CHRONIQUE PAR ...
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Göran Edman
(chant)
-Nils Erikson
(chant+claviers)
-Krister Jonsson
(guitare)
-Lalle Larsson
(claviers)
-Jonas Reingold
(basse)
-Marcus Liliequist
(batterie)
TRACKLIST
1)1969
2)Turn It Up
3)The World Is Caving In
4)Can’t Take It With You
5)There’s Nothing Wrong With The World
6)Bite The Grit
7)When Fear Came To Town
DISCOGRAPHIE
Les Suédois de Karmakanic reviennent avec du neuf, trois ans après un Who’s the Boss In The Factory plutôt bien accueilli par le public. Pour rappel, ce projet mené par le bassiste Jonas Reingold des Flower Kings, nous propose un rock progressif à l'ancienne sans jamais renier de petites nouveautés qui viennent pimenter le tout. Le nouveau venu s'appelle In A Perfect World et voit le groupe continuer son bonhomme de chemin sans grands bouleversements.
L'album s'ouvre sur un morceau de 14 minutes intitulé "1969", qui nous replonge en plein âge d'or du rock progressif où Yes paraît une référence évidente, ne serait-ce que par la mise en avant massive de la basse qui n'est pas sans rappeler un certain Chris Squire. Une manière originale d'ouvrir l'album qui remporte facilement l'adhésion avec des chœurs simplement géniaux soutenus par un clavier à l'honneur. On embraye tout de suite après sur "Turn It Up" qui nous projette une décennie plus tard à des milliers de kilomètres de là, en plein rock californien avec une nouvelle influence flagrante, celle de Toto. Vous devez vous demander de quelle famille de caméléon Karmakanic vient-il, à singer allégrement de tels groupes cultes ? Il est nécessaire de faire une précision : les Suédois excellent jusque dans la production à retranscrire le charme des formations susnommées et la copie est rapidement oubliée face à tant de professionnalisme. Les morceaux sont catchy, chaque passage semble avoir été mûrement réfléchi pour un résultat parfaitement cadré.
S'il vous manquait un poil de risque et de folie, vous serez servi avec "Can't Take It With You"! Le quartet y concocte un mélange tout aussi improbable que génialement réussi de bossa nova, de groove lorgnant vers le rap et de digressions métalliques, le tout soutenu par un excellent refrain pas si loin d'un Faith No More. Irrésistible ! Mais l'une des principales armes du groupe reste son sens incroyable de la mélodie hérité des pères fondateurs du genre, comme le démontre "The World is Caving" ou "There’s Nothing Wrong With the World". Le chanteur Göran Edman y est pour beaucoup et sublime toutes les composions avec son timbre varié mais toujours riche en émotions. Saluons également le jeu bluffant du claviériste Lalle Larsson très coloré « seventies » et d'une rare intensité mélodique. Malgré des titres assez longs qui suivent les canons du genre, ici, point de démonstration technique ou de remplissage comme on trouve malheureusement bien trop souvent. Par conséquent, le rendu global est très digeste et on sort sans fatigue enchanté de cette heure de musique.
Nul besoin de s'étendre plus longtemps sur ce In A Perfect World diablement bien réussi qui charmera à coup sûr les amoureux de rock progressif comme les néophytes. L'album transpire en effet d'une légèreté, porteuse de bonne humeur et d'insouciance particulièrement agréable, qui le rend d'autant plus accessible. Karmakanic nous délivre ainsi un album solide et sans failles, sans toutefois renouveler le genre, mais qu'importe quand la qualité est au rendez-vous !