CHRONIQUE PAR ...
Oni²
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Jérôme Benoit
(chant)
-Anthony Dubois
(chant)
-Steeves Hostin
(guitare)
-Richard Rivereau
(guitare)
-Valentin Hauser
(basse)
-Anthony Trujillo
(batterie)
TRACKLIST
1)Ascending
2)New Dawn
3)Dust in My Veins
4)Silenced
5)Chained at the Gates
6)The Fall
DISCOGRAPHIE
Méprisable phénomène de mode pour certains, véritable bouffée d’air frais apportée au metal pour d’autres, le djent continue de faire parler de lui. Jusque là, nous n’avons guère eu vent de représentants du genre en France, c’est chose faite avec Beyond The Dust qui nous livre un premier EP laissant entrevoir une formation au potentiel non négligeable.
Dès l’entame du morceau éponyme, pas de doute. C’est du djent, on retrouve immédiatement ces riffs bourrés de cassures si caractéristiques de la mouvance. Mais il n’y a pas que ça, on s’aventure aussi en des terrains un peu plus directs, comme sur “Silenced” qui aurait pu figurer sur un disque de metalcore. Heureusement les musiciens ont suffisamment de ressources pour ne pas sonner génériques, que ce soit dans le premier registre ou dans le second. Les salves assénées par la batterie suivie de près par la basse et la guitare rythmique évoquent inévitablement Fear Factory et on y ajoute un gimmick melodeath dû aux lead et aux soli vraiment très mélodiques à défaut d’être originaux. Mais là où Beyond The Dust exprime la pleine mesure de son talent c’est surtout sur des titres comme “Chained at the Gates”, aux rythmiques aussi affolantes que les passages les plus frappés de Protest The Hero ou Periphery (deux groupes avec lesquels nos Français ont d’ailleurs partagé l’affiche). Et malgré ça, l’ensemble se tient.
“Dust in My Veins” les fait un petit peu trop se rapprocher de leurs homologues américains (ce final ambiant), mais reste une chanson terriblement entraînante, si bien qu’on leur pardonne. Un groupe comme TesseracT a déjà su prouver que malgré les rythmiques éprouvantes du style, les voix claires peuvent y être parfaitement exploitées. Ici, ce ne sera pas trop le cas, on navigue plus souvent entre growl et hurlé/écorché, mais quelques modulations agressives-mélodiques fort bienvenues sont aussi présentes, voir même du pur chant clair. L’apport des 2 vocalistes est intéressant, mais on sent qu’ils pourraient faire encore mieux. Et c’est sans doute le principal reproche qu’on pourrait leur faire. Les vocaux manquent encore un tout petit peu de personnalité. Ça se ressent tout particulièrement sur les parties chantées, même si elles sont minoritaires, n’est pas Eric Kalsbeek qui veut. Le son impeccable permet d’apprécier pleinement le travail de chaque musicien. Les membres de Beyond The Dust ont donc de la technique à revendre et une certaine inspiration qui leur permettra de ne pas être catalogués au rang de simple « Periphery français ».
Pour un groupe qui débute, New Dawn augure du meilleur. Un bel aperçu de leurs capacités qui ne demandent qu’à être utilisées à plein régime. Un petit effort supplémentaire niveau chant ne sera pas de trop, s’ils gardent le niveau, on pourra s’attendre à une petite tuerie au prochain coup. Qu’ajouter d’autre si ce n’est que j’espère de leur part un album qui sera au moins aussi bon !