CHRONIQUE PAR ...
Seth
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Esa Englund
(chant)
-Ola Berg
(guitare)
-Fredrik Hall
(basse)
-Mats Hjerp
(batterie)
TRACKLIST
1) C02
2) Damage Done
3) Eternal Glory
4) Evil Good
5) Evil Never Sleeps
6) Hear Me
7) H.F.
8) Morte
9) Raging Eyes
10) Rot
11) (Still a) Rocker
12) Three Finger Man
DISCOGRAPHIE
Silverdollar est un groupe de solide heavy suédois qui sort cette année son deuxième album de compositions originales, Morte, après Evil Never Sleeps en 2007 et une compilation de reprises en 2002. Bon, c’est vrai qu’avec un nom pareil, ça ne donne pas forcément envie à des fans de metal épique ou de trve dark. Mais bon il faut parfois passer outre un nom de groupe pas terrible pour trouver de véritables perles.
Morte commence par une intro intéressante qui lance l’auditeur dans une ambiance pleine de gravité, avec un discours politique sur le réchauffement climatique. Logique me direz-vous, au vu du nom de cette chanson d’intro : "CO2". Le riff qui entame les choses donne le ton, et l’on pense être embarqué dans un album pour le moins engagé, avec des ambiances un peu dévastées et un regard pessimiste sur l’humanité. Cet espoir, vous le garderez jusqu’au refrain : jusqu’à vous rendre compte (bilingue ou pas) qu’en fait on s’est un peu fait arnaquer sur le discours écologique. En effet, le refrain « Rock n' Roll will never die » nous laisse un peu sur notre faim niveau énergies renouvelables, en plus du désaccord avec l’ambiance plutôt sombre de cette chanson. Il s’agit musicalement d’une bonne chanson, mais les paroles peuvent parfois amener à discréditer réellement le groupe. D’autre part, et ce bien que les mélodies soient bonnes et que l’instrumental soit de qualité – la chanson qui conclut l’album, "Three Finger Man", prouve d’ailleurs la qualité sonique et le swing dont est capable ce groupe-, le caractère du son pèche un peu à cause de la voix. C’est triste à dire mais la voix du chanteur manque de relief. Avec un tel son, une voix moins lisse pourrait donner quelque chose d’intéressant. Mais après tout, des tas de groupes ont toujours eu des chanteurs à la voix lisses sans que cela soit nécessairement un handicap (Hammerfall, Stratovarius).
La plupart des chansons sont donc bonnes ainsi que les bases mélodiques, sans qu’il ne s’agisse d’une musique particulièrement inspirée ni surprenante. C’est rock n' roll, plutôt positif et remuant, il s’agit concrètement d’un heavy metal décent, bien travaillé, réalisé par de bons musiciens. C’est de la qualité, mais le charisme laisse dans l’ensemble à désirer, même s’ils ont voulu se donner une identité par le coté écolo. Un groupe a besoin de trouver son truc pour décoller. Il n’est pas sûr que Silverdollar est trouvé le sien. Cela n’étonnera pas outre mesure de savoir que Silverdollar était il n’y a pas si longtemps un groupe de reprises, ce qui a pu brouiller les ambiances et perturber un peu les auras des membres dans le souci d’imitation des groupes qu’ils reprenaient ; le résultat on le voit avec cet album : du heavy de bonne facture sans finalement de réelle dimension. Cependant sans avoir un son extrêmement original, ils ne sont la copie d’aucun groupe, ce qui est déjà bien, et désamorce le piège dans lequel un ancien groupe de reprises aurait pu tomber. Il est cependant clair qu’ils ont probablement besoin de temps pour trouver leur identité propre qui fera d’eux un groupe de plus grande envergure. A noter qu’à plusieurs moments on sent la capacité de ce groupe à écrire de vraies belles chansons, comme la superbe "Damage Done", dont le refrain envoie du lourd niveau heavy mélodique, ou "Rot", une chanson burnée et bien menée faite pour headbanguer.
On a tendance à penser tantôt à Hammerfall, tantôt à Freedom Call, en écoutant Silverdollar. Le groupe se situe dans ces eaux la d’influence, la personnalité en moins. Il est dommage d’avoir à reprocher cela à un tel groupe qui fait vraiment de la qualité. On espère sincèrement qu’ils finiront par trouver leur truc afin de se démarquer réellement et de se faire connaitre, car quand on fait ce type de heavy, on ne peut qu’être intègre.