James Byrd est un Guitar Hero qui s’était fait un nom dans les années 80 avec son groupe Fifth Angel, groupe avec lequel il a d’ailleurs créé les premiers éléments du style Power Metal. Par la suite il a poursuivi sa carrière comme Guitar Hero solo, et son projet « Atlantis Rising » date du début des années 1990, avec déjà 3 albums sortis sous cette appellation. Ce quatrième James Byrd’s Atlantis Rising, intitulé Beyond the Pillars et sorti chez Lion Music, est un album vraiment très hétéroclite, avec des ambiances et des influences très diverses, et dont il y a de ce fait beaucoup à dire.
En effet, le nouveau Atlantis Rising est un album difficile à assimiler par le manque de repères auquel l’auditeur peut se rattraper, que James se fait apparemment un plaisir de brouiller derrière lui. L’entrée en matière avec le premier titre "Chasing the Shadow", laisse penser que l’on va s’immerger dans un album typé Power Metal avec de puissantes envolées mélodiques épiques. Cette première chanson est excellente, avec un petit air aux productions solos de Maitre Luca Turilli, officiant comme guitariste dans le groupe de Symphonique Epique Rhapsody. "Fallen Warrior", la chanson suivante, reste dans la même veine, en perdant cependant un peu du grandiose précédemment initié. Et cela ne va pas aller en s’arrangeant.
Car par la suite, on se retrouve projeté hors de ce monde épique, et on tombe en plein milieu des années 80, avec un Hard Rock très sympathique, mais très perturbant après ce que l’on vient d’entendre, comme un retour brutal à la réalité, avec des chansons comme "I Don’t Believe in Love","Remember Love", "After the Fire"… Mais cela ne s’arrête pas là, puisque James a encore quelques tours à jouer. Une fois les oreilles adaptées au nouveau son en vigueur, il change à nouveau la donne avec "Waiting in the Shadows",une sorte de complainte en Mid-Tempo aux ambiances volontairement sombres, avecdes solos un peu plus lancinants. Presque du Goth Rock, mais pas vraiment, on n’est pas sûr, et probable que James ne soit pas sûr non plus. Cela reste en tout cas très 80’s, un peu kitsch, sans que cela soit négatif. Tout cela est surtout très étonnant, et laisse un sentiment de confusion qui nuit parfois à l’écoute.
On va également ressentir par moments les relents des débuts du Power Metal ("Fly to the Sun" et plusieurs refrains et passages del’album) tels que l’avait initié James Byrd dans son groupe Fifth Angel qui avait en quelque sorte créé le style au début des années 80, le problème c’estque cela n’a pas vraiment évolué, et on a l’impression en écoutant cet album d’être bloqué dans le temps avec un album qui aurait pu sortir il y a 25 ans,des chansons qui sonnent vieillies alors qu’elle viennent d’être produites… Le coté Old School est toujours agréable quand c’est de la qualité, car justement ça ne vieillit pas. Or plusieurs chansons de cet album ont une sonorité kitch du genre de Hard Rock qui a pris un peu d’âge.
Ce dernier Atlantis Rising reste un album agréable, et, c’est le moins que l’on puisse dire, très varié, avec des styles que l’on n’aurait pas cru trouver sur un même album(notamment du Epic Metal et du Hard Rock 80’s), mais après tout, il n’y a aucune loi interdisant le fait d’écrire des chansons diversifiées. Pour un fan de Metal habitué aux classements par style, cela peut être un peu perturbant, il faut pouvoir se détacher de cela afin de pleinement apprécier cet album. Les chansons restent bonnes dans leurs différents genres, même si on peut regretter que le début de l’album nous ait fait espérer quelque chose de grandiose, et qu’au final le passage épique ne s’étende pas à plus de deux chansons.