CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Chaos Heidi
(chant)
-Johann Cadot
(guitare)
-Hervé Schiltz
(guitare)
-Tony Decaillon
(claviers)
-Julien Peuch
(basse)
-Vince Kreyder
(batterie)
TRACKLIST
1) Will You Believe Me ?
2) Dead in Copenhagen
3) The Frozen Will
4) These Trees
5) The Herd
6) Fisherman's Day
7) Against the Sand
8) Any Hypothesis
9) Just Before the Silence
10) Fifty Years Later
DISCOGRAPHIE
Il y a des groupes dans lesquels on fonde de grands espoirs qui, malheureusement, n'aboutissent pas. Ce fut mon cas pour les polonais de Pathfinder, par exemple. D'autres, au contraire, arrivent à tenir leurs promesses. Et le premier brûlot de nos voisins français d'Asylum Pyre, Natural Instinct ?, est un disque qui donnait vraiment envie de savoir dans quel camp la formation allait se situer. Le suspens n'est plus à l'aube de la sortie d'une nouvelle livraison : Fifty Years Later.
Pour commencer, on remarque bien vite que les Parisiens se sont décidés pour une nouvelle orientation musicale, qui décevra peut-être quelques amateurs ou fans de leur musique : abandonnant en grande partie la complexité de leur metal progressif, le son se tourne à présent davantage vers un heavy mélodique aux accents speed qui ne manque pas d'efficacité ou de puissance, preuve en est par le refrain plus que prenant de "These Trees" ou de la percutante "Against the Sand". Ceci dit, la première critique qu'on pourra formuler à l'encontre du groupe, c'est véritablement le manque d'ampleur d'une batterie bien trop en retrait pour conférer la puissance de frappe nécessaire pour que cette dernière prenne réellement part à l'alchimie générale que constitue un Fifty Years Later ambitieux et réussi.
Oui, on peut regretter l'absence d'un morceau à tiroirs comme c'était le cas sur l'album précédent, comme l'impeccable "Coral's Riff (Now Hell)". Mais la formation compense grâce à quelques savoureux nouveaux ingrédients : des guitares beaucoup plus puissantes qu'avant, des titres qui gardent leur efficacité et dont l'aspect plus concis n'est pas une poudre aux yeux face à un quelconque manque d'inspiration mais, surtout, c'est au chant qu'on constatera un changement majeur : le lyrique de Carole est substitué par la voix plus heavy d'Heidi. Et si les interventions vocales de Johann sont désormais plus rares (quelques touches d'agressivité sur "The Frozen Will", la vedette sur la ballade "Fisherman's Day"), on ne regrettera pas d'entendre la puissance et la maîtrise vocale de la chanteuse, qui est décidément un nouvel argument jouant en la faveur d'Asylum Pyre.
Et le combo ne renonce jamais à nous surprendre : l'excellente "Any Hypothesis" en est la preuve. Ce titre est une tuerie, jouant sur une longue montée en puissance, faisant la place à quelques growls (qui semblent même poussés par Heidi elle-même), et synthétisant à la fois l'aspect direct et les racines progressives d'Asylum Pyre. Les neuf minutes n'en sont que plus prenantes. La seule piste qui semble ainsi un peu en deçà, c'est l'éponyme "Fifty Years Later", power-ballade sympathique, mais au potentiel émotionnel et technique un peu moins poussé que les autres titres. On ne qualifiera pas cela de faux-pas, ceci dit. Mais on préférera toujours le côté direct de "Dead in Copenhagen", le refrain majeur de la somptueuse "Against the Sand", le potentiel tubesque de "These Trees", les belles envolées lyrique de "The Herd", ou la bonne tenue générale de "The Frozen Will".
Fifty Years Later est un très bon disque, qui démontre que l’Hexagone sait accoucher de formations talentueuses, même dans le monde du « metal à chanteuse ». Après quelques excellente surprises comme Adrana, Astral Tears, Fenrir ou Nereids, il est plaisant de pouvoir ajouter les parisiens d'Asylum Pyre à ce panthéon des groupes qui méritent une reconnaissance plus importante. Une formation à suivre !