CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Théophile Rouxel
(chant)
-Marc Le Gall
(guitare)
-Esteban Segalen
(guitare)
-Damien Pailler
(basse)
-Lucas Joly
(batterie)
TRACKLIST
1) The Descent
2) Stoneskin
3) I Forgot Who I Am
4) Dead Inside
5) Behind the Eyes of Ignorance
6) Despicable Life
7) Against the Dreams
8) Way of Life
9) Another Day to Survive
10) The Will to Change
11) Buried Alive
DISCOGRAPHIE
On aimerait bien qu’il en soit autrement, mais voilà : les Éternels, c’est une petite équipe bénévole et passionnée, mais petite. Donc, à notre grand regret, nous ne sommes pas en mesure de chroniquer tout ce que l’on nous envoie, que ce soit les labels mais aussi (et surtout) les autoproductions. Alors quand des groupes non signés nous contactent, pleins de fougue, pour avoir une chronique de leur œuvre dans nos pages, nous partageons la demande avec l’équipe, chacun jette une oreille et, si quelqu’un est inspiré, il se charge de l’album. La plupart du temps, soyons francs, on se contente d’un rapide « mouais, bof » et on passe à autre chose. Mais quand j’ai jeté une oreille sur Under The Abyss, j’ai dû dire un truc du genre « Aouch, bordel, ça fait mal, ça. Putain de merde »*.
Under The Abyss est un jeune groupe, en tous cas si on parle en terme de productions, car il existe en fait depuis 2004. Après deux démos, c’est le saut dans le grand bain avec le premier album, autoproduit et enregistré au bien connu Dôme Studio, à Angers – ce qui commence bien. Car le Dôme Studio, c’est la quasi assurance d’avoir un son puissant et une production équilibrée, de quoi partir sur de bonnes bases quand on fait du metal et qu’on veut sonner puissant. Et puissant, Under The Abyss l’est, et pas que dans la production. Pour situer un peu le groupe, permettez-moi de vous jeter à la figure une grosse louchée d’influences plus que manifestes : Metallica, Machine Head, Evile, Trivium. J’imagine que vous commencez à situer le bouzin : du gros riff, un chant majoritairement thrash chanté, le tout habilement saupoudré de riff core et de basse droppée aux moments stratégiques. Mais entre la belle théorie et la pratique, il y a des tonnes de manières de se vautrer dans le conformisme et l’ennui : Under The Abyss évite avec brio les écueils de la facilité pour s’asperger de talent et de puissance, grâce à des compositions carrément efficaces.
Déjà, le groupe ne fait pas dans la facilité en ne proposant que des titres au-delà des 5 minutes (et parfois 6) sans jamais tomber dans la dilution insipide. Simplement, le groupe est plein d’idées, enchaîne les plans, et clairement, se fait plaisir. Ça donne des titres absolument imparables comme "Behind The Eyes Of Ignorance" ou encore "Despicable Life", des hymnes thrash irrésistibles comme "Way Of Life" ou "I Forgot Who I Am". On a même l’impression d’entendre du Blind Guardian sous amphet’ sur "Dead Inside" ou du Megadeth sur l'intro "Another Way To Survive". Les 57 minutes de ce A Wavering Path passent donc sans aucun moment d’ennui, sauf peut-être sur la seule faute de gout de l’album, "Against The Dreams", qui se veut plus posée, plus lente mais qui laisse un peu perplexe. Tant pis, il reste largement de quoi se faire plaisir, surtout que les musiciens brestois ne sont pas avares de talent, entre des guitaristes qui offrent des solos pleins de fougues (on pense souvent aux meilleurs moments de Kirk Hammett), un batteur puissant généreux en breaks et un chanteur qui parvient à se glisser entre Hetfield et Flynn sans tomber dans la copie conforme.
Bravo. Rarement un premier album n’aura pu se montrer aussi convaincant. Comme ils le disent sur leur site, « A Wavering Path est la première étape d'un long chemin pour le groupe ». On l’espère les gars, parce que si vous parvenez à laisser la barre aussi haute, on va garder un œil sur vous. Et le bon.
*mes excuses aux oreilles chastes, mais la vérité journalistique passe avant la censure.