CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Mike IX Williams
(chant)
-Phil Anselmo
(guitare)
-Collin Yeo
(basse)
-III
(batterie)
TRACKLIST
1) Foul Pride
2) Bunker Life
3) Isolation Militia
4) Hammer Them Out
5) More than One War
6) Insecurity Notoriety
7) Pretty Like That
8) Initial Prick
9) Crippled Life
10) Polite Society Blacklist
11) If you Heard This (You Would Hit)
12) Hands Off Approach
13) Has Been_Had Been
14) Primate Envy
15) Death of an Idiot
16) Codependent and Busted
17) Kleptomania
18) Teach the Gun (To Love the Bullet)
DISCOGRAPHIE
Quand on a en son sein d’anciens membres de Eye Hate God et Pantera, on soulève légitimement un certain élan d’enthousiasme et d’attentes dans le public de connaisseurs et amateurs des groupes d’origine. Et d’autant plus quand on aime la scène américaine en général. Lorsque le résultat est annoncé comme du grind, le fan est quelque peu interloqué. Ensuite, il pense Eye Hate God et Phil Anselmo et il se dit que finalement, c’est pas complètement délirant. Il imagine ensuite que les américains sont plutôt grind gore ou hardcore vu leurs origines géographiques.
Hé bien ... oui et non ! Oui pour le côté hardcore mais guère de gore. Par contre on penchera fortement dans le punk également. Punk version années 70 plutôt hein, pas trop de mélodies jolies à en dégouliner par tous les pores. Et bien sûr, le tout mâtiné de violence crue car on parle de grind l’air de rien. L’ensemble se veut pêchu (on s’en douterait à moins), corrosif et dans la face. Rempli de groove, Insecurity Notoriety l’est également. Le dernier titre "Teach the Gun" possède d’ailleurs un riff totalement rock’n roll survolté à la Motörhead. Et ça pue le groove ça. Caractéristique de l’album ? Oui, à n’en point douter. D’ailleurs l’album dans son entièreté est du même tonneau, du groove, du punk et du grind.
Chant gueulé et beuglé, riffs incisifs portés par une guitare martyrisée et batterie autant brutale que rock’n roll au final. Le grind tant redouté par certains n’est donc pas là, loin s’en faut. D’ailleurs pour parler de grind en évoquant Insecurity Notoriety, il faut faire preuve d’attachement aux détails car les pures attaques frontales sont rares (vous prendrez bien un peu de "Hammer Them Out" ?). Du coup on pense plus souvent à des groupes comme Houston Swing Engine ou Motorhead voire des groupes du punk signés chez Epitaph (le label de Bad Religion) comme Rancid que Napalm Death (version Scum). C’est loin d’être mal car le grind pour être un sac à merde bourrine, c’est rapidement lourd. Ici on peut headbanguer, on peut apprécier la musique et suivre les riffs tout comme le groove de la batterie.
Et c’est peut-être sous cette forme que le grind/punk est le plus efficace. Il devient ainsi le parfait support à des paroles anti-société, anti-politique et pro-revendication de tout ce que vous voulez tant que c’est à gauche. Plus efficace ne signifiant pas meilleur, on regrettera cependant que cet album s’en tienne surtout à son groove et quelques attaques frontales plutôt que de proposer une musique réellement géniale. Le rythme ne fait pas tout, on se rappelle à notre bon souvenir que si les Sex Pistols c’était marrant, ça tenait pas très longtemps la route. On est quand même à un autre niveau de maîtrise instrumentale là, mais les compositions ont du mal à sortir du carcan « grand cri de révolte » dans lequel le punk a eu tendance à s’enfermer.
Insecurity Notoriety est un album honnête, direct, sans arrière-pensée et groovy. Brutal assez peu fréquemment, il est à la lisière du grind et du pur punk. Doté de chansons qui ont l’avantage d’être de vraies chansons mais dont la pêche indéniable ne suffit pas à les porter à elle seule vers des sommets délirants, il se case de lui-même dans la catégorie des albums bien sympathiques, qui obtiendra certainement une bonne cote parmi les amateurs de tout ce qui est rock/punk/grind. Bref, le genre d’album qui passe à travers 99% de la population malgré son honnêteté à saluer.