CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
- Chris Harrell
(chant)
- Felipe Roa
(guitare)
- Chris Robinson
(guitare)
- Kevin Smith
(basse)
- Jason Fitzgerald
(batterie)
TRACKLIST
1) The Disease of Fear
2) This Treachery
3) Salvations End
4) Throne of Blood
5) Becoming The Process
6) R.O.J.
7) Morituri
8) Forever is Temporary
DISCOGRAPHIE
Acaro -
The Disease Of Fear
Acaro : qu'est ce que c'est que ce truc au nom sonnant plus comme un cocktail tropical coloré et à la pochette tout de même bien moche ? D'où sort ce truc impossible à cataloguer malgré plusieurs écoutes ? Quel est cet album dont il apparaît qu'il est même difficile de décider si on l'aime ou pas ? Faut-il être sceptique ou enthousiaste devant cette production à la fois sale, ratée et vilaine mais cadrant plutôt bien avec la musique du groupe ? D'où vient l'univers ? Dieu existe t'il ? Metallica va t'il ressortir un album avant 2018 ?
A toutes ces questions, difficile de répondre. Acaro est un peu un OVNI ayant fait son apparition à Boston vers 2008 et ayant joué avec un gros tas de groupes plutôt connus, comme Behemoth, Cannibal Corpse, Suffocation ou encore Lamb of God, et que nous découvrons là avec ce premier album sorti en 2011 aux USA mais seulement maintenant en Europe. Acaro pratique un mélange de death old-school et de deathcore avec une production rappelant un peu celle des années 90, du moins celle des groupes un peu obscurs ne bénéficiant pas à l'époque de budgets d'enregistrement importants. Oui, Acaro a décidé de brouiller les pistes et essaie, en moins de 30 minutes, de convaincre son auditeur qu'on peut s'amuser à mélanger pleins de trucs et en ressortir quelque chose. Et avouons-le : malgré une moue dubitative qui ne quitte pas l'auditeur, ça marche.
Si le début de l'album sonne très brutal death, le chant hardcore plus gueulé que growlé créé la surprise, avec ce flow et ces intonations typiquement hardcore. Et puis un titre comme "Salvation's End" nous ramène aux premiers albums de Death avec cette mélodie qui aurait pu figurer sur Leprosy ou Scream Bloody Gore, puis arrive un "Becoming The Process" très death mélodique moderne, un "R.O.J" aux relents de Carcass et un "Morituri" moitié hardcore moitié death... clairement, Acaro se veut difficile à cerner, et cela joue résolument en sa faveur en créant l'étonnement et en essayant de stimuler son auditeur d'un titre sur l'autre. Attention, nous ne sommes pas en présence d'une œuvre qui brise les codes : non, elle se contente de jouer avec, donc sans parler de génie on peut au moins reconnaître à Acaro une certaine intelligence et une réelle maîtrise de son propos.
Dommage que cela soit aussi court et que la production, pour typée qu'elle soit, ne soit pas un peu mieux équilibrée. Mais Acaro provoque l'étonnement et c'est toujours assez rare pour être souligner. Brut, mal dégrossi, sincère, The Disease Of Fear suscitera sans doute autant l'enthousiasme que la répulsion. Espérons qu'avec tout ça le groupe trouve sa place quelque part.