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CHRONIQUE PAR ...

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Blackmore
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 18/20

LINE UP

-Anto Praboe
(chant+cuivres)

-Eko Partitur
(chant+violon)

-Fadhil Indra
(chant+claviers)

-Hayunaji
(chant+batterie)

-Iwan Hasan
(chant+guitare+claviers)

-Kiki Caloh
(chant+basse)

-Krisna Prameswara
(claviers)

-Nonnie
(chant)

TRACKLIST

1)System Manipulation
2)"Breathe"
3)P.E.S.A.N.
4)Verso Kartini - door duisternis tot licht!
5)Music 4.5 Players
6)Anne

DISCOGRAPHIE

...Tot Licht! (2003)

Discus - ...Tot Licht!
(2003) - rock prog metal prog - Label : Musea



Imaginez un instant un amateur de musiques nouvelles, avant-gardistes ou progressives tombant sur la description suivante: groupe qui mélange allégrement metal progressif, jazz rock, prog 70’s, rock en opposition, folklore, pop et musique de chambre contemporaine. Aucun doute, notre mélomane extrémiste sera proche du même état d’excitation qu’un Télétubbies attendant sa dose de crack (vous ne le saviez peut être pas, mais ces choses-là se droguent) avant son émission quotidienne. Par contre, du coté des gens normaux, la réaction risque d’être légèrement différente. On peut tabler sur un comportement proche de celui d’un poulet qui vient d’être décapité, courant dans tous les sens en criant à qui veut bien l’entendre que cette fois-ci, c’est bon, l’apocalypse est proche.

Gageons que vous soyez plutôt amateur de progressif, parce que dans le cas contraire vous allez croire que je vous traite de poulet. Et moi à la base, je n’ai rien contre la volaille. D’ailleurs, une dinde de temps en temps n’a jamais fait de mal à personne. Quoiqu’il en soit, si vous faites partie de ces détestables amateurs de progressif, vous avez de grande chance de tomber de votre fauteuil lorsque vous aurez entendu pour la première fois …Tot Licht! Car oui, Discus, c’est énorme. Mais pourquoi? Me demande-t-on déjà avec cet air blasé du lecteur habitué aux dithyrambes blackmoriennes. Et bien parce que c’est prog! Et ensuite parce que c’est bien. CQFD.

Mais qu’est-ce donc que Discus? Il s’agit d’un groupe indonésien composé de huit musiciens pour la plupart multi-instrumentalistes. Le chant est partagé entre la chanteuse principale et le reste des musiciens (tout le monde chante ou presque). Le nombre d’instruments employés est tout simplement affolant, allant des classiques éléments électriques aux instruments à vent ou à corde les plus folkloriques que j’ai vu pour un groupe. Oui, Discus ne s’encombre d’aucune barrière. Là, c’est normalement le moment où l’internaute perdu passe à d’autres lectures. Parce qu’on sait ce que ça donne les disques conseillés par Blackmore. Habituellement, du grand n’importe quoi dans un océan d’incompréhension qui se solde toujours par un retour aux valeurs saines comme l’écoute d’un bon disque de Coroner.

Donc, je disais: du grand n’importe quoi. Et j’ajouterais même généralisé. Oui du grand n’importe quoi généralisé. Comme Mike Patton, John Zorn ou cette chronique. Cette comparaison n’est évidemment pas fortuite! Ha ça non, je ne parle pas de Mr. Bungle comme ça au hasard! Car parler de Mr. Bungle dans une chronique de Discus c’est un peu comme les lampadaires et les groupes de prog: un élément tout simplement indispensable. Et oui, Discus officie donc dans « l’ingérable mélange général d’une joyeuse partouze multiethnique gardant une ligne directrice plus ou moins claire ». Et dans ce genre, Discus s’impose là, direct, avec aisance et panache!

Relisez donc l’intro et imaginez une minute un morceau qui débuterait comme une chanson folk orientale, pour se muter dans du Dream Theater suivi d’un passage à la Mahavishnu Orchestra, le tout saupoudré d’une touche de RIO imbuvable, sautant allégrement sur de la pop indienne tout ce qu’il y a de plus infamante pour finir sur du Yes. Oui oui, ça existe! Je vous assure! D’ailleurs, le premier titre du l’album, "System Manipulation" c’est approximativement ça. En fait, il est inutile de décrire la musique de Discus. On pourrait peut-être parler du style comme étant du MIO (Metal In Opposition), parce qu’on y arrive gentiment. Sauf que non, en fait, c’est trop simpliste. Surtout que Discus n’est pas vraiment metal. Et qu’il n’est pas vraiment en opposition non plus. Il a d’ailleurs voté pour, la dernière fois que je l’ai vu.

Car s'il est évident que le patchwork musical du groupe doit énormément au RIO des 70’s, il sait rester parfaitement mélodique! Mais attention, nous ne sommes pas non plus dans une optique à la U-Totem, qui avait su proposer un savant mélange entre mélodie et avant-gardisme rigoureux rionesque. Non, ici c’est une musique en partie accessible. C’est même le meilleur moyen de se mettre au RIO de manière agréable! D’ailleurs, le morceau qui vient clôturer l’album, l’épique "Anne" de vingt minutes, est un melting pot totalement hors normes où l’on cite aussi bien Kansas qu’Henry Cow.

On pourrait craindre, d’après ma description du disque (je défie quiconque d’avoir une idée précise du disque à ce stade de la chronique…! À la fin aussi), qu'il risque d’être totalement imbuvable et incohérent. C’est souvent l’impression que peut donner le RIO de prime abord, avant d’être digéré. Mais là, non! Jamais vous ne serez submergé par l’incompréhension car il y aura toujours une petite accroche de secours! Un riff thrash old school par ci ou une mélodie pop par là qui saura vous éclairer dans les passages obscurs. En bref, Discus ne vous perdra pas!

Enfin pas trop, car parfois le groupe tend vers le mauvais coté de la balance avec "Music For 5 Players". Ici, on nage (où l’on se noie, c’est selon) en pleine musique contemporaine post-rionesque avec tout ce que cela sous entend d’harmonie disgracieuse et de dissonance de partout. Evidemment, il s’agit d’un passage hautement élitiste et virtuose qui n’aurait pas démérité sur un album de U-Totem, pour notre plus grand bonheur (ok pour le mien). Seulement voilà, vu l’originalité flagrante du mélange que proposait Discus jusque-là, on a la désagréable impression d’écouter un passage sous influence! En bref, c’est cliché!

Si cette légère déception peut facilement être mise de coté, il n’en sera pas forcément de même pour le véritable défaut majeur de Discus. Et ce défaut-là est éliminatoire. Le chant. Je vois venir d’ici les critiques: ha ben ça nous changera, le prog et le chant. Seulement voilà, ce défaut tient avant tout de la production. Autre défaut que soulève cette malheureuse production, le son des grattes heavy légèrement molle. Mais ce sont des défauts qui deviennent totalement obsolètes en live! Le groupe étant alors absolument remarquable, devenant même l’avatar éclatant du génie humain matérialisé en musique.


En un mot comme en cent, Discus est un groupe à part (si vous avez déjà lu ça quelque part, faites comme si c’était nouveau). Une entité qui, de part son origine et sa vision totalement décomplexée, ne s’est imposée aucune limite! Une musique purement progressive dans le sens le plus noble du terme. Et si le groupe est encore un peu jeune et commet certaines erreurs, il n’en reste pas moins qu’il écrit la musique de demain. Votre ticket pour l’avenir n’attend plus que vous!


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