CHRONIQUE PAR ...
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Kim "Elkie" Seviour
(chant)
-Rob Cottingham
(claviers+chant)
-Adam J. Hodgson
(guitare)
-Andre "Moo" P. Moorghen
(basse)
-Henry William Rogers
(percussions)
TRACKLIST
1)Corridors
2)When Shadows Fall
3)These Walls
4)Throw Them To The Sky
5)Sleeping Giants
6)Good Boy Psycho
7)Horizons
8)Half Moon Meadow
9)The City Sleeps
10)Corridors Epiphany
DISCOGRAPHIE
En ce monde musical peuplé de concessions stupides et d'un manque d'originalité flagrant, on a tendance à s'extasier de manière exagérée devant qui oserait mettre plus que 4 accords par chanson. C'était aussi mon cas, et j'allais d'ailleurs plus loin dans le délire : selon moi, l'originalité était forcément une marque de qualité. Seulement, des groupes tels que Touchstone m'ont ramenée à la dure réalité... ce n'est pas parce que c'est différent que c'est bon, comme on peut l'entendre dans The City Sleeps.
En effet, le principal défaut du nouvel album de Touchstone est l'impression d'«originalité forcée» qui s'en dégage. Ambiances décousues, morceaux d'une longueur insensée ("When Shadows Fall" et "The City Sleeps" cumulent à eux deux une bonne vingtaine de minutes), sonorités plus kitsch et étranges les unes que les autres... il n'y a pas une astuce prog que le groupe ne cherche pas à surexploiter, pour notre plus grand malheur. Car n'est pas prog' qui veut : comme dans tous les genres (et sans doute dans toutes choses), il faut savoir garder une certaine simplicité, règle d'or que Touchstone ferait mieux de réviser.
Pourquoi vouloir faire du metal alors que la pop semble tellement mieux leur convenir ? Sérieusement, les voix de Kim et Rob sont loin d'être laides, mais c'est sur des ballades telles que "Sleeping Giants" qu'elles dévoilent le plus d'émotion et de potentiel. Le constat se fait également avec "Horizons", piste curieuse qui ne dévoile son potentiel que sur sa fin. Même constat avec "Corridors" et avec certains passages du morceau éponyme. Dans ces moments-là, on sent une véritable imagination, un véritable équilibre que souvent vient renverser un abominable synthé tout droit sorti de GarageBand.
Malédiction ! Si ce groupe a tant de potentiel, pourquoi semble-t-il tant tenir à creuser sa tombe et celle de nos oreilles ? Certes, les musiciens de Touchstone ne sont pas mauvais : la batterie est bien plus qu'intéressante, de même que certains soli de guitare. Quant à la production, elle passe bien. C'est dommage que ces quelques bons éléments soient noyés dans cette masse de micro-climats cousus un peu à la va-vite entre eux et retenus lâchement par d'immondes sons électro (le synthé de la fin de "Corridors" est désespérant).
On ne peut que rester perplexe et mitigé devant le curieux mélange sonore qu'est The City Sleeps. Est-ce un bon album ? Pas vraiment, mais il contient de très chouettes moments et on ne peut le nier. Est-il mauvais ? Pas tant que ça... par contre, sa tendance à tout exagérer peut énerver. Au final, nous avons là un grand «tout et n'importe quoi» ... qu'il faudra du temps pour apprivoiser en attendant un meilleur essai.