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CHRONIQUE PAR ...

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Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Jarek Niemiec
(chant+basse)

-Adam Augustynski
(guitare)

-Michal "Ragnar" Stefanski
(batterie)

TRACKLIST

1) Taj-e Sahra
2) Mastema
3) Verminous Disease
4) Ba'al Zevuv
5) Silent Sound of Mourning
6) The Sacred Path of Martya Xwar
7) God That Disappears
8) Asmodea

DISCOGRAPHIE

Martya Xwar (2012)

Saratan - Martya Xwar
(2012) - barré thrash metal thrashcore aride - Label : Massacre Records



Pour faire du tourisme, il y a le plan « Club Med ». De jolis hôtels, de jolis paysages, de jolis sourires, de jolies vacances. On rentre chez soi le sac plein de jolies choses, aussi authentiques que le sourire de Berlusconi. Il existe une version musicale de ce plan : il s’agit de mettre des sonorités plus ou moins exotiques agréables à l’oreille dans le metal de toujours et attendre que les éloges fusent. Apparemment, le voyage musical de Saratan dans les pays arabes et le désert n’a pas suivi ce schéma, les Polonais ont choisi l’autre plan, celui de l’authenticité et du dépouillement. Parce que le désert, c’est sec (oui oui, sec !) et austère. Très austère même.

Saratan a tenté un pari assez difficile : faire cohabiter des sonorités instrumentales évoquant les étendues désertiques et un thrash metal sec comme un coup de trique, assez violent, teinté de nuances indus et core. Cela donne un album proche conceptuellement parlant de Matrix des Anglais de Prophecy of Doom qui avaient fait choabiter metal gris et sonorités tibétaines, pour un résultat mitigé, notamment à cause d’une production vraiment cheap. Ici cependant, ce mariage aride s’avère être probant : Martya Xwar est un album franchement intéressant, aussi réjouissant qu’une mort par soif dans le Sahara et très cohérent. Sur une base thrash, les musicos ont ajouté avec parcimonie des arrangements de natures diverses : outre les sonorités rappelant les contrées désertiques, on trouve également quelques chœurs féminins arabisants ("Ba’al Zevuv"), un joli passage au piano ("Silent Sound of Morning") et quelques cuivres ("The Sacred Path of Martya Xwar") qui ne sont pas sans rappeler… certains passages de Heligoland de Massive Attack.
Toutes ces petites touches ne changent pas la donne, Saratan est métallique jusqu’au bout des ongles, mais elles permettent la création d’une ambiance inquiétante qui complète à merveille les puissantes agressions monocordes et parfois dissonantes des guitares rythmiques ayant un petit air de famille avec Prong et Helmet, en version musclée. De plus, le chant scandé de Jarek, rappelant par moments Ron Rinehart des regrettés Dark Angel, est convaincant, ce qui ne gâche rien. Du coup, on ne s’ennuie pas une minute sur Martya Xwar , que ce soit sur les morceaux les plus endiablés, comme "Mastema" ou l’excellent "God That Dissapears" au riff vrombissant très similaire à celui de "Queen of Night" d’Enslaved, sur le plus lourd et dépressif  "Silent Sound of Mourning", ou sur le reste des titres, la magie noire du groupe fait sentir ses effets. Que reprocher à l’album ? Un manque d’ampleur ? Oui mais non : c’est dans les gènes de l’oeuvre, Martya Xwar se veut dépouillé, il propose à l’auditeur une paillasse dans une hutte, pas un hôtel quatre étoiles…


Rentre-dedans, inspiré et d’une inquiétante austérité, Martya Xwar est un vrai bon album. Il fallait oser marier ce thrash squelettique avec des sonorités arabesques (loin d’être omniprésentes, attention). Bien loin des oasis où officient des formations plus exubérantes telles Orphaned Land ou Myrath, Saratan a décidé que son métal devait se jouer au cœur du désert, là où un souffle léthal rend la vie hasardeuse. Carrément plus métallique qu’Advaitic Tales de Om, il partage néanmoins avec cette dernière œuvre, l’envie de s’épurer le plus possible. L’auditeur en mal de mélanges originaux devrait pouvoir y trouver son compte. Convaincant.


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