CHRONIQUE PAR ...
Oni²
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Ron Brunke
(chant)
-Ben Liepelt
(guitare)
-Etienne Belmar
(guitare)
-Torsten Eggert
(basse)
-Sören Teckenburg
(batterie)
TRACKLIST
1)The Bait
2)Parasite's Paradise
3)7.405.926
4)One Life Left
5)A Vast hereafter
6)Lest We Forget
7)Act of Caprice
8)Godseed
9)Violand
10)One Ate Seven
DISCOGRAPHIE
Plusieurs musiciens s’étant fait les dents au sein de formations underground basées à Hambourg décident de monter ensemble un groupe de death (impressions de déjà-entendu). Le résultat c’est Buried iI Black (on sent qu’il y a eu un gros effort d’imagination pour le nom). Les allemands se taillent une certaine respectabilité en live, font leur première démo, acclamée par Metal Hammer (bon présage ?), c’est le moment de voir ce qu’ils ont à offrir sur la longueur d’un album.
Tout commence sur les chapeaux de roue, dans un style pas mauvais : un feeling rock’n roll accompagne leur death metal aux structures et au son plutôt old school. Voilà qui renvoie un peu à But We Try It issus de ce même label. La suite va malheureusement faire déchanter ceux qui osaient espérer passer un bon moment. Rien sur ce disque ne mérite mieux qu’un « mouais ». Buried in Black ennuie. Black Death (nom pioché dans l’encyclopédie des titres à la con) ne semblera être qu’un bruit de fond sans saveur. Et le tout est enrobé d’une production un petit peu datée. Plus organique certes, mais ce son vieillot ne leur rend pas service. Choix délibéré à ce qu’il paraît car comme le dit le gratteux : « Nous ne voulions pas d’une production surfaite en plastique. Nous sommes un vrai groupe qui joue et vous pouvez l’entendre ». D’accord, d’accord les gars, vous êtes des trve warriors of steel, on l’a compris.
Seulement, il faudrait aussi que l’inspiration suive. Au moment précis où j’écris cette phrase, j’arrive en fin de piste 4 mais j’ai toujours l’impression que c’est la première. Riff thrash/death, voix d’outre-tombe, double véloce , basse inexistante et un solo de guitare plutôt rock, unique moment de grâce qui vous arrache à l’ennui. C’est tout le temps comme ça. Ah non, ils arrivent même à oublier le solo libérateur le temps d’un morceau “Lest We Forget”, pas bien ça. Quelle était leur intention en faisant ça ? On n’en sait rien. Je me fais violence pour arriver à leur trouver quelques éloges … La voix death est convenue mais le chanteur s’essaie de temps en temps aux modulations black. Les soli ont tous cette énergie rock fort bienvenue, mais bien insuffisante pour faire de la plupart des titres autre chose qu’un morceau moyen. Le pire c’est que dans l’absolu, aucune de ces 10 chansons n’est mauvaise. C’est juste d’une platitude navrante.
Les musiciens se disent issus de formations aux styles variés, bien que tous ancrés dans le metal. Surprenant de donner finalement un produit aussi uniforme et répétitif en sachant cela. Ils partagent néanmoins tous un certain goût pour le death old school, voilà peut-être qui explique pourquoi c'est tout le temps pareil. Allez, y a quand même “Act of Caprice” qui envoie du bois. Dommage qu’ils aient encore négligé de placer un solo de gratte bien groovy, la seule qui chose qui sauvait les premières pistes. Bon, on va dire que “Godseed” est pas trop dégueu non plus. Entendons-nous bien, ce ne sont pas vraiment des tueries, mais elles satisferont au moins un auditoire en mal d’hymnes au headbanging en live. Il faut attendre “Violand” pour que les soli salvateurs fassent leur come-back, mais c’est trop tard, car vous avez surement envoyé le disque aux oubliettes à ce stade. Ou bien vous l’aurez revendu ou remplacé par quelque chose de plus passionnant. Dans tous les cas, vous avez arrêté la lecture ou fini l’écoute intégrale en avance rapide.
Cette chronique serait-elle un peu trop dure avec Buried In Black ? Après tout ils ont, paraît-il, une bonne réputation sur scène. Peut-être que ce premier album se révèle plus mémorable au fil des écoutes. Hélas, je suis au regret de vous informer que je n’ai aucunement la volonté de me farcir Black Death une deuxième fois. Rentré par une oreille et presque aussitôt ressorti par une autre.