CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-José Costa
(chant)
-Sérgio Paulo
(guitare+flûte+cor)
-Rodrigo Domingues
(claviers)
-António Gião
(basse)
-Octávio Custódio
(batterie+chant)
TRACKLIST
1) Mankwala (intro)
2) C.ult O.f M.y A.shes
3) Getting Into The Labyrinth
4) Dreaming III (A Nightmare)
5) Evilution Within
6) Miracle Dance
7) Our Will
8) Hypnotic Prophecy
9) The Rebirth Of...
10) 1460 Steps To Divine
11) Arrival (Outro)
DISCOGRAPHIE
Disaffected est un groupe de death progressif portugais fondé en 1991 et qui sort en 2012 son deuxième full-length album (chez Massacre Records, un signe ?) après plusieurs démos et compil'. Le groupe s'est fait un nom au Portugal à travers de nombreux shows (c'est d'ailleurs Fernando Matias, qui a bossé entre autres avec Moonspell, qui a produit l'album), et grâce au soutien de MTV et Viva, entre autres médias. Voyons voir ce que ces messieurs ont dans le ventre...
Alors, que les choses soient claires : c'est assez spécial. C'est à double-tranchant : d'un côté, on a quelque chose d'original à se mettre sous la dent, ce qui ne fait pas automatiquement de cette chose un bon album. De l'autre, le groupe semble prendre un risque en nous servant un death particulier mais en même temps moderne. Le terme moderne, on peut en parler aussi. Pour ceux qui ont entendu parler des Australiens de The Amenta, on s'en approche quelque peu : une musique parfois death, parfois thrash, parfois aucun des deux, parfois je t'aime, parfois je mets du lait dans mon café. En tout cas, Disaffected, on la leur fait pas, et vu la complexité de certains riffs, il y a fort à parier que ces messieurs mettent des scorpions dans leurs slips. Et les scorpions, au Portugal, on les aime : qui n'a pas écouté Acoustica ?
La voix, parfois électronique comme chez Cynic, n'est pas vraiment growlée, elle se situe plutôt à cheval entre un Death et un Rammstein. Alors, effectivement, Till Lindemann à cheval, vous rajoutez une épée, et ça donne Kalidor le Barbare, avec éventuellement, derrière sur la selle, Dave Mustaine dans le rôle de Sonia la Rousse. La rédaction s'excuse auprès du cheval et lui propose 5 000 grammes d'avoine en compensation. Retournons à nos moutons : les claviers sont omniprésents (mais non, restez, vous dis-je), et le groupe fait souvent usage de répétitions de riffs, ce qui peut être très sympathique quand les riffs répétés sont bons. Et justement, il y a quelques bons riffs, comme celui de "C.ult o.f m.y A.shes", typographie qui se fait d'ailleurs témoin d'une goutte de Coca-Cola semblant s'être infiltrée, par mégarde ou vengeance sournoise d'un collègue, sous la touche "point" du clavier du graphiste.
On salue sur cette galette la bonne exécution et la bonne production, qui font que, fan ou pas fan, on peut écouter ce disque avec attention. Le style n'est pas forcément très accrocheur et cette musique semble assez peu mélodique, mais on notera quand même quelques chouettes trouvailles, comme les riffs de "Dreaming III", les petites mélodies rigolotes desquelles on fait quelque chose de bien glauque, le solo du titre "Evilution Within", la petite interlude au piano ("Miracle Dance"), le morceau "Rebirth", un peu plus classique, et enfin, l'outro jazzy. Mention spéciale pour le batteur, qui nous sert des pistes de qualité et des rythmiques sortant quelque peu des sentiers battus, c'est toujours bon à prendre.
Un album bien loin du death traditionnel, qui se résume bien plus par les effets employés que par les compositions, mais ça, c'est subjectif. Il me semble bien qu'il s'agisse d'un groupe assez superficiel, mais après tout, en ce moment, n'est-ce pas ça qui marche ?