CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-O
(chant)
-Divine
(guitare)
-Drag
(guitare)
-Gash
(basse)
-Kraze
(batterie)
TRACKLIST
1) intOx
2) Shadow Songa
3) Anna Nicole Smith
4) WHITE WHORE conspiracy
5) What Kinda Lamb Do Ya Think I Am ?
6) Dear Dead Prez
7) black CNN
8) Kastration Kar Krashes
9) Dali Was A Junkie
10) Killing An Arab
11) Creature Feature
12) Jesus Kills! Coroner Saves!
13) detOx
DISCOGRAPHIE
Les français d’Undercover Slut font un peu parler d’eux dans le petit monde du metal depuis 2004, et la ménagère lambda se souvient peut être du passage du groupe chez Fogiel. Si vous la trouvez sur Internet, regardez la video, c’est assez comique. Un bruit de fond qui se trouve bien alimenté autant, si ce n’est plus, par les diverses provocations de O que par la musique. Souvenez vous de la lame de rasoir offerte avec Communism Is Fascism. Pour relancer un peu le groupe, Deadlight Entertainment ressort leur album de 2008, Amerikkka Macht Frei, comme cela, pouff, sans raison.
En quelque sorte, ce fut un peu Noël avant l’heure. Enfin cela aurait pu l’être si cette ré-edition fût plus riche en bonus, ce n’est pas la maigre reprise de The Cure qui fourre cette dinde réchauffée. Surtout que vu qu’elle n’est pas présente sur la version promotionnelle, impossible de se prononcer sur sa valeur. Gageons, vu le potentiel provocateur du titre en question, que le groupe l’a choisie plus dans l’optique de potentiellement choquer que pour son amour du titre en question. Et ce même s'il est certain que les membres d’Undercover Slut soient de gros fans de The Cure. Le reste du disque est identique à la sortie originelle, et donc cette ré-edition s'adressera soit aux personnes ne possédant pas la première version, soit aux collectionneurs.
Amerikkka Macht Frei marquait un changement de direction pour le groupe, suite logique du remaniement complet du line-up peu de temps avant l’enregistrement. Fini l’indus metal bien glauque, bienvenue l’indus rock un peu moins glauque et surtout moins bourrin. Les metalleux seront bien contents avec "Kastration Kar Krashes", qui remporte la palme de la chanson la plus catchy et la plus intéressante, avec un solo de guitare bienvenu, courtesy of Eric Griffin from Wednesday 13. Le reste dépote certes, mais il faut remercier le producteur Chris Baseford (qui produit notamment Rob Zombie) qui sait comment avoir un son puissant et rentre-dedans. Le son des guitares est gras, mais pas trop, les sonorités électroniques ressortent bien.
Le défaut le plus évident de l’album est le caractère générique des chansons. Ce n’est pas mauvais, sans jamais être bon. De la musique industrielle standard, avec tous les ingrédients au bon endroit et au bon moment, sans le goût de l’originalité, ni même un brin de personnalité. Impossible d’appeler cela le Marilyn Manson du pauvre vu que cela reste meilleur que tout ce qu’a sorti le Révérend depuis une bonne décennie. Et ce ne sont pas les paroles, supposée être un atout du groupe, qui vont relever ce plat fade. Elles restent au final convenues et pauvres, la provocation tombant à plat devant tant de clichés et de platitude.
Amerikkka Marcht Frei est un de ces disques moyens qui nous arrivent par camions entiers. Difficile d’en dire du mal puisque les chansons ne sont pas en soit mauvaises, mais aucune étincelle ne s’allume en l'écoutant. Le type même de l’album standard, qui pourrait être une sortie de n’importe lequel des centaines de groupes clones qui font de l’indus. Les fans du genre aimeront, les autres bailleront.