CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Nick Keim
(chant)
-Christian Sommerfeld
(guitare)
-Tobias Pfahl
(guitare)
-Bjorn Bohm
(basse)
-Peter Suppinger
(batterie)
TRACKLIST
1)Synthetic Sleep
2)Left to Die
3)Exception
4)21 Grams
5)The Blackened Halo
6)Take Your Life
7)Never Forget
8)Reflections
9)Redesign
10)The End
11)Until the Worlds Collide
DISCOGRAPHIE
Sur l'échiquier du tennis mondial, Gilles Simon est une énigme. Pas de coup droit dévastateur à la Nadal ou Soderling, pas de revers magique à la Federer ou Gasquet, pas de service de bourrin à la Roddick ou Isner… Cette absence d'atout majeur ne l'empêche pas de jouer top 20 depuis des années et plus étonnant encore, d'être le 3ème joueur français de l'Histoire au nombre de titres remportés, devant des gars comme Pioline, Santoro ou Grosjean. Un véritable exemple d'abnégation et de dépassement de soi qui devrait inspirer pas mal de groupes de metal…
Parce que bon, je ne vais pas essayer de vous survendre le truc : à la base, avec Circle Of Silence, on n'a pas franchement affaire à des pointures. Voilà un groupe de power metal tout ce qu'il y a de plus basique à première vue. Le chanteur Nick Keim est assez limité : pas très puissant, pas très polyvalent, il se contente de rester dans les mediums sans chercher à mettre trop d'agressivité dans son chant. Le batteur Peter Suppinger nous propose un jeu sans fioritures, et on sent bien qu'il ne va pas tenter le salto arrière triple boucle piquée tout en gardant le rythme. Enfin, les deux gratteux sont loin d'être des virtuoses : à quelques rares exceptions, ils privilégient la recherche du phrasé plutôt que la descente infernale de gammes, ce qui, dans un sens, n'est pas plus mal. Fort heureusement, ce n'est pas parce qu'un groupe ne cherche pas à épater constamment la galerie qu'il n'est pas capable de proposer des compos solides. La preuve avec The Blackened Halo, troisième album de la carrière des Allemands, qui aligne 11 morceaux de très bonne facture.
Le fonds de commerce de Circle Of Silence, c'est donc le power metal. Plutôt up tempo de préférence, car hormis "Left to Die", il n'y a quasiment aucun titre à dominante mid tempo. Pour le reste, rien de bien neuf, on retrouve toutes les ficelles qui ont fait le (modeste) succès de Brainstorm : sur les couplets, soit du riff aiguisé avec des passages bourrins marquant l'habituelle influence speed / thrash outre-Rhin ("Synthetic Sleep", "Exception", "The Blackened Halo"), soit du bon gros riff mastoc ("Left to Die", "21 Grams") ; et sur les refrains, des lignes vocales assez catchy, avec parfois un côté mélodique un peu plus prononcé comme sur "Left to Die". Et chez Circle Of Silence, on sait comment s'y prendre pour pondre du refrain facilement mémorisable à la chaîne. Puissant ("Synthetic Sleep", "The Blackened Halo"), mélodique ("Left to Die"), énergique ("21 Grams"), musclé ("Never Forget"), c'est quasiment un inventaire de toutes les possibilités pour faire sonner correctement un morceau de heavy à l'allemande. Et à chaque fois c'est réussi !
Après une première moitié de très bon niveau, avec des morceaux suffisamment variés pour éviter l'asphyxie, on se demande tout de même si Circle Of Silence va avoir assez de souffle pour aller au bout. Les Allemands nous sortent alors leur joker : une facette metalcore complètement inattendue. Les premiers frémissements ont lieu sur "Take Your Life", avec une section rythmique hachée et des arrangements à la guitare lead typiques de cette scène. Et ce titre est loin d'être un cas unique, même si le groupe s'en tient à une version édulcorée. Nick Keim ne tente à aucun moment de modifier son chant pour le faire coller à cette nouvelle orientation (seul le passage calme à la fin de "Reflections", où il se prend pour David Draiman de Disturbed, apporte un peu de variation), les changements ne concernent que les riffs qui sonnent plus modernes et l'apport d'une seconde voix plutôt brute sur certains refrains. Passé ce coup d'essai, Circle Of Silence peaufine le trait avec "Redesign" avant de parvenir à quelque chose de vraiment sympa avec "The End" et son riff catchy.
The Blackened Halo est un véritable sans-faute, si ce n'est une conclusion en demi-teinte avec "Until the Worlds Collide", qui partait bien mais qui est plombé par un refrain un peu trop solennel et gentillet. On s'attendait à un album de heavy sans imagination, on se retrouve avec un album de power ascendant metalcore pondu par de très habiles faiseurs. Les Allemands n'ont sans doute pas beaucoup de réserve pour faire beaucoup mieux, mais tant qu'ils sortiront des albums de ce niveau, on prendra avec grand plaisir !