CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Mel Mongeon
(chant)
-Topon Das
(chant+guitare)
-Johnny Ibay
(guitare)
-Marc Bourgon
(basse)
-Matthieu Vilandre
(batterie)
TRACKLIST
1)Drift
2) Cold Hearted
3) Lifeless
4) Gensus Blank
5) Alone
6) Die Miserable
7) A Coward Existence
8) 95
DISCOGRAPHIE
Des amis canadiens d'Ottawa, voilà ce qu'est Fuck the Facts. Un nom emprunt de mélodie et de poésie dont l'inclinaison à la sagesse et la plénitude invitent l'auditeur à la réflexion sur leur niveau intellectuel. Erreur ! Fuck the Facts, c'est grind et ça fait mal, voilà tout. La canadienneté de leur nationalité ne doit pas faire oublier qu'ils sont également nord-américains et on se retrouve alors avec une équation sans inconnue : nom vindicatif + nord américain = grind death brutal.
Dans le mille Roger ! Fuck the Facts ne s’embarrasse pas d'artifice inutile et envoie la purée dès le départ. Tel un éjaculateur précoce, on se retrouve avec un blast en pleine face qui dégouline entre nos dents. Répugnante image mais constat indubitable de la réalité. Le blast cogne dur, le riff est sec et puissant et le chant est écorché vif. On ne grogne pas comme un porc ni ne braille tel un corbeau. Ici c'est vraiment le cri qui déchire la gorge, ce qui rassure sur le pedigree grind du groupe. Les riffs, eux, nagent en plein grind death brutal et on se dit par exemple que Cannibal Corpse n'est pas forcément très loin. La présence de gros coups de basse renforce d'ailleurs l'impression d'un gros death destructeur. Les rythmiques, certes rapides, mais surtout plutôt travaillées et n'hésitant pas à lécher le mid-tempo, toujours maîtrisées indiquent une technicité plus habituelle du genre qui rendit la Floride célèbre dans le metal extrême. Les « scouics » typiques appuient l'argumentation.
Alors, grind ou death ? Et bien les 2, comme ça a déjà été écrit ! Vous êtes sourds ? Car la chanteuse (oui oui, apparemment ...) est là par sa voix déchirée pour vous le rappeler. Néanmoins, il faut bien garder à l'esprit qu'il n'y a pas une once de punk dans cet effort, si ce n'est la revendication assumée des paroles. Les riffs sont plutôt gras, le tapping de "Cold Hearted" ne fait pas partie des codes du grind, et les rythmiques très pesantes qui jonchent l'album ne trompent pas. Qui plus est, à rajouter une longueur moyenne de plus de 4 minutes, on sort du territoire simplement grind. Cela n'empêche pas l'ensemble d'être solide, armé de riffs efficaces, lourds, agressifs, n'hésitants pas à s'enrichir de quelques harmoniques, et suffisamment variés pour apporter une richesse indéniable à la galette. La répétition n'est pas de la partie et c'est tant mieux. Le groupe sait composer du gros death à tendance grind qui tâche. Sa maîtrise du mid tempo appuie le caractère lourd de certains riffs mais ça ne fait pas oublier que le groupe a le blast beat facile.
Nous nous retrouvons avec un album puissant et savamment composé, porté par une maîtrise technique impeccable et des rythmiques variées, n'hésitant pas tâter du terrain de l'arpège douce ou autre douceur. Solide donc est l'adjectif qui revient en tête pour Die Miserable, armé d'un gros son. Solide et bon. Malheureusement, il faudra en rester là et accepter un album dans l'excellente moyenne, mais moyenne tout de même. A vous de faire les comptes.
P.S. : 95 laisse place à un chant en … québécois, assez étonnant pour nous Français.