CHRONIQUE PAR ...
Mayou
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Tyler Satterlee
(chant+guitare)
-Patrick Hamby
(basse)
-Derek Bean
(batterie)
TRACKLIST
1) Bleeding Cross
2) Hellraisers
3) Demon Dance
4) Slaughtered Like Pigs
5) March Of The Wicked
6) Carpathian Mist
7) Rise Of The Undead
8) Feasting Witch
9) The Devil's Mark
10) Something Evil
11) Eternal Hate / Blessed Curse
12) Burn The Beast
DISCOGRAPHIE
Pochette aussi moche que possible, nom ridicule, des riffs communs et une production classique… Tout annonçait cet album comme une énième production de la nouvelle vague thrash. Ne vous y trompez pas. Sous ses allures de premier album anonyme, Blessed Curse pourrait bien réussir à se faire une place sur le devant de la nouvelle scène thrash. Explications.
Chroniquer un album de thrash est un exercice difficile. Surtout quand celui-ci est sorti en 2012, et que le groupe n’a aucun passé. Pas d’évolution à décrire, pas de futur non plus… C’est d’autant plus difficile qu’à part pour certains élus, pondre un album thrash qui sort de la moyenne est extrêmement difficile. Anthrax a créé le thrash sautillant qu’on appelait « mosh », Megadeth le techno-thrash, Slayer le thrash ultra brutal… Et Blessed Curse dans tout ça ? Quand on vit dans le deuxième millénaire, on n’a pas vraiment le choix, on suit le mouvement. Et ici, c’est le cas de le dire puisque la nouvelle vague thrash (NWOTM, new wave of thrash metal, en référence à la NWOBHM des années 70/80) a déjà commencée depuis un moment. Amorcée grâce à des groupes comme Municipal Waste ou Skeletonwitch, les jeunots tentent tant bien que mal de faire revivre la grande époque. Blessed Curse arrive donc sans grande surprise. Et pourtant… Pourtant la musique délivrée est d’une puissance rarement atteinte par un de ces groupes revival. Une heure et cinq minutes, cela aurait pu paraitre très long, et facilement rendre l’album moins percutant. Mais quand on se retrouve avec un thrash de cette qualité (écoutez donc le tube "Hellraisers" pour vous en convaincre), cette longueur devient une qualité et on s’enfile plus que facilement cette heure.
Tout ici est millimétré au poil près, pour un résultat assez époustouflant. Un groove présent à chaque riff, renforcé par une batterie à la double grosse caisse ravageuse. La production, bien que typique du thrash nouvelle génération, grâce à un équilibre parfait entre tous les instruments (même la basse devient audible !), rend cet album encore plus puissant et jouissif. Le chant se situe dans la pure lignée des groupes teutons. On croirait entendre Mille Petrozza (Kreator) vomir ses tripes, ce qui fait vraiment plaisir et participe à donner cette impression bordélique de violence assumée et jouissive. Alors que la plupart des albums thrash apaise l’envie de vitesse que l’on peut ressentir parfois, n’importe laquelle des chansons qui composent Blessed Curse n’apaise rien, et au contraire appelle à encore plus de vitesse. Et c’est là que le groupe se distingue des autres, car quand on sort un album de plus d’une heure, on a intérêt à assurer derrière. Mission accomplie, puisque la longue durée passe plus vite qu’il n’y parait, et à aucun moment on ne s’ennuie. C’est d’autant plus impressionnant que le groupe décide de finir son premier album par deux morceaux épiques (tout est relatif) de sept minutes, ce qui aurait pu tout plomber si les morceaux avaient baissé le niveau du reste de la galette. Durée totalement assumée, donc, et maitrisée d’un bout à l’autre.
Rien de nouveau ici, mais aujourd’hui, qui peut se vanter de faire évoluer le thrash ? Blessed Curse reste modeste et propose juste une musique, la sienne. Pas de prises de têtes, juste un thrash groovy et violent comme on l’aime, et ici magnifiquement exécuté. Etonnant pour un premier album, Blessed Curse nous donne une bonne porte d’entrée vers la new wave of thrash metal.