CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-M
(guitare+chant)
-T
(basse+chant)
-K
(batterie)
TRACKLIST
1) Blood Ceremony
2) Mankind is a Dying Whore
3) Ghost of the World
4) kaos.kult.kreation
5) Crush their Temple
6) Through Nightmares into Black
7) Beyond Slavery
8) Spirit Bleeds
9) Verderber
10) Demand the Dark
11) Praise the Kult
DISCOGRAPHIE
« Who does not approve of this album, does not understand it. » Soit, la liberté de parole est un bien incommensurablement appréciable, mais oser caler ça dans un discours promotionnel pour justifier par avance éventuellement d'un manque d'attrait du journaliste, c'est pas très sportif. Heureusement pour eux, le chroniqueur est un être sage, pur et au-dessus des contingences de la vie. Ou non, bande de cons.
Mais si voyons, l'art de la destruction par les mots n'est pas un prérequis dans le métier et c'est donc armé de notre ferme croyance en un état d'esprit juste et objectif que nous lançons un CD qui sonne comme du death mid tempo, lourd et accrocheur. Il paraît que le style pratiqué se revendique du black et du death. L'annonce est trompeuse car on se contente principalement de death que ce soit dans le chant, pouvant virer black certes, ou dans les riffs et les compositions globalement. Du mid tempo qui pourtant sonne plus agressif que beaucoup de groupes aux blasts ostentatoires et sans fin. Parmi tout ce death, on se prend toutefois à penser à du Satyricon version Volcano / Now, Diabolical pour le côté mid tempo, lourd et malgré tout douloureux.
Pour quiconque venant du black metal, Arroganz est difficile à qualifier, et en tout cas il n'est certainement pas à conseiller. Pour ceux venant du death, il ne faudra évidemment pas faire partie de la frange amatrice surtout des groupes ultra brutaux ultra techniques qui semblent tant mis au pinacle. Le feeling mid tempo ici fait indéniablement penser à du old school passé à la moulinette années 2010 car Arroganz n'a pas oublié les 20 années écoulées. Car si les longs riffs posés feront penser à la fin des années 80 / début 90, les quelques attaques frontales et autres variations qui arrivent sans crier gare font partie du metal d'aujourd'hui. L'ambiance ainsi développée confine à l'intimiste crade et poisseux. Ambiance longue malgré tout vu la durée de l'album, supérieure à l'heure.
On pourrait parler de technique et de son, souligner leur adéquation avec la musique, la technique s'entichant des compositions sans esbroufe avec aisance, le son propre version années 2010 et crépis à la fois. C'est donc fait mais l'important est ailleurs et désormais bien loin d'un discours promo à 10 000 lieues de ce qu'est la musique d'Arroganz, soit une ode au vieux death modernisé et vraiment pas difficile d'accès. Tout le monde comprendra cet album dont la complexité n'est pas une caractéristique. La richesse musicale plus, même si étonnamment cela ressort d'un album qui pourrait au premier abord sembler fait d'un seul bloc. Probablement cela vient-il d'ambiances diverses dans leur moiteur sale (merci à la basse d'ailleurs de délivrer quelques lignes bien lourdes).
Alors oui, un album clairement pas aussi bas du front qu'on pourrait le penser, pas également un monstre de complexité. Dans son apparente homogénéité, il sait tirer partie des ambiances qu'il délivre pour façonner un monde plutôt divers dans un style fleurant bon la vieille époque, agrémenté des quelques agréments de la modernité. Abordé comme tel, il s'agit d'un joli brûlot à réserver à ceux qui apprécient les ambiances façonnées à la main, roulées dans la terre humide. Faites toutefois attention à sa longueur qui peut être décourageante.