CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Boguslaw ‘Bibas’ Balcerak
(guitare
-Carsten ‘Lizard’ Schulz + Mark Boals + Goran Edman
(chant)
-Kamil Wyzinski + Tomek ‘Zawad’ Zawadzki
(basse)
-Lukasz Dybalski
(claviers)
-Marcin ‘Kanclerz’ Kwasny
(batterie)
TRACKLIST
1)Ante Bellum Overture (Intro)
2)Blood Of The Prophets
3)Grave Of Love
4)Bard’s Tale
5)Warrior’s Moon
6)Face Of Destiny
7)The Heretic
8)Behind The Walls Of Sadness
9)Angel Of Divine
10)Valley Of The Dead
11)When The Time Has Come
12)The Healing Hands Of Destruction
DISCOGRAPHIE
Vous l’aurez deviné en essayant vainement de prononcer le nom de cet artiste : Boguslaw Balcerak vient de l’Est, plus précisément de Pologne, pays qui s’est éveillé il y a un paquet d’année au métal, même si pour le moment les noms les plus mémorables appartiennent plus aux courants extrêmes de la scène – le black et le death, en gros. Et pourtant, ce beau pays ne compte visiblement pas que des gros bourrins sataniques, ils ont aussi des shredders. Ben ouais, les Croates en ont bien, pourquoi pas eux ?
Boguslaw Balcerak nous présente donc son premier album et sa couverture qui annonce la couleur : le classicisme est de mise. Blood of the Prophets est en effet à ranger à côté des albums de Malmsteen, Symphony X, Royal Hunt et autres Ring of Fire, à savoir dans la case des groupes de heavy/speed neo-classiques, avec des orchestrations, du shred et du chant haut perché. Cahier des charges impeccablement respecté par Boguslaw, puisque tout y est. Passée l’introduction symphonico-shred, c’est un bon gros morceau de heavy/speed qui déboule, avec solos épiques, refrains avec des chœurs et gros riffs à la Symphony X : l’auditeur n’est pas un instant déboussolé, et s’il est de bonne humeur, il pourra même jouer le jeu en hochant la tête, parce que malgré une originalité totalement absente, Blood of the Prophets remplit plutôt pas mal son contrat tout le long de cette heure de musique.
Cela étant dû en grande partie à la présence de chanteur loin d’être inconnus : rien moins que Goran Edman et Mark Boals, de vieux baroudeurs de la scène ayant tous les deux fait leurs armes chez Malmsteen et écumant depuis tous les projets finissant immanquablement chez Lion Music. Bon, il y a un 3e chanteur, Schulz, moins connu, mais qui fait son taf comme les autres. En fait, Boguslaw a bien senti que pour se démarquer, il lui fallait des gros noms dans son line-up. Alors tandis que son album était enregistré depuis 2009, Boguslaw a préféré attendre pour avoir la possibilité d’avoir son trio sur la galette, assurant ainsi une plus grande diffusion de son nom dans le cercle des amateurs. Bon choix : Boals et Edman sont impeccables, comme toujours, et ma foi, Schulz ne dépareille pas, donnant à ce Blood Of The Prophets un cachet qu’il n’aurait assurément pas sans leur présence.
Pour le reste, c’est vraiment du classique de chez classique, mais qui marche. Le titre éponyme, "Blood Of The Prophets", est tout à fait réussi, et l’album est parsemé de morceaux réjouissants comme "Warrior’s Moon" et son mid tempo, "Bard’s Tale" et son lick néo-classique ultra rabâché mais qui marche, "Angel Of Divine" qui fait penser à du Virtuocity, ou encore la power ballade "When The Time Has Come" qui rappelle les riches heures de At Vance…tout cela est fort sympathique, presque rafraichissant, voire touchant de naïveté. Car il ne faut pas se leurrer : tout ce que propose Boguslaw a déjà été entendu de nombreuses fois, pas mal de gimmicks étant empruntés à Malmsteen – sans le plagier. De même, le toucher de guitare de Boguslaw, qu’il le veuille ou non, rappelle immanquablement le Suédois dès qu’il s’accélère un tant soit peu. Autant d’écueils qui, s’ils avaient été évités, auraient valu à ce Crylord 3 points de plus sur la note…
Il serait pour autant dommage de bouder cet album qui se laisse déguster sans faire d’effort, pour qui ne serait pas déjà gavé ras-la-gueule d’Yngwie Malmsteen, Symphony X et autres albums de speed néo-classique. C’est formaté, absolument pas original, mais bah : ne faisons pas la fine bouche en ces périodes de disette néo-classique, et prenons ce que l’on trouve.