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CHRONIQUE PAR ...

96
Mayou
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Claudio Peterlini
(chant)

-Davide Benedetti
(guitare)

-Giovanni Spagnolli
(guitare)

-Maurizio Fracchetti
(basse)

-Sascha Bellin
(batterie)

TRACKLIST

1) Faith
2) Virus
3) Dawn Of Death
4) Carnage
5) Biodeath
6) Chockers
7) Domination
8) Xenotransplant
9) Final Solution
10) Spyral

DISCOGRAPHIE

Biodeath (2012)

Chaos Theory - Biodeath
(2012) - thrash metal revival - Label : Massacre



Quand on dit que le thrash underground très bon n’existe pas, c’est un peu vrai. C’est la grande déception de ce style : il est relativement limité. Une fois que le néophyte connait par cœur toute la discographie du Big Four, et ensuite tous les classiques du genre plus ou moins connus, il devient carrément une encyclopédie vivante du style. Cet effet vient surement du fait que sortir de la masse thrashisante est un exercice extrêmement difficile, et si quelqu’un y parvient par on ne sait quel tour de magie, ça en devient tellement jouissif que tout le monde est immédiatement au courant.

De ce fait, si un petit nouveau pointe le bout de son nez et sort son premier full length, des réactions très différentes peuvent aboutir pour un seul et même album. Celui qui n’y connait rien trouvera ça bon de toute façon, celui qui s’y connait trop dira que de toute façon, ça ne vaut pas un bon skeud 80’s, et celui qui ne posera pas d’à priori commencera par écouter. Chaos Theory (à ne pas confondre avec le groupe versaillais du même nom) profite donc de la nouvelle vague thrash pour s’y faire une petite place, bien qu’elle soit déjà surbookée, et les places de leader déjà attribuées. Pourtant, à l’écoute des trente courtes minutes qui composent cet album, on se laisse surprendre. Le premier élément qui vous saute à la figure est ce groove imparable, indissociable du mouvement, mais malheureusement parfois trop délaissé par d’autres. Presque hardcore parfois ("Biodeath"), Annihilatorien aussi ("Carnage"), c’est la recette rassurante pour un thrash réussi. Rassurante, c’est sûr, mais pas fainéante, car à l’instar du style pratiqué, un bon groove est d’autant plus difficile à obtenir que lorsque l’on en trouve un, on le reconnait de suite. Pour couronner le tout, la production très moderne apporte à l’ensemble un point positif supplémentaire qui permet d’apprécier dans toute son entièreté la qualité de la musique proposée par les italiens.
La grande difficulté, encore une fois, est le chant. Un chanteur ayant une voix et une personnalité propre est sans aucun doute un énorme avantage, voire peut être une des meilleurs façons de se démarquer (pensez à Anthrax, Municipal Waste, Exodus où d’autres…). Malheureusement, Claudio Peterlini reste convenu, et bien qu’il s’arrache les tripes à la tâche, sa voix devient vite fatigante et manque de saveur, ainsi que de diversité. Heureusement, ce petit point noir se fait vite rattrapé par l’inondation lumineuse qu’apportent les nombreux riffs et la section rythmique, incroyable de puissance. La batterie martèle dans les graves avec une double grosse caisse presque constante, qui donne cette impression de vitesse contrôlée propre aux groupes de thrash les plus précis, suivant les traces de Metallica et Megadeth. Les riffs, quant à eux, sont supersoniques et sont le principal élément responsable du groove cité précédemment. A la limite du dissonant, ils impliquent parfois une touche progressive, même si ce terme reste à prendre avec des pincettes, sur des titres comme "Spyral" où l’on pourrait presque entendre Dream Theater sous cocaïne, ou "Faith" au solo introductif destructeur.

Au final, on se retrouve ici avec un nouvel album de thrash parmi tant d’autres, mais qui écrase largement la majorité de ces groupes. Peut être qu’en faisant évoluer leur musique vers quelque chose de plus original, Chaos Theory pourrait devenir un chef de file de la nouvelle vague. En attendant, on se contente largement de ce Biodeath !


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