CHRONIQUE PAR ...
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Joe Hutton
(chant)
-John Cobbett
(guiatre)
-Leila Abdul-Rauf
(guitare)
-Sigrid Sheie
(claviers)
-Chewy Marzolo
(batterie)
TRACKLIST
1) 317
2) 17th Street
3) The Grain
4) Staring (The 31st Floor)
5) The Day the City Died
6) Romance Valley
7) Summer Tears
8) Grey Wednesday
9) Going Somewhere
DISCOGRAPHIE
Hammers of Misfortune, voilà un nom que j'ai plusieurs fois croisé sans oser franchir le cap de l'écoute. Il faut dire que le groupe américain n'est pas bien connu dans nos contrées, même s'il affiche tout de même 5 albums en 12 années d'existence. A l'issue d'une écoute rapide de ce 17th Street, on parvient toutefois à identifier assez facilement une cause de ce manque apparent de reconnaissance.
Et cette cause, c'est que Hammers of Misfortune touche un segment de marché (osons le terme) très restreint. Le pari du groupe repose en vérité sur un melting-pot pas dénué de sens, mais au rendu particulier. Mais d'abord, un peu d'Histoire pour bien saisir les choses. Les Américains se situent à cheval entre le progressif et le heavy et se plaisent à puiser dans les groupes des années 70s à s'être hybridé (plus ou moins volontairement d'ailleurs) entre ces deux courants. On retrouve donc du Queen ("Summer Tears"), du Pink Floyd (l'opener "317" aux allures de "In The Flesh?") ou encore du Deep Purple ("17th Street"), mais dans une version « métallisante » clairement marquée. Au mieux, on pourra donc rattacher le groupe à la scène « rock/metal prog qui aime les claviers », Ayreon ou Rush en tête.
Toutefois, l'influence de la scène heavy classique (de Black Sabbath à Iron Maiden) est évidente. Une autre composante plus exotique de prime abord (mais pas tant que ça, à y regarder de plus près) est l'influence doom metal traditionnel (jugez plutôt "Staring (The 31st Floor)" pour vous en convaincre), qui donne un aspect bien plus pesant et un cachet original à la musique des Américains. D'autant plus original en effet, lorsqu'on s'aperçoit rapidement que le quintet voue un culte à l'orgue Hammond, assuré par la charmante Sigrid Sheie. Avec Leila Abdul-Rauf à la guitare, les demoiselles nous offrent le plaisir de chanter également (vive la mixité!), venant contraster avec beauté le chant très à propos du nouveau venu Joe Hutton. Vous commencez ainsi à saisir la mixture plutôt variée qui nous est ici servie! Passons à présent au ressenti.
Le principal reproche serait les longueurs (souvent un sentiment de lancinance), un chant parfois trop linéaire et un ensemble trop homogène, car malgré la diversité des influences, les sonorités sont assez répétitives. Malgré tout, le groupe possède définitivement une patte unique, son melting-pot est donc plutôt audacieux mais il manque peut-être un poil de maîtrise. Niveau technique non plus, il y a très peu à redire. Quant au son, les amoureux du son rugueux des années 70s seront comblés! Le titre le plus marquant serait sans doute "The Day the City Died", faisant cohabiter Queen et Kansas dans un heavy pêchu. Notons également le titre final "Going Somewhere", qui parvient à résumé un peu le tout en 10 minutes, et paradoxalement ne souffrant pas des longueurs précédemment évoquées.
Au final, on a affaire à ni plus, ni moins, à un bon album. Hammers of Misfortune se détache du lot par un pari stylistique original et qui marche, même s'il n'est par moment pas totalement maîtrisé. Les longueurs en particulier empêchent de profiter autant qu'on l'aimerait de ce 17th Street. De plus, à force d'être touche à tout entre heavy et prog, pas sûr que le groupe parvienne à mieux trouver son public…