CHRONIQUE PAR ...
Amdor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Darko Etinger
(chant+guitare)
-Ivo Petrovic
(guitare)
-Paolo Grižonic
(basse)
-Sandi Orbanic
(batterie)
TRACKLIST
1) Entropia
2) Failed Leaders Museum
3) The Art of Survival
4) Blood Stained Canvas
5) Last Martyr Standing
6) Happily Depressed
7) One Minute Silence
8) Damage Control
DISCOGRAPHIE
Le premier juillet prochain, la Croatie devrait faire son entrée au sein de l’Union Européen, une bonne raison (bon d’accord, ce n’est qu’un prétexte boiteux) de se renseigner un petit peu sur cette contrée peu reconnue dans l’univers métallique, car, avouons-le, on ne peut pas dire que l’ex-Yougoslavie soit particulièrement fournie en formations de référence à l’heure actuelle. C’est pourtant ce qu’Infernal Tenebra ambitionne de devenir avec ce New Formed Revelations, troisième album du groupe depuis sa création en 1999, cinq ans tout de même après son prédécesseur. Cela nous donne l’espoir que ces années de battement aient été mises à profit par le combo pour créer une musique de qualité.
Si toutefois vous êtes en quête d’exotisme, retournez immédiatement sur vos pas, il n’y en a nulle trace dans la musique des Slaves, un death mélodique qui côtoie par moment des passages plus thrash pour un mélange pas vraiment moderne ou novateur. Rien de bien repoussant en soi mais l’introduction de ce brûlot est un tout autre problème : en effet, l’entame de l’album est une véritable douche froide avec un "Entropia" mauvais au point qu’on pourrait se demander si écouter la suite est bien nécessaire ! La rythmique est plate, banale et molle au possible, quant aux mélodies, elles ne sont pas percutantes un seul instant si bien que ce titre semble être un gigantesque doigt d’honneur à tous les professeurs de thermodynamique du monde. Et pourtant, au regard de la note finalement posée sur l’album (première chose que vous avez vérifié, avouez-le !), on se dit que tout n’a pas pu être aussi raté.
Effectivement, ce New Formed Revelations est placé sous le signe du paradoxe, la preuve qu’Infernal Tenebra est capable du meilleur comme du pire. A vrai dire, une fois ce titre d’ouverture passé (on vous conseillerait d’ailleurs de toujours commencer l’écoute de l’album par la piste 2 !), le niveau bondit de façon assez surprenante : le groupe affiche une technique très agréable, notamment le gratteux principal, auteur de très bons solos tout au long de l’album, et les compositions se font bien plus agressives et prenantes. Exemples parfaits de ce regain de qualité, "The Art of Survival" et "Damage Control" réunissent tout ce que le groupe sait faire de mieux : une rythmique massive, de très bons riffs mélodiques, un Darko Etinger qui réussit à varier son chant, agréable au demeurant, et des solos de haute voltige. Pas de doute, c’est sur ce genre de titres que le fan de melodeath thrashy devrait prendre son pied !
Malheureusement, si le travail mélodique est absolument excellent tout du long (hormis les nappes de claviers sur "Happily Depressed" qui sont assez dispensables), on pourra regretter que la section rythmique ne soit pas toujours assez percutante sur certains passages qui le mériteraient grandement, comme sur "One Minute Silence", très bon titre à tous les autres points de vue, ou "Blood Stained Canvas". Pourtant, le jeu du batteur est carré, c’est indéniable, il blaste quand il faut et tient bien la baraque, ce qui pousse à penser que le problème viendrait plus de la guitare rythmique, assurée par le chanteur, qui aurait peut-être un peu plus de mal à suivre. Si cette analyse est correcte, on est en droit d’imaginer qu’engager un second guitariste à plein temps pourrait libérer une bonne fois pour toute le groupe qui serait alors en mesurer de s’affranchir de ces quelques moments moins marquants.
Si le groupe s’est tiré une balle dans le pied sur la première piste, il parvient à se rattraper et à sauver de très belle manière ce New Formed Revelations qui se révèle au final être un album intéressant qui augure de belles choses pour le groupe. Pas exempt de défauts, il nous montre tout de même une formation aux bases tout à fait solides et dont les qualités techniques devraient séduire les fans du genre.