CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
9/20
LINE UP
-Fernando Garcia
(chant)
-Sammy Lasagni
(guitare)
-Peter Gander
(batterie)
-Moses B. Fernandez (guitare)
TRACKLIST
1)Headache machine
2)Hellraiser
3)Call me under 666
4)My Fate Écouter My fate
5)When lightning strikes
6)Only heaven knows
7)The flight of the dragon
8)Maneater
9)Proud to be a beast
10)Soulkiller
11)Free my soul
DISCOGRAPHIE
Les Suisses de Godiva reviennent nous voir, après un album éponyme sorti en 2003, pour une deuxième leçon de heavy-metal old-school. Ne vous fiez pas à la cover, digne du moins inspiré des combos de black-metal satanico-occulto-pagano-débiles: c'est bien de pur heavy qu'il s'agit, avec parfois même une petite teinte hard-rock US gentillette, qui vient adoucir les contours de cette musique martialement et bougrement carrée. Dans le genre, les musiciens ne sont pas des virtuoses, mais accomplissent correctement leur boulot.
Manowar n'est pas loin, tant dans l'imagerie du groupe que dans le contenu de la musique elle-même. Godiva cherche donc à plaire à un public qui n'a que faire de la subtilité; c'est même la condition sine qua non pour être accepté en tant que groupe de "true". Pas de claviers, pas de breaks, juste du metal. Cela dispense de faire montre de qualités d'interprétation phénoménales. Ainsi "My Fate", "Soulkiller", "Proud To Be A Beast", et tant d'hymnes barbares qui attireront la tranche du public sus-visée aussi vite et sûrement qu'ils repousseront les réfractaires à ce trip "metal musclé". Et si l'analogie se vérifie en terme purement musical, on est loin en revanche du style d'Eric Adams en terme de chant. Fernando Garcia, ex-Victory, se complaît dans un chant haut perché - parfois trop d'ailleurs - rappellant tour à tour Ian Gillan et Dokken, mais rarement agressif comme le frontman des Américains. Son phrasé nasillard ne joue pas pour lui, mais globalement la voix est juste.
L'ennui est que les lignes vocales sont parfois mal composées. "The Flight Of The Dragon", qui est censée être la pièce épique du lot, plus longue et compliquée, souffre malheureusment de mélodies totalement ratées sur les pré-refrains et refrains, tout simplement indignes de ses couplets en arpèges sympathiques et de ses jolis leads de guitare. Même chose pour les couplets de "Call Me Under 666", qui à l'inverse bénéficie d'un refrain plus travaillé. Bref, c'est irrégulier, et comme Godiva parvient tout juste à être correct dans ses meilleures prestations, ça ne vole pas bien haut. "When Lightning Strikes", avec un riff à la Maiden, s'en tire plutôt bien ; mais ce titre, étant donné son côté poppy et catchy indéniable, a probablement été composé dans l'optique d'en faire le single. "Maneater" possède également cet esprit hard-rocky plus accrocheur.
A l'inverse, quand Godiva décide de faire le méchant, ça déménage: "Proud To Be A Beast", avec ses guitares acérées, ou la basse ronflonnante de "Only Heaven Knows" sont heavy, très heavy. Si les riffs étaient un peu plus dissemblables, nul doute que l'écoute de ces titres procurerait davantage de plaisir. Mais ainsi agencés, les titres de Call Me Under 666 ont tendance à se répéter trop facilement, et ça énerve. Les soli, eux, sont bien placés et n'en font pas trop - ce qui est somme toute logique vu le niveau technique du groupe - et ma foi plutôt réussis dans l'ensemble. La production? Signée Achim Köhler, elle met l'accent sur l'essentiel: les rythmiques, et contribue à pousser Godiva sur son terrain du heavy-metal sans concessions. Rien à signeler non plus de ce côté. "Free My Soul", ultime power-ballade, tente toutefois de calmer le jeu dans une atmosphère curieusement noirâtre. Souffrant des défauts évoqués plus hauts, ce titre se vautre d'autant plus. Ce n'est clairement pas le créneau de prédilection de Godiva, déjà fort inintéressant en lui-même. Le groupe devra donc en faire plus pour convaincre. Le challenge s'annonce ardu.