CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Patrick Johansson
(chant)
-Henrik Olsson
(guitare)
-Tomas Olsson
(guitare)
-Fredrik Bergh
(claviers)
-Anders Broman
(basse)
-Pelle Akerlind
(batterie)
TRACKLIST
1) In the Name of Metal
2) When Demons Collide
3) Bonebreaker
4) Metalheads Unite
5) Son of Babylon
6) Mr Darkness
7) I'm Evil
8) Monstermind
9) King of Fallen Grace
10) Black Devil
11) Bounded by Blood
12) Book of the Dead 2012
DISCOGRAPHIE
La trajectoire des Suédois de Bloodbound ressemble furieusement à celle de leurs compatriotes de Wolf : un premier album prometteur qui fait naître de belles promesses pour la suite… et puis derrière, plus rien, la panne sèche, le surplace. Typiquement le genre de groupe qui a déjà tout dit sur son premier essai et qui se montre incapable de progresser, d'où une carrière qui consiste à refaire la même chose en moins bien. Un peu triste tout ça…
Le premier truc qui retient l'attention sur ce nouvel album, c'est le niveau de plusieurs titres : "In the Name of Metal", "Metalheads Unite", "I'm Evil"… C'en est à se demander si Bloodbound n'a pas viré groupe parodique à la Dream Evil. Impression confirmée une fois la touche Play enfoncée, puisque l'album débute par le titre de l'album déclamé à cappella, avec une voix bien evil pour « In the name of » puis un screaming pour « metal !!!!!!! » Plus cliché tu meurs, on avait sans doute rien vu d'aussi nanar depuis "Metal is Forever". A partir de là, on pourrait croire que Bloodbound s'est radicalisé, mais c'est exactement le contraire qui se produit ; jamais le groupe n'a sonné aussi propre sur lui, pour ne pas dire mou ! On ne compte au menu qu'un seul titre rapide de bout en bout, "King of Fallen Grace" et celui-ci n'a rien de très agressif puisqu'il ressemble à un titre d'Helloween en mode pilote automatique, dans la veine de "Power".
Sur ce nouvel album, les Suédois ont suivi les traces d'Edguy en ajoutant une coloration US très prononcée à leur heavy metal, rendant celui-ci beaucoup plus soft. Une démarche que certaines légendes avaient déjà entrepris par le passé, avec plus (Metal Heart) ou moins (Turbo) de succès. Ce virage est perceptible dès le premier titre, dont le refrain inoffensif surprend pour un morceau intitulé "In the Name of Metal", alors qu'on pouvait s'attendre à ce que le groupe sorte la grosse artillerie. Et des refrains gentillets, on en trouve un paquet sur cet album : parfois, le résultat est séduisant comme sur "Bonebreaker", parce que le refrain est réussi et qu'il tranche parfaitement avec le couplet speed ; parfois, cela nous laisse sur notre faim comme "Bounded by Blood", parce que le refrain sonne vraiment trop mielleux ; et parfois, ça craint carrément, comme "Son of Babylon", qui repompe sans vergogne "You Give Love A Bad Name".
Même lorsque Bloodbound ne suit pas cette démarche, on constate que pas mal de titres sonnent assez calibrés, notamment les mid tempos comme "Mr Darkness" ou "Monstermind". Où est donc passée la fougue d'antan, à l'origine d'excellents titres comme "Book of the Dead", dont la nouvelle version met à l'amende la totalité des titres de ce cru 2012 ? C'est triste à dire, mais on en regretterait presque que le groupe ait changé… Il y a bien quelques bons titres comme "Metalheads Unite", le morceau le plus lent de l'album avec son feeling Accept, qui a le mérite de proposer un très bon refrain, ou "I'm Evil" sur lequel Bloodbound lâche enfin les chevaux et dont le solo ressuscite les influences neoclassiques mises à l'honneur sur Unholy Cross, mais c'est à peu près tout. On aurait aussi pu citer l'épique "When Demons Collide", mais elle est gâchée par des « oh oh oh » qui sonnent comme un pastiche du thème de Christophe Collomb de Vangelis…
Au final, impression mitigée pour ce cinquième album. On aimerait bien saluer la volonté du groupe de se renouveler un peu, mais malheureusement, le résultat n'est pas très convaincant. Rien de catastrophique, tout tient plus ou moins la route, mais comme chez Hammerfall, la majorité des titres sonnent de façon si académique qu'il est difficile de s'enthousiasmer. Pour faire simple, disons que j'ai du mal à imaginer que quelque part, quelqu'un puisse se dire un jour « Bordel, mais j'ai vraiment trop envie d'écouter In the Name of Metal, là, maintenant ! » ...