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CHRONIQUE PAR ...

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Archaic Prayer
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-SSatan
(chant)

-Grimvald
(guitare+basse)


TRACKLIST

1) Brutal Panzer Assault (Hauptsturmfuhrer Michael Wittmann's Fury)
2) Kill the Koward Khrist
3) 6(66) millions de Survivants
4) Judeocide
5) SS (Satan's Soldiers)
6) Les Cendres d'Auschwitz
7) I.N.R.I (I, Nazarene, Recognize my Impurity)
8) L'Empire Renaitra Par Le Sang
9) Z.O.G (Zyklon Over Golgotha)
10) Thornspawn Chalice (Isengard)

DISCOGRAPHIE


Armaggedon - I.N.R.I (I, Nazarene, Recognize My Impurity)
(2009) - black metal - Label : Autoproduction



Le black metal s'est aussi forgé cette aura de mystère, c'est bien connu, en laissant filtrer peu d'informations. Prenez Bathory, justement : pas un seul concert, peu de photos et interviews ponctuées de mythos. Tout cela entretenait le mystère autour d'une entité qui devint une des influences les plus communes du black metal d'hier et d'aujourd'hui. Quel rapport avec ce groupe de Rhône-Alpes qu'est Armaggedon ? Eux aussi restreignent le contact de façon radicale, et cela se voit par la simplicité des livrets et l'absence d'un nom de batteur. Mais là où Quorthon entretenait le lien avec ses fans, de plus en plus de groupes refusent cette proximité et n'hésitent pas à se montrer agressifs jusqu'au bout. La preuve avec cette phrase : « We support all kind of human extermination. Don't like us, we don't care about you. Fuck you all ». Si vous ajoutez à cela le bruit et l'od... euh, leur imagerie satanico-nazie, il est certain qu'ils ont tout fait pour être apprécié par bien peu de monde.

Et bien justement, ce peu de monde appréciera ce skeud, I.N.R.I... (rien à voir avec Sarcofago) à sa juste valeur. Après tant de démos, quelques splits et trois albums entre le black dépressif (Kill Yourself or Die) et un black des plus destructeurs et impitoyables (ceux venant après), Armaggedon affirme enfin son style. Œuvre d'un duo décidé à ne pas faire dans la dentelle, ce quatrième album est une véritable tuerie de black aux influences à la fois nordiques et françaises. La production, à la surprise générale, se fait froide et tranchante, comme assez claire et brute. La guitare-déluge de feu et la basse, en retrait mais pesante lorsqu'elle se fait entendre, se laissent toutes entendre. Tandis que la batterie (nul ne sait lequel des deux y joue) aligne les blasts et les breaks destructeurs (notamment sur "SS (Satan's Soldiers)"), les dix morceaux dont une reprise composent un blitzkrieg qui ne vous laisse pas respirer une seconde, si ce n'est par le détour d'un ou deux breaks. Le hurleur, lui, nous balance à la tronche une voix raclée, chargée de haine et digne des groupes de black finlandais les plus vindicatifs comme Goatmoon. Ajoutée à cet ensemble, elle fait de Armaggedon un groupe intègre et convaincant.
Quant aux riffs et à l'ambiance, ils font la qualité de ce disque. Elle est tantôt noble et guerrière, tantôt sinistre et brutale. Armaggedon a clairement choisi son camp : c'est celui des Norvégiens comme Urgehal, des Finlandais de Satanic Warmaster ou Sargeist, mais aussi des groupes compatriotes comme Kristallnacht. Tandis que sur des morceaux comme "Kill the Koward Khrist", cette impression martiale est palpable, avec d'autres comme "I.N.R.I (I, Nazarene, Recognize My Impurity)" ou encore le sinistre, pesant et douloureux "L'Empire renaîtra par le Sang", le black metal présent ici répand une atmosphère sombre, dépourvue de la moindre once d'humanité ou même d'exaltation pagan. Qu'importe après si, notamment, le morceau "Z.O.G (Zyklon Over Golgotha)", qui montre le peu de considération pour le politiquement correct, recèle des traces de passages plus mélancoliques vers le milieux du morceau. Il restera cet aspect black traditionnel (oui, car les morceaux ne recèlent que peu d'originalité : c'est du pur classique)  marqué par une volonté de transpirer la haine.
Et puis il reste cette marque de fabrique du groupe : une reprise d'une grande légende du black nordique. Ici, il s'agit de Isengard. Remixé à la sauce SSatan et Grimvald, ce mid devient plus vicieux, aidé en cela par ce chant si cruel. La basse se fait plus présente encore, et le hurlement, justement, se rapproche de la voix si particulière du Comte Grishnackh. Avec ce side-project de Fenriz, Armaggedon termine un album violent, ponctué de riffs épiques et guerriers. Guerrier est bien le mot, car il n'y a aucun doute devant cette imagerie provocatrice du même niveau que chez Satanic Tyrant Werewolf ("Les Cendres d'Auschwitz"). Dans la mesure où les paroles sont absentes et le manque d'information flagrant, impossible de dire si cette idéologie se rapproche des toulonnais qui se firent connaitre par leurs déboires avec la justice. Mais peu importe, car Armaggedon confirme à son tour ainsi son attachement au black metal sans claviers, sans ordinateur ni autre artifice.


Armaggedon sort ici la grosse artillerie lourde, se débarrassant de l'époque black metal sinistre et plus déprimant. Ici, vous aurez un album radicalement différent, plus brutal, plus martial. Tout le monde dira ce qu'il voudra, mais il est un de ces rares groupes dont l'album fait aussitôt oublier le chant hitlérien sur un des morceaux, et rend totalement indifférent devant les titres qui évoquent plus le ridicule qu'autre chose. I.N.R.I (I, Nazarene, Recognize My Impurity) montre que la France peut continuer à avoir des groupes à la Darkthrone, un groupe comme on n'en fait plus (si ce n'est en Suisse où certains groupes sévissent sur le même créneau). Bref, tout produit estampillé Armaggedon devra être manipulé avec précaution : il ne pourra s'agir que d'une rafale de fusil mitrailleur dans le ventre et près des oreilles.


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