CHRONIQUE PAR ...
Amdor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Cyd
(chant)
-Vince
(guitare)
-David
(guitare)
-Benoît
(basse)
-Martin
(batterie)
TRACKLIST
1) A Thousand Lives
2) Animal
3) Enemy
4) React
5) Sharks
6) The Grid
DISCOGRAPHIE
Qu’on se le dise, Magoa a beau être une toute jeune formation, elle voit déjà les choses en grand avec cet EP : deux clips qui en mettent plein la vue et le chant enregistré aux States, plutôt pas mal alors que leur premier album, Swallow the Earth, n’est sorti qu’en 2011. Que les sceptiques se rassurent, cet Animal me fait dire que ce succès naissant n’est absolument pas démérité.
Avec Magoa se pose la question du genre pratiqué. En effet, tout au long des 21 minutes que dure l’EP, le combo navigue entre néo bien énervé, metalcore, groove metal (voire djent) et indus de façon extrêmement fluide et agréable, effectuant un fin dosage entre rythmiques tarabiscotées, refrain taillés pour être scandés en live, mosh parts et touches electro. Des noms viennent en tête pêle-mêle comme Meshuggah, Pantera ou encore Lamb of God pour le gros de l’œuvre, mais de façon très ponctuelle et fugace, d’autres noms pourrait venir se greffer à cette liste : la discrète plage atmosphérique de guitare sur "React" pourrait rappeler Tesseract quand les quelques notes dissonantes qu’on peut entendre sur "Sharks" pourraient faire partie d’un des délires de Iwrestledabearonce. Voilà autant de facettes plus ou moins marquées qu’on retrouve sur ce patchwork qui est d’une efficacité absolument redoutable, car s’il y a bien un mot et un seul à accoler à Animal, c’est « tubes ». D’accord, personne n’aime ce terme ici mais ça résume assez bien la sensation éprouvée pendant l’écoute : Magoa est une machine à riffs qui tuent qui nous balance à la gueule des titres immédiats et tortionnaires de nuques.
Supporté par un mix en béton armé, le groupe ne nous laisse aucun temps mort, les compositions sont compactes et chaque plan est parfaitement calibré pour faire mouche. Ce n’est pas le morceau éponyme, véritable modèle du genre, qui fera dire le contraire entre son groove imparable et son chant parfaitement maîtrisé, alternant growls et chant plus crié et éraillé. Le chant, parlons-en, qui est une autre satisfaction sur cet EP tant il semble avoir été au centre de toutes les attentions. En effet, Cyd parvient à varier sa prestation de belle manière tout du long, jonglant entre influences death et hardcore et restant dans un registre toujours couillu et énervé, même lors des quelques passages en chant clair qui ponctuent occasionnellement certains titres comme l’explosif morceau d’ouverture. Bref, il paraît assez difficile de trouver un vrai talon d’Achille à cet EP. Certes, on pourra tout de même émettre quelques réserves sur les chœurs à l’intérêt assez discutable sur Sharks et pester contre le fait que 6 titres, c’est trop peu, mais on se consolera en se apprenant qu’une septième piste (avec Shawter de Dagoba en invité) est disponible sur le site du groupe pour les propriétaires de cet Animal. Une raison de plus pour l’acheter, dites-donc !
Bestial et violent, Magoa semble bien être né pour tuer. En tout cas, les débuts sont prometteurs et nous font penser que le prédateur saura atteindre des sommets. Alors certes le lionceau n’est pas encore roi mais si son ascension est aussi fulgurante que sa musique, les concurrents ont bien du souci à se faire. Car comme ils disent si bien : « Ce qui ne me tue pas... a intérêt à courir vite ! »