CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Gandolfo Ferro
(chant)
-Fabio Calluori
(guitare)
-Carmelo Claps
(guitare)
-Umberto Parisi
(guitare)
-Daniel Pastore
(basse)
-Nicolas Calluori
(batterie)
TRACKLIST
1) Prologue
2) Forced By Fate
3) Save You
4) Waiting For The Dawn
5) Ballad Of The Queen
6) Funeral Song
7) Underworld
8) Gates Of War
9) Hero
10) Night On The World
11) All Of Us
12) Away
13) The Last Act
DISCOGRAPHIE
Dans le power metal, il y a pour moi deux grandes catégories de groupes. Ceux qui sont basés sur un leader chanteur (Edguy, Sonata Arctica...) et ceux qui sont basés sur un leader guitariste (Rhapsody of Fire, Gamma Ray...). Cette différence majeure se ressent souvent dans la musique et j’avoue avoir une nette préférence pour la deuxième catégorie. Heureusement, l’histoire du power metal nous a apporté des groupes capables de se baser à la fois sur de grands chanteurs et guitaristes, mais ils ont eu une durée de vie souvent assez courte (Angra période Matos, Helloween période Kiske). Sans vraiment espérer que Heimdall, un groupe italien, révolutionne le genre, j’étais quand même sacrément curieux de voir dans quelle catégorie il allait se situer. Le groupe se relance après des années d'arrêt avec un nouvel album, Aeneid.
Heimdall a décidé de baser toute sa musique sur le chant. Dès le départ et sur chaque chanson, c’est l’évidence. Ainsi, aucune filiation ne sera à chercher auprès de Rhapsody of Fire, (ancien) fer de lance du power metal transalpin. L’influence est plutôt à chercher auprès d’Edguy (voire Avantasia), tant certains passages rappellent le groupe allemand. Heimdall a décidé de miser sur les lignes vocales de Gandolfo Ferro. Force est de constater que ce n’est pas une mauvaise idée, car celles-ci sont souvent très réussies et accrocheuses. Ainsi, l’opener "Forced by Fate" démarre à fond les ballons de façon hyper cliché et pourtant on se laisse aller face au refrain hymnique. C’est la force du power metal : même avec un sentiment de déjà-vu, cela reste prenant. Le groupe sait heureusement toucher aussi dans la variété avec quelques ballades ou des mid-tempo sympathiques ("Gates of War"). Cependant, cela peine rapidement à cacher le manque d’ambition du groupe. Les claviers sont souvent discrets, l’aspect symphonique quasi-inexistant et les solis anecdotiques. Le manque d’ambition et la platitude des guitares, qui passent leur temps à plaquer des accords, commence à peser sur la galette. Et pourtant, le line-up annonce trois guitaristes, rien que ça. Incompréhensible.
Etonnamment, la fin de l’album se révèle un peu plus consistante. "Night on the World" fait grimper le groupe d’une marche avec une introduction plus consistante doté d’un solo classique mais efficace. "Hero" se fait un peu plus longue et réserve un peu de surprise à l’auditeur. "Gates of War" nous propose un peu de basse en introduction… Même s’il n’y a pas de réelle originalité et que l’auditeur reste en terrain connu, la deuxième partie de l’album est un poil plus variée. Hélas, le tout est plombé par les ressemblances avec Edguy / Avantasia qui parsèment les morceaux. Certains moments se révèlent beaucoup trop ressemblants. Le refrain de "Gates of War", le break de "Hero" (pompé sur "The Tower" d’Avantasia)… Les exemples sont assez frappants et nombreux pour que l’on tique à l’écoute. Surtout que le chanteur a tendance à reprendre par moments les tics vocaux de Toby Sammet. Bien que possédant une voix différente et plus rugueuse que le chanteur d’Edguy, certains phrasés semblent tout droit sortir du père Sammet. Ce dernier a déjà tendance à s’auto-citer, alors quand c’est un autre groupe… Peut-être est-ce lié aussi au côté très accrocheur des refrains, qui poussent le groupe a avoir des mélodies certes efficaces mais assez convenues ? C'est d'autant plus dommage que Gandolfo Ferro a un grain de voix vraiment sympa, parvenant à obtenir des aigus de haute volée tout en possédant des graves de toute beauté.
Manquant d’ambition et d’originalité, Heimdall semble se contenter d’un rôle de second couteau. Aeneid est un album honnête, accrocheur et aux mélodies entêtantes. Cependant, le manque total de consistance des guitares (et des instruments en général) plombe l’intérêt de la galette. Ce dernier s’écoutera d’abord avec plaisir, mais l’enthousiasme des premières écoutes retombera vite. A conseiller aux fans d’Edguy, qui y trouveront peut-être un ersatz pas désagréable.