CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-London Wilde
(chant+claviers)
-Dave Starr
(guitare+basse)
-Josh Foster
(batterie)
TRACKLIST
1) Immortal
2) Transformis Ligea
3) A Perfect Storm
4) Valkyrie Cry
5) Last Holy King
6) In Staccata
7) Not Sane
8) Seven Shades Of Winter
9) The Pit Or The Pendulum
10) Usher In The Twilight
DISCOGRAPHIE
Wildestarr, formé à San Francisco en 2003, est le projet de Dave Starr, bassiste originel de Vicious Rumours - le bonhomme est également présent sur le dernier album studio de Chastain - et de la chanteuse studio London Wilde. Après un premier album savamment intitulé Arrival en 2009, ils furent rejoints par le batteur Josh Foster pour completer le line-up qui nous offre maintenant leur deuxième opus inspiré de l'oeuvre de Edgar Allan Poe.
Wildestarr s'attaque donc pour son second album à l'oeuvre de celui qui, il faut bien l'avouer, correspond tout à fait à l'idée d'un écrivain qu'on imagine très metal. Les histoires quelque peu morbides et souvent dérangées sont des thèmes très récurrents. Le titre de l'album est une nouvelle publiée en 1843 et traduite en français par Le Coeur Révélateur. D'autres écrits sont ici mis en musique pour une interprétation musicale de l'oeuvre. Pour ce faire, Wildestarr fait dans un heavy de très grande volée. Dave Starr a d'ailleurs parfaitement amorcé le changement à la guitare et démontre un jeu varié. Son exécution est sans faute, offrant riffs incisifs, puissants mais toujours inspirés mêlés à des passages acoustiques. Ses soli sont par ailleurs toujours d'une qualité supérieure, notamment sur "Valkyrie Cry" ou "The Pit Or The Pendulum".
Musicalement, le groupe tape très fort avec des compos pleines de mélodies qui restent bien en tête, "Not Sane" ou "A Perfect Storm" parmi tant d'autres. L'album s'ouvre sur le speedé "Immortal" et le groupe offre un heavy certes porté sur les notes traditionnelles, mais avec un certain regard moderne. A Tell Tale Heart suit un peu dans l'esprit ce qu'a fait Halford avec son deuxième opus, Crucible, mais sans les lourdeurs et autres longueurs du-dit album. Quelques morceaux se voient embellis d'une touche symphonique comme "A Perfect Storm" ou bien encore l'outrageusement bombastique "The Pit Or The Pendulum" pour un orgasme auditif. Ajoutez-y un clin d'oeil à Rage époque fin des années 80 sur "In Staccata" ou encore "Usher In The Twilight", avec son côté quelque peu baroque qui puise fortement chez Dio et Savatage pour finir l'album sur une note sublime !
La star du groupe et de ce disque est sans conteste London Wilde. Possédant une voix forgée dans un metal des plus purs, il est clair que Dave Starr fut très inspiré lorsqu'il engagea cette dernière non seulement pour ses qualités derrière les claviers - poste qui fut sa première intention - mais également pour celles vocales de cette sirène. Ici, il faut bien sûr comprendre de celles qui vous alertent en cas de danger. « Air Raid Siren » donc, et non créature mythologique. Sa performance est irréprochable et mérite de figurer aux côtés de celles de chanteurs tels que Rob Halford, Ralf Sheepers ou bien encore Michael Kiske. Du premier cri sur "Immortal" jusqu'au final haut perché de "Usher In The Twilight" en passant par l'interprétation semi-possédée de "Valkyrie Cry" ou la pleine expression de ladite sirène sur "In Staccata", la dame captive l'auditeur par son registre et son exécution toute en puissance, mais néanmoins variée et capable d'être aussi nuancée. Elle tient la superbe power-ballade "Last Holy King" par le timbre de sa voix.
Le duo London Wilde / Dave Starr nous offre ici un album de très haute qualité qui, même s'il semble ne prendre sa vitesse de croisière qu'en seconde partie, mérite toute l'attention des amateurs d'un métal classieux et puissant. Et avec, il faut le dire, une des meilleurs nouvelles voix du genre.