CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Ricardo Correia
(guitare+chant)
-Ricardo Cabrita
(guitare)
-André Teixeira
(basse)
-Paulo Lafaia
(batterie)
TRACKLIST
1)The Anti-Doctrine
2)Serpent
3)Throne of Lies
4)Devorador Dos Mortos
5)Christian Orgy
6)Diogo Alves 1841
7)Atrocity Idol
8)Summon the Black Earth
9)Viral Oration
10)The Glorious Grisly
11)Vengeance Havoc
12)Raping the Law of the Land
13)Lucifer VIP (Chapter II)
14)Neo Pigs (Digipak Bonus Track)
DISCOGRAPHIE
Le blanc est une couleur qui évoque tout un tas de choses. Le physicien vous dira doctement que c’est la superposition de toutes les couleurs primaires, l’artiste vous parlera de pureté et du symbolisme virginal, le décorateur vous évoquera le design arty nouvel âge futuriste, l’enfant vous dira qu’il aime le lait et le fromage, quand d’autres parleront de supériorité raciale en levant le bras droit d’un geste sec et précis avant de revêtir un drôle de couvre-chef pointu et d’aller tabasser quelques hommes de couleur. Le chroniqueur, lui, vous parlera de terreur face à une page Word qui reste désespérément blanche…
Il y a donc des jours où l’on préfèrerait se taire car il n’y a rien à dire, mais où il faut tout de même s'exprimer. C’est déjà ça de gagné : rien qu’en le disant, l’introduction a été faite. Maintenant, essayons de parler de We Are The Damned, groupe portugais déjà coupable d’un album en 2008 (The Shape Of Hell To Come) qui est passé relativement inaperçu dans nos contrées. Nous voila donc face à leur deuxième création, Holy Beast, et après une première écoute distraite, le sentiment de vacuité nous heurte avec vigueur : tout cela sent le réchauffé et la médiocrité à plein nez. Las, ce sentiment ne quittera pas l’auditeur lors des écoutes suivantes, celles-ci passant immanquablement inaperçues et donnant une impression de répétition assez pénible. C’est que la recette est simple : les morceaux sont courts, concis, et tous sur le même mode : du death metal vaguement punk/stoner, simpliste, basique et brutal. Ça pourrait marcher, d’autre l’ont fait efficacement avec la même approche, mais là non : tout cela est ennuyeux.
En plus, le tout est long. L’album dépasse les 50 minutes, et compte 14 titres qui, en fait, ne dépassent que rarement les 3 minutes, mais les Portugais de We Are The Damned nous ont concocté une petite surprise sympathique, le titre "Lucifer VIP (Chapter II)", qui dure plus de 9 minutes et propose une longue digression au piano, légèrement gothique, et une suite très stoner, lente, lourde, pleine de wah wah et de sueur. Intéressant, à défaut d’être génial, mais en tous cas ce titre surnage au-dessus des autres, qui se contentent trop souvent du minimum syndical. Par exemple "Atrocity Idol", "Christian Orgy", "Summon the Black Earth"…tout cela se ressemble et est basé grosso modo sur le même tempo et les mêmes patterns de batterie, répétitifs et prévisibles. Parfois, une petite surprise nous est réservée, comme un petit passage acoustique, ou une mélodie pas vilaine, mais dans son ensemble, Holy Beast est plat, bêtement hystérique mais jamais intense, et ne parvient à quasiment aucun moment - malgré une production puissante – à emmener son auditeur ailleurs que dans la grisaille de l’ennui.
We Are The Damned peut donc sagement retourner dans les limbes desquelles il a été tiré jusqu’à un prochain album qui, s’il est basé sur la même recette, ne convaincra sans doute pas beaucoup plus. Écouter Holy Beast n’est pas une torture (nous avons connu bien pire) mais simplement une perte de temps : évitez-la, et faites quelque chose de plus constructif à la place.