CHRONIQUE PAR ...
Althor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Claudio Ravinale
(chant)
-Andrea Minolfi
(chant+basse)
-Thierry Bertoue
(guitare)
-Alessandro Blengino
(guitare)
-Hervè De Zulian
(clavier)
-Gabriele Lingue
(batterie)
TRACKLIST
1) Terminal Bedroom
2) Death Put A Smile On My Face
3) Love Affair With The Beast
4) Daddy
5) Death Times Eleven
6) No Devil Lived On
7) Dead Girls Don‘t Say No
8) Boy A
9) If
10) When The Lights Go Out
11) Lemmings
DISCOGRAPHIE
Dans la vie il y a deux sortes de groupe de mélodeath : ceux qui sont totalement prévisibles et les autres, plus audacieux. Alors que les premiers sont très chiants et se clonent les uns les autres par un phénomène incommensurable, les deuxièmes apportent vraiment du souffle à la rude vie de l’auditeur... et du chroniquer d’ailleurs ! Alors pour faire durer le suspense, je ne vous dirai pas tout de suite dans quelle catégorie ce groupe italien se classe...
Après des débuts relativement passés inaperçus, 5 Star Grave (mais où trouvent-ils des idées pareilles pour des noms de groupe ?!) récidivent avec Drugstore Hell en mode moderne métal. Ah une première piste : qui dit moderne, dit chiant et hyper formaté ? Et bien pas forcément. Non derrière ce qualificatif de moderne, il faut plutôt y voir un mélange de nombreux courants tels que le bien sûr le mélodeath, mais aussi le heavy, le thrash, le punk rock ou encore l’indus. Oui ça fait beaucoup, mais il en résulte une musique extrêmement variée tout le long. Avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques mots sur la production. C’est un point faible de cet effort, elle manque cruellement de profondeur notamment au niveau des basses, ce sentiment est d’ailleurs renforcé par une basse quasi inexistante. Mais même les guitares ne sont pas les stars de l’album, ce sont plutôt le chant et le synthé. Le chanteur de service sait hurler et surtout faire varier son timbre allant jusqu’au chant éraillé du black ; très démonstratif et surtout très efficace. Le bassiste chante également mais n’ayant pas de détail je suppute que ce dernier s’occupe du chant clair, qui reste relativement discret tout le long de l’album.
"Terminal Bedroom" commence de manière très efficace le skeud. Tous les éléments sont réunis pour faire une première piste très accrocheuse. Riff efficace, chant agressive comme il faut et surtout, des ambiances qui donnent une vraie personnalité à la chanson notamment sur le refrain très réussi. Seul le solo nous rappellera au mélodeath mais franchement ce n’est pas un problème car on ne voit pas le temps passé. Et ça continue avec une deuxième piste qui lorgne plutôt vers un heavy agressif mais avec un clavier toujours aussi indus. "Daddy" renoue avec un style plus mélodeath avec néanmoins un chant proche du black. A noter également un peu de chant féminin, ce dernier est néanmoins discret et se fond bien avec le reste. "Death Times Eleven" expérimente un style plus punk et force est de constater que ça fonctionne bien. Au rang des expérimentations figure également l’excellent "Lemmings" avec son intro complètement improbable. Le clavier est à nouveau pour beaucoup dans la réussite de ce morceau de clôture. Il le personnalise instantanément et lui procure beaucoup de profondeur. Voilà, nous sommes déjà au bout de l’album, il est vite consommé (quarante petites minutes), s’assimile vite mais le touche replay n’est jamais loin pour notre plus grand bonheur.
Vous l’aurez vite compris, 5 Star Grave appartient aux groupes qui font du bien au genre. Ca en est presque déconcertant : tout ce que le groupe tente, ça fonctionne. Les puristes de mélodeath risquent d’être un peu déconcertés mais le jeu en vaut la chandelle car cet album est une franche réussite. Il mêle habilement plusieurs courants sans jamais donner dans les clichés. La musique reste intéressante et on sent une réelle inspiration dans les compositions qui sont moins triviales qu’elles n’y paraîssent de prime abord. A écouter d’urgence.
PS : qui dit coup de cœur, dit suspense qui aura été bien vite éventé !