CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Paolo Pieri
(chant+guitare)
-Giulio Moschini
(guitare)
-Silvano Leone
(basse)
-Simone Piras
(batterie)
TRACKLIST
1) Transubstantiatio
2) Enlightened Submission
3) Decimate the Ancestry of The Only God
4) Fall of the Servants
5) Ascension
6) The Cannibal Gods
7) Sedition Through Scorn
8) Deprave to Redeem
9) Blind Obedience
DISCOGRAPHIE
Les gens autour de moi qui connaissent un tant soit peu mes goûts musicaux m’ont souvent dit « oh tiens, Luci, tu devrais jeter une oreille sur Hour Of Penance, ça devrait te plaire ». Évidemment, par fierté, je ne l’ai jamais fait. On ne décide pas impunément de ce que je peux ou ne peux pas écouter, et à fortiori de ce qui est susceptible de me plaire ou pas. Non mais. Bon, il fallait bien un jour que cela arrive ; et voilà Sedition qui atterrit sur mon disque dur, tout frais pondu de l’année, et qu’enfin je découvre Hour Of Penance. Vieux motard, hein.
Et une chose est sure : ça décrasse correctement les conduits auditifs cette petite chose. D’emblée, les influences sautent aux yeux (enfin, aux oreilles) : pour schématiser, on peut dire que si on prend Behemoth et Vital Remains, qu’on secoue violemment et qu’on laisse macérer, le résultat obtenu ressemblera furieusement à Sedition. Ajoutons peut être une pincée de Nile ici ou là, et vous avouerez que pour un mélange, ça fait un peu saliver. C’est brutal, ça blaste sévèrement, ça riff en tous sens et globalement, ça tient plutôt bien la route. L’Italie est donc en ce moment un pays plutôt en forme niveau métal extrême, après le monstrueux Fleshgod Apocalypse de l’année dernière. Bon, Sedition, malgré toute sa fougue et sa bonne volonté, ne créera sans doute pas un enthousiasme aussi universel, mais il faut reconnaitre que le brutal death que le groupe propose a de bons atouts pour lui.
La production, d’abord : c’est équilibré, puissant et clair, tout ce que l’on peut espérer d’une prod qui irait dans le sens de la musique en lui donnant ampleur et force. La musique, quant à elle, est sans vrai répit, le blast succédant à une double débridée, les guitares n’hésitant à pas à broder dans les aiguës avec de petites tonalités orientales (Ascension) quand le chant écorché et possédé de Paolo Pieri (qui rappelle tout de même vaguement celui de Nergal) vient surmonter ça avec majesté et haine. Pour un cinquième album, on peut dire que le groupe n’a rien perdu de sa hargne et a su mettre son expérience au service d’une musique toujours plus brutale et agressive. Et cette densité est vraiment bienvenue en regard de la concision de l’album qui dépasse à peine la demi-heure, provoquant très certainement une certaine frustration chez le fan pour qui se faire tabasser le crâne durant 31 minutes ne représente qu’une petite introduction au plaisir de l’agression.
Court mais intense – la formule est souvent utilisée dans le brutal death. Hour Of Penance valide son cinquième essai avec ce Sedition. Vous l’aurez compris, je ne peux resituer cet album dans le reste de la discographie du groupe par pure ignorance crasse, mais je serai surpris que Sedition ne convainque pas l’amateur de brutalité qui se respecte. Bon, les copains, vous pouvez me conseiller d’autres groupes, que je ne les écoute pas non plus ?