Pour ce 25eme tome des « Chroniques De Cédric », aujourd’hui nous allons parler d’AtomA, et de leur album Skylight. J’allume mon iPod qui me glisse à l’oreille « c’est du Apocalyptic Post Rock/Metal ». OK. Apocalyptic, j’vois bien, fin du monde, plein de morts, des tragédies, des pleurs, tout ça. Post Rock, j’vois pas trop. Le Post Punk était, parait-il, porté par Killing Joke et Joy Division, et je n’y voyais pas une trace de punk. Alors le Post Rock, ça doit avoir autant de rapport avec le rock qu’une courgette et un essuie-glace. Mais admettons. Metal, j’vois bien par contre. Ca hurle, ça fait des bruits bizarres avec les guitares, tout ça.
Et en fait non. C'est-à-dire que AtomA, groupe des contrées d’Ikea, nous offre un premier album en forme de BO de film à la Armageddon. Si y a des gens qui lisent cette chronique et qui ont vu Armageddon de Michael Bay, c’est pas forcément un gage de qualité. Mais ne jugeons pas l’album via un film dont la nullité n’a d’égale que son patriotisme suffocant. Non, ça serait pas cool, d’autant plus que, écoutez bien, il y a une trace du chant de Burton C. Bell sur l’album Archetype de Fear Factory (ok, c’est que sur les refrains en chant clair, mais ça y fait penser, notamment sur le titre "Skylight"). Sinon y a un peu de chant menaçant, pas de quoi se relever la nuit pour headbanger dans un cimetière mais quand même, signalons-le. Mais ne noyons pas le poisson plus longtemps, c’est peine perdue : il peut vivre dans l’eau.
Alors, le gros défaut de cet opus, qui dépend évidemment de l’attente qu’on place dans un album, c’est la place incroyable qu’occupent les orchestrations. Si AtomA se définit en tant que représentant du mouvement « Apocalyptic Post Rock/Metal», il faut leur dire qu’il y avait peut-être plus simple comme étiquette. Et une fois qu’on s’est fadé l’intro (mix improbable tribal-hindou-house-chais-pas-quoi, mais sympa) il faut se fader le morceau "Skylight", qui comporte presque autant de passages atmosphériques que chanté-traditionnel. Avec donc un chant clair à la Burton. "Hole In The Sky" est un morceau plus classique, c'est-à-dire qu’on entend les grattes (un peu) et la basse (un peu) en plus du clavier et de la batterie. C’est chouette, ça se veut dans l’urgence, la voix de Ehsan Kalantarpour n’est pas désagréable, bien qu’un peu larmoyante, mais ça reste de la came tout à fait honorable.
La suite de l’album reste dans les clous. Des morceaux rock avec moult bruitages, moult orchestrations, un peu de chant féminin, qui fait parfois penser aux films qu’on regardait qu’on on était gamin ("Solaris", sans déconner, je vois le grand brun faire sa fête à une petite blonde, sur les bords d’une piscine, avec des astéroïdes qui détruisent le Nevada puis la Suède, c’est juste beau). Donc voilà. Difficile de dire si c’est bon ou mauvais. En fond pour bosser sur un rapport d’activité, ça va bien, rien ne dérange, maintenant, de là à dire qu’on tient l’album de 2012, faut faire un sacré pas. C’est gentil, polis à l’extrême mais est-ce qu’on peut jeter des pierres, ou n’importe quoi d’autre, des fusées, des sabres laser ou des kits de soin, à un groupe qui se fait plaisir à mettre en musique une histoire qui ne sera jamais portée à l’écran ? Non. D’où le consensus mou suivant : c’est pas trop mal.
Et donc voilà. Nous arrivons au bout de cet album chiant si abordé comme un vrai album de rock, mais distrayant si utilisé pour faire la cuisine, le ménage, prendre un bain ou faire un câlin. En fait, c’est loin d’être un naufrage, du coup si vous avez peur du vide et que le dernier Meshuggah vous effraie, allez-y, vous ne le regretterez pas (trop) puisque ce Skylight est aussi inoffensif qu’un Iwok qui tète les sains d’un Chewbacca en manque d’épice (ça vaut bien un 15/20 si vous aimez écouter les BO des films que vous n'avez pas vu, tiens).