CHRONIQUE PAR ...
Oni²
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Jonas Lindblood
(chant+guitare)
-Rune Foss
(guitare)
-Daniel Vandija
(basse)
-Anders Malmström
(batterie)
TRACKLIST
1)Storm Over Devil's Reef
2)Graverobber
3)Coma
4)Experience Zombification
5)Whispers of the Dead
6)Dead Once More
7)Castle of Despair
8)The Innsmouth Insanity
9)The Plague
10)Into the Deep
11)The Extraordinary Work of Herbert West
12)Re-Animation
13)The End of All
DISCOGRAPHIE
Quand tout semble avoir été dit et fait dans un genre musical, il semble opportun d’opérer un retour aux sources. C’est en tout cas ce que ce sont dit les membres de Puteraeon (prononcez « piuter eion »). Apparemment gavés par l’orientation générale de la scène death metal actuelle, les musiciens du groupe, qui ont chacun servi au sein de formations de l’underground suédois, ont décidé : « on fait du death old school, y a pas à discuter, point final ».
Et ce sera tout. Aucune prise de risque. Guitares au son crasseux, production rugueuse, voix monocorde, tremolo picking de partout, double pédale quasi non-stop. Inutile d’expliquer que pratiquement TOUS les morceaux se ressemblent. En fait, voilà, on pourrait arrêter la chronique là, car tout a été résumé. Mais comme il faut argumenter, on va essayer de détailler. C’est la même construction à chaque fois. Les seules variations seront des débuts mid-tempo (“Reanimation” par exemple), l’intro pachydermique de “The End of All” et… c’est tout. Mais même sur ces titres, très vite ça reprend le rythme habituel. Une petite surprise sur “Into the Deep”: « Oh mon Dieu ! Un solo de guitare ! Oh mon Dieu ! C’est déjà fini ! ».
Et c’est à se pendre, tellement l’album est long pour ce qu’il propose (54 minutes au compteur). Il n’y a rien à retenir, à moins d’être en état d’addiction au death … Allez, un peu d’indulgence, cet album n’est pas si mauvais que ça. En fait, il n’est pas mauvais d’ailleurs. Il n’est pas bon pour autant, car comme on l’a dit, aucune chanson ne sort du lot. L’instrumental “The Insmouth Insanity” est un peu moins ennuyeux que le reste. Mais même avec ça, Puteraeon arrive affreusement en retard. Il y a 20 ans, The Esoteric Order serait sorti pile au bon moment. Il n’aurait pas fait tâche au milieu des monuments érigés par Death, Obituary ou Pestilence. Aujourd’hui, l’album sonne juste tellement générique que ça n’est pas plus digne d’intérêt, même en comparaison des clones sans personnalité du deathcore et du death moderne dans son ensemble.
Ce n’est pas tant leur choix d’orientation musicale qui laisse à désirer, mais bien l’absence du moindre passage propice à vous faire dresser l’oreille. Pas même dans le mauvais sens du terme. À aucun moment l’auditeur n’est amené à se dire : « ah c’est vraiment tout pourri, pourquoi ils ont mis ça là ? » ou le contraire. Écouter Puteraeon a autant de saveur que boire l’eau du robinet. Pas de quoi en tomber malade, mais ça n’apporte aucune satisfaction particulière. Hormis peut-être si l’on meurt de soif. C'est bien ça, les seuls qui s’y intéresseront seront sans doute en manque absolu de metal extrême. Autant dire qu'écouter The Esoteric Order sans avoir l’impression que tel ou tel titre est déjà passé 2 à 3 fois relève de l'exploit.
Vouloir rendre hommage à ce que les grands anciens ont accompli est tout ce qu’il y a de plus respectable. Encore faut-il le faire avec une certaine inventivité. Au lieu de ça, c’est une application à la lettre des codes du genre que l’on tient. Pas une once de créativité chez Puteraeon qui a clairement échoué à vouloir dépoussiérer le death old school. S’ils ne sont pas capables de faire mieux, autant laisser ce créneau aux groupes comme Bloodbath.