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CHRONIQUE PAR ...

88
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Julie Kiss
(chant)

-Tom MacLean
(guitare)

-Mark Harrington
(basse)

-Paul Westwood
(batterie)

-Richard Henshall
(claviers)

-Marcela Bovio
(violon)

TRACKLIST

1) Inviting the Storm
2) The Illusionist
3) The Descent
4) Deep Inside
5) Broken
6) End Game
7) Surrender
8) All I Am

DISCOGRAPHIE

Delusions (2008)
Exile (2012)

To-Mera - Exile



To-Mera est une formation britannique qui jouit d'une petite notoriété, tout de même. Il faut bien avouer que leurs deux premiers essais avaient fait l'objet d'un certain buzz, dû à l'excentricité du groupe, qui ne cherchait pas dans la simplicité en proposant un metal progressif barré et … parfois fourre-tout, indigeste même sur leur dernier essai Delusions. Quelques changements de line-up, mais aussi de label et quatre longues années séparent cette sortie de leur dernière en date : celle d'Exile, qui a intérêt à remettre les pendules à l'heure pour réconcilier les amateurs de metal avec nos anglais.

Tout commence par "Inviting the Storm", qui porte bien son nom. La pochette n'est pas trompeuse, quelques sonorités orientales se font entendre, raffinées et agréables. Puis arrive "The Illusionist", où le violon de Marcela Bovio (Stream of Passion) se fait tout de suite entendre. Et on retrouve le groupe où il a été laissé avant, mais avec du changement, ceci dit. Une mue s'est exercée. Les rythmiques vous mettront la puce à l'oreille dès les premières minutes. Bon, évidemment, le combo n'abandonne pas son amour pour les breaks improbables, les structures hors des conventions et ses délires loufoques que tous ne suivront pas. Mais ils nous apportent aussi un petit côté sage, qui ne part pas dans tous les sens. Et cette cohérence fait plaisir, car les morceaux profitent de réelles respirations, en plus d'être intelligents et variés.

Prenez, une fois de plus, "The Illusionist" : d'une partie mélodique assez classique, on déboule à un break jazz, où le chant de Julie est caméléon, et se prête à chaque ambiance. Et là où on regrettait dans Delusions des cassures trop brutales, Exile nous fait le bien fou de ne pas répéter ces erreurs. To-Mera a appris sa leçon, et voilà que l’élève s'élèverait presque au rang de certains maîtres ! Leur metal progressif est à la fois riche, complexe, et terriblement efficace ! Les titres restent longtemps en tête, comme la magnifique "Deep Inside" qui, grâce à la somptueuse alliance du clavier, de la guitare et du chant, parvient à recréer de très jolies atmosphères. Et même dans ses moments les plus doux, le groupe anglais ne sacrifie pas sa plus grande qualité : son originalité. Vous reconnaissez immédiatement To-Mera, leur son est identifiable, et très personne, ce qui, une fois encore, ne change pas (caractéristiques : lourdeur / légèreté entre rythmique / chant sur du déstructuré qui peut tout envoyer valdinguer tout en restant logique et efficace … oui rien que ça).

Notons des progrès du côté vocal, la performance de Julie Kiss étant plus diversifiée et classieuse que jamais. La jeune anglo-hongroise possédait déjà un timbre ravissant, peut-être l'un des plus beaux parmi les voix féminines du metal. Mais les problèmes techniques qui empêchaient la demoiselle d'accéder à l'étage supérieur se sont envolés. Exit le manque de modulations, exit les galères dans les montées. Maintenant, place à la nouvelle Julie, celle qui fait des miracles et nous transporte. Sur "Deep Inside", son interprétation est à souligner, touchante et impliquée, là où sur "End Game", elle aime se faire plus mystérieuse, tout comme la musique devient plus incisive et puissante. Elle et la musique sont à l'unisson, là où on reprochait, avant, un trop grand décalage voix / structures. Désormais, ses lignes de chant sont adaptées, pour le plus grand bonheur de nos oreilles qui se régalent.

Ainsi, certains points restent inchangés, tout en notant une évolution : si les titres sont donc toujours aussi peu nombreux et longs, ils bénéficient cependant de compositions nettement supérieures à ce qui a été fait avant. Les passages jazzy sont de la partie ("The Illusionist", "End Game"), et aucune place n'est faite à la redondance. To-Mera est toujours spécialiste des pistes ambitieuses, et les guests apportent leur touche, plus ou moins : le violon de Marcela Bovio rend les titres encore plus touchants et envoûtants, mais les growls de Stephan Forté (Adagio) n'apportent pas grand chose à la déjà excellente "The Descent". Constante encore, vous ne trouverez aucune mauvaise plage. Mais vu qu'il faut dégager quelques titres, vous aurez compris que certains volent la vedette, comme "Deep Inside" et "End Game", mais également "The Descent" pour l'apport si particulier du violon dans ce morceau (qui se lie à merveille avec le piano), mais aussi l'étrange mais attrayante "Surrender", piste la plus longue, mais irrésistible (guitares folles, chant bien en place, touches jazzy à tomber …).


Faire un roman pourrait être une option mais ce ne sera pas nécessaire. Cette modeste chronique nous montre une nouvelle face de To-Mera : celle des progrès conséquents, loin des erreurs du passé. Les améliorations sont nettes, précises et Exile nous régale pendant toute sa longue durée. Et pourtant, qu'elle semble courte, cette durée … aucun doute, la formation britannique peut à présent se permettre de se vanter d'avoir atteint l'excellence. Entre originalité, réel apport au metal progressif et compositions plus que solides, voilà un groupe sur lequel il faut compter cette année.


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