CHRONIQUE PAR ...
Wrathchild
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Christine Davis
(chant)
-Oscar Sparbel
(guitares)
-Ryan McClain
(guitares)
-Jonny Wulf
(basse)
-Reuben Storey
(batterie)
TRACKLIST
1) Over and Over
2) Pentagram and Crucifix
3) Conviction
4) The Way Beyond
5) Possession
6) Black to Gold
7) There is Nowhere
8) Haunted Hunted
9) All Abandon
DISCOGRAPHIE
L'authenticité. Du vrai, quoi, Voilà ce que le monde veut de nos jours. Et ça se traduit pas seulement dans le domaine de la musique. Mais, en gros, y'en marre de toutes ces productions passées au filtre Pro-Tool et consorts. Certains veulent garder ce côté vrai, sans fioritures. Et c'est le cas de ce groupe américain - eh oui! - qui nous débarque de leur état du Washington.
Ce deuxième album du groupe, Possession, doit son nom à la reprise d'un groupe de doom suédois, Faith. Ce titre se trouva en face B de leur single intitulé "Hymn of the Sinner" sorti en 1986. Mais ce qu'il faut retenir ici, c'est que CM se fout un peu des modes. En allant chercher un groupe obscur, ils montrent qu'ils tiennent leur musique à coeur. Et ici, côté musique, c'est la classique NWOBHM qui est célébrée. Et de manère incroyable. D'une telle façon qu'il est difficile à croire que ce groupe n'est pas british, loin de là. C'est bien à des Ricains que l'on a affaire.
Des Ricains qui portent leur amour et respect de cette époque mythique sur le manche de leurs guitares. En effet, le groupe nous la joue complètement old-school en enregistrant tout en live, sans retouche électronique. Ce que l'auditeur entend, ce sont des vrais musicos, pas des robots - dixit Oscar Sparbel, guitariste, lors d'une interview donnée à un magazine américain. Et cette attitude old-school va jusqu'à leur façon de faire les choses. Nul besoin de se rendre sur leur site web - c'est plutôt la vache maigre ! Non, ils préfèrent prendre la route et s'attaquer à la scène et au bouche à oreille.
Une écoute de cet album et les choses sont bien claires. Ici, ce n'est pas Wolf qui vient à l'esprit avec leur approche NWOBHM transportée au 21ème siècle mais plutôt The Gates of Slumber. Pur respect de la tradition. Une musique rondement menée au rythme du batteur à travers monts et vallées toutes remplies d'un groove incroyable qui fait bon à l'estomac mêlant rock et métal. Parfois, faisant penser aux battements d'un coeur en pleine excitation, et à d'autres à une locomotive emballée du type Mötörhead - comme sur l'excellent "Conviction." Ce voyage rythmique est aggrémenté d'une basse qui abreuve ce coeur du sang nécessaire en se faisant cajôler ou frapper pour donner un son sale comme on en entend malheureusement plus, sauf chez Lemmy.
Et ces guitares ! Oui, ces guitares qui tantôt entrent en duel, tantôt s'élancent dans un galop effréné comme sur "Black To Gold" ou "All Abandon." Mais qui savent aussi se montrer pleines de mélodies, toutes aériennes sur des moments plus lents - un peu comme ce que Iron Maiden savait nous livrer sur ses deux premiers opus - comme lors de ce break jubilatoire de "Conviction" avant de repartir en pleine vitesse, lançant leurs notes au firmament. Les influences ici filent. Mötörhead entre autres pour la rythmique. Maiden pour les jeux de guitare. Quelques allusions à Saxon sont présentes. Mais également Mercyful Fate et Metallica. Pour un son qui reste Christian Mistress.
Un disque jubilatoire qui, si sorti à cette époque de la NWOBHM ferait aujourd'hui office de classique. Et "Conviction" serait le titre repris par une pléthore de groupes. Il sera intéressant de voir leur évolution car tous ces groupes ont plus ou moins changé leur musique depuis. Et je ne peux que faire un rapprochement entre la chanteuse à la voix rauque au timbre limité et un certain Paul Di'Anno qui se révéla ne pas être à la hauteur des aspirations futures de son groupe.