CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Andreas "Vintersorg" Hedlund
(chant+guitare+claviers)
-Mattias Marklund
(guitare)
TRACKLIST
1) Världsalltets fanfar
2) Klippor och skär
3) Till dånet av forsar och fall
4) Mörk nebulosa
5) Stjärndyrkan
6) Skogen sover
7) Vindögat
8) Palissader
9) Eld och lågor
DISCOGRAPHIE
Vintersorg revient avec un nouvel album, un « Masterpiece » d'après le label. Ah, Napalm Records, cette fougue pour promouvoir leurs poulains, cette ambition, cette démesure, ce talent pour débusquer les meilleurs groupes de la planète, et surtout, pour les promouvoir même quand ils s'avèrent être quelconques et sortent des albums aussi plats que le support qui les contient ! Messieurs, un album qui tourne sérieusement en rond malgré un soi-disant aspect progressif n'est PAS un chef-d'oeuvre.
Commençons par souligner l'omniprésence de la langue suédoise sur cette galette. Un gros plus, puisqu'en plus de l'originalité apportée, il faut préciser que c'est une langue magnifique. Maintenant, l'argument est surtout valable pour les passages chantés en clean, vu que quand le chanteur aboie, en tant que bon petit franchouillard on ne remarque pas vraiment la différence. Le vocaliste pourra en effet en lasser plus d'un, sachant que l'on est en droit de penser que le style de chant n'est absolument pas en adéquation avec les thèmes de la galette pourtant fort bien choisis : de la philosophie, du vent, de la nature, de la forêt (Skogen en suédois, prononcez Skougaine, retenez-le, vous le trouverez extrêmement souvent sur les albums de death/black scandinaves.)
Alors Vintersorg, c'est très progressif dans la structure. On enchaîne du metal extrême, des blasts et du gros riff lourd avec des passages acoustiques, chantés en voix clair, très calmes, des claviers pourris (ce n'est pas très Skogen tout ça) et une batterie un petit peu jazzy derrière mais qui est plutôt inutile dans son genre (ce n'est malheureusement pas écrit dans la description officielle). Cette description peut donc malgré tout paraître alléchante mais n'ayez pas tendance à céder à la tentation d'embellir mentalement l'image de notre bande, ça ne marche ni pour la musique, ni pour les femmes sur Internet. Vous n'êtes pas sans savoir que 85% des femmes se photographiant en contre-plongée pour leur photo de profil Facebook sont grosses. De même, il existe des manières de débusquer un mauvais album rien qu'en lisant la promo.
Pour commencer, l'argument de puissance avec le nom de Steve DiGiorgio dans la fiche officielle du groupe. Un groupe qui aura besoin de ce type de pub sera souvent mauvais. « Un voyage épique et surréaliste », comprendre : un album qui s'enlise, que l'on a du mal à écouter du début à la fin, qui est progressif tout en étant répétitif (il fallait être suédois pour faire ça), surtout dans la catégorie « folk metal ». Enfin, ce n'est pas un argument puisque cet album, qui se dit « mêler avec talent metal et tradition », est tout à fait metal, mais est en réalité aussi folk que la Mercedes de Lady Di (qui, elle, a su mêler avec talent métal et organes). Bref, il est plutôt clair que ces messieurs exploitent la mode du folk nordique en collant ici et là quelques petits chœurs, mais il faut admettre qu'on s'ennuie en écoutant cet album assez fade dans son genre. Plus un quand même pour le magnifique artwork.
Un album et un groupe alléchants, puisqu'ils jouissent d'une excellente promotion de la part de leur label. Mais je ne vois pas l'utilité d'une telle promo, si ce n'est de faire perdre son temps à l'auditeur qui aura de bonnes chances d'être déçu à la sortie. Ceci dit, il faut rendre à César ce qui appartient à César, et le bel artwork dont jouit ce disque (mais c'est vraiment le seul à jouir) en fera un sous-bock parmi les meilleurs.