk
7) Mirror Soul
8) Too Late
9) Beyond the Dark
10) Demoralized
DISCOGRAPHIE
Le nom d'Envinya est tellement simple qu'on se dit que ces Allemands n'ont pas dû chercher bien loin pour le trouver. En espérant que ce problème ne soit pas le même sur le plan musical. Un peu d'espoir survient quand on voit que, pour un premier opus, cette formation trouve déjà un label d'une certaine importance pour la sortie d'Inner Silence, au patronyme aussi cliché et commun que celui du combo.
Mais comme pour continuer à me faire craindre le pire, la musique pratiquée par les six jeunes musiciens est d'une simplicité assez déconcertante, tant les structures des diverses pistes de ce brûlot se basent sur des schémas un peu trop répétitifs, ce qui n'aide pas l'ensemble à vraiment décoller. Ce léger manque de diversité est heureusement compensé par une majorité de refrains assez puissants et agréables, qui restent plutôt bien en tête et sont intelligents brodés. C'est même un peu dommage de constater que ces bonnes idées ne soient pas présentes tout au long de la galette, car des titres du calibre de "In My Hands" valent quand même le détour : voix agréable, point d'orgue entêtant, partition de guitare assez puissante, voilà qui fait plaisir à entendre.
D'autant plus que le combo ose parfois bien plus montrer les crocs qu'une bonne pelletée d'autres formations à voix féminine. Le chant de Natalie n'y est pas non plus étranger, versant dans un registre mélodique à la Cristina Scabbia très bien maîtrisé et des growls perfectibles, mais pas mauvais, aidant ce Inner Silence à gagner dans une modulation qui, si elle n'est pas assez creusée sur le plan instrumental, l'est un peu plus au niveau vocal. On peut même trouver quelques influences death mélo / modernes dans la musique d'Envinya, ce qui est surtout flagrant dans certaines lignes de chant ou parties musicales. Et bien qu'en l'état actuel des lieux, ce groupe allemand n'est pas très original, il y a matière à faire encore mieux.
On regrettera seulement une production qui n'est pas encore très optimale, loin d'être mauvaise mais demandant à être peaufinée, reléguant la batterie bien trop en retrait, au profit des grattes et du chant. Le disque souffre également d'un aspect trop bancal qui n'aide pas les dernières pistes à surprendre : "Too Late" ou "Demoralized", par exemple, ne sont pas mauvaises, seulement bien trop communes. Les "Faceless", "Inner Silence" ou "In My Hands" fonctionnent ainsi beaucoup mieux et s'écoutent avec un bien plus grand plaisir. La seule exception est "Beyond the Dark", assez bien foutue, au refrain frais et catchy, ce qui aide à sortir la tête de l'eau sur une fin de course qu'on pourrait deviner meilleure.
Envinya est un combo qui déstabilise un peu. Le groupe nous délivre un Inner Silence très acceptable et qui se laisse écouter sans peine. Mais au vu du potentiel affiché ici, on pourrait attendre encore beaucoup mieux de leur part. D'autant plus qu'avec le départ de la chanteuse Natalie, qui constituait un atout de taille pour les Allemands, le sextette voit ici un défi de plus à relever. Espérons pour eux qu'ils arrivent à surmonter cette difficulté, et que le successeur de cette première offrande soit un cran au-dessus. Là, on reparlera très certainement d'eux. A surveiller, tout de même.