CHRONIQUE PAR ...
Oni²
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Freddy “Left Face of Maradou” Lim
(chant+er-hu)
-Jesse “The Infernal “ Liu
(guitare)
-CJ “Dispersed Fingers“ Kao
(claviers)
-Doris “Thunder Tears” Yeh
(basse)
-Dani “Azathothian Hands” Wang
(batterie)
TRACKLIST
1)The Island
2)Legacy Of The Seediq
3)Takao
4)Oceanquake
5)Southern Cross
6)KAORU
7)Broken Jade
8)Root Regeneration
9)MAHAKALA
10)Quell the Souls in Sing Ling Temple
DISCOGRAPHIE
La mention « made in Taiwan » ne vous évoque peut-être que des pièces informatiques, mais le produit local qui nous intéresse aujourd’hui est un groupe de death/black mélodique à la carrière apparemment déjà bien installée : signés chez Spinefarm, présents sur de nombreux festivals internationaux tels que l’Ozzfest et le Wacken Open Air. Il aura quand même fallu attendre ce sixième album pour que Les Éternels aient vent de leur existence. Dissection d’un petit bijou plutôt inattendu.
L’introduction de rigueur qu’on aurait parfaitement pu trouver sur la bande originale de Tenchu et tout de suite après « pan dans ta gueule », un hymne thrash/death mélodique qui tournera en boucle pendant longtemps dans les oreilles des headbangers. C’était “Legacy of the Seediq”, parfait opener qui résume l’album à lui tout seul. Riffs mitraillés suivis par la section rythmique au millimètre près, claviers symphoniques le plus souvent, hurlements dévastateurs de Freddy Lim qui a le bon goût de moduler vers les aigus de temps à autre (il rappelle étrangement Dani Filth dans les cris les plus haut perchés). Et depuis cet album, c’est également lui qui vient glisser quelques notes d’er-hu (instrument traditionnel) sur chaque morceau. La formule ne bougera pas d’un poil tout le long, sans jamais devenir répétitive. Quelques soli de guitare par-ci par là (“Oceanquake”, “Southern Cross”, et “MAHAKALA”), mais à aucun moment démonstratifs car ils sont surtout pensés pour accentuer le côté épique des compositions, notamment sur l’excellent final “Quell the Souls in Sing Ling Temple“.
Puissant, épique, parfois très violent (blast-beats survitaminés de “KAORU”), Takasago Army ne laisse que peu de répit à l’auditeur (l’intermède incantatoire “Root Regeneration”). Mélangeant les styles extrêmes, les Taïwanais véhiculent sur scène et en vidéo une imagerie assez ivol, plutôt proche du black metal de par leurs corpsepaints. En passant, cette édition de l’album est la version anglaise (quelle importance me direz-vous). Un détail qui a certes peu d’impact vu qu’il s’agit de metal extrême et que par conséquent on distingue mal les paroles. Certaines parties chantées demeurent par contre en taïwanais (“Takao”), une sage décision de leur part car elle permet de restituer le feeling martial relatif au thème de l’album. « L’armée de Takasago » fait en effet référence aux recrues taïwanaises volontaires dans l’armée impériale japonaise de la seconde guerre mondiale. Une formation particulièrement engagée, ce qui leur a valu d’être exclus dans certains recoins de Chine par exemple. Quoiqu’il en soit, ce sixième opus ne contient que du bon, à recommander pour tout amateur d’extrême peu réticent aux sons légèrement exotiques.
Une découverte très intéressante, d’autant plus surprenante lorsqu’on apprend qu’ils existent depuis 1995. En tout cas, nous pouvons maintenant garantir qu’ils ne passeront plus inaperçus sur ces terres éternelles. Vous hésitez encore à acheter ? Ok, l’argument ultime : c’est une charmante demoiselle qui tient la 4 cordes ! Foncez !