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CHRONIQUE PAR ...

80
John Doe
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Fred Frith
(guitare+basse+chant)

-Carla Kihlstedt
(violon+nyckelharpa+harmonica
+basse+chant)

-Zeena Parkins
(accordéon+claviers+foley objects+chant)

-Matthias Bossi
(batterie+percussions+sruti-
box+chant)

-The Norman Conquest
(manipulations sonores)

-Anantha Krishnan
(tablas+mridangan sur
"R.D. Burman"

TRACKLIST

1)Snake Eating Its Tail
2)Round Dance
3)Pour Albert
4)R. D. Burman
5)Falling Up (for Amanda)
6)Out on the Town with Rusty, 1967
7)Lucky Thirteen
8)Blimey, Einstein
9)The New World
10)Tall Story
11)For Tom Zé
12)A Song About Love
13)Market Day

DISCOGRAPHIE

Ragged Atlas (2010)

Cosa Brava - Ragged Atlas
(2010) - rock expérimental - Label : Intakt Records



Pour beaucoup, Fred Frith est un champion de cette expérimentation quelque peu absconse souvent qualifiée d’avant-garde (et pas d’avant-garde metal, faut pas confondre !). C’est, réduire criminellement le champ d’action de ce bouillonnant sexagénaire ayant fait ses armes chez Henry Cow, Art Bears, Massacre, Skeleton Crew ou Keep the Dog. Egalement partenaire occasionnel de John Zorn, Fred Frith n’a jamais eu la moindre crainte d’aborder moult univers à la grande joie de ceux qui suivent son passionnant parcours. Or, donc, quand Fred Frith déclare vouloir se pencher sur l’idiome rock via son nouveau groupe, Cosa Brava, on ne peut que s’attendre à quelque chose d’unique et, de fait, c’est exactement ce à quoi nous avons ici affaire.

Pour la circonstance, Frith a réuni une équipe peu commune : Carla Kihlstedt, Zeena Parkins, Matthias Bossi, The Norman Conquest et Anantha Krishnan… Pas franchement un line-up rock, n’est-il pas ? Et c’est, justement, ce que confirme Ragged Atlas, leur premier album. En effet, si la musique présentée ici est nettement plus abordable que les habituelles explorations frithiennes, elle n’en demeure pas moins exploratoire et libre et pas aussi rock que ce à quoi on aurait pu s’attendre vu les déclarations du Cerveau en Chef. C’est plus à une fusion de world music (celtique, indienne et moyenne-orientale en tête) et de RIO (rock in opposition) à laquelle nous frottons ici nos cages à miel ébahies par tant de grâce. Cependant, et ce n’est pas coutumier chez Frith, le format chanson est très largement utilisé ce qui ne doit pas être étranger à cette peu commune accessibilité.

Beaucoup avaient renoncé à voir Frith jouer quoique ce soit d’autre que de la musique avant-gardiste qu’elle soit improvisée ou affiliée à la musique contemporaine. En effet, 1991 et la fin de son dernier « groupe de rock », Keep the Dog – où il collaborait déjà avec l’accordéoniste/harpiste/claviériste Zeena Parkins, ses priorités semblaient avoir changé si drastiquement que la (bonne) surprise de découvrir une formation telle que Cosa Brava n’en est que plus grande. La présence de Carla Kihlstedt et Matthias Bossi des furieux Sleepytime Gorilla Museum laissait entrevoir quelques circonvolutions paranoïdes et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on n’est pas déçu.

Tout du long des 13 titres et 62 minutes de ce glorieux opus nous avons droit à une réinvention de la grammaire rock absolument passionnante. Loin d’être le chaos que put être un Henry Cow dans ses moments les plus échevelés, Ragged Atlas n’en est pas moins un objet sonique qui paraîtra peu abordable à ceux qui ne se sont pas familiarisé à une certaine vision déconstruite de la chose « rock ». Et si ce mix de world music, de jazz et d’autre chose (que nous appellerons RIO pour simplifier) n’est sans doute pas à mettre entre toutes les oreilles et ne peut se voir qualifier de musique « facile » à moins d’être féru des travaux du maître ou de ses disciples il n’en reste pas moins une galette particulièrement accueillante, confortable presque…

Autre surprise, et non des moindres, Ragged Atlas n’est pas un album exclusivement instrumental. Si Frith himself y pousse la chansonnette ses comparses (Carla, Zeena et Matthias) ne sont pas en reste usant aussi de leurs cordes vocales et participent ainsi à la richesse sonore de l’entreprise. Par exemple, "Lucky Thirteen" s’écoule tel un rêve enluminé qu’il est d’une voix féminine éthérée et captivante mais aussi de parties de guitare étonnamment mélodiques (pour Frith) que ne renieraient pas un David Gilmour ou un Steve Hackett. Ajoutons que l’album comprend, un hommage au trop injustement méconnu trublion français Albert Marcœur (le justement nommé et excellent "Pour Albert") mais aussi au musicien Brésilien Tom Zé, à la danseuse Amanda Miller ou encore au compositeur indien Rahul Dev Burman et vous comprendrez que nous n’avons pas ici affaire à un album comme les autres…


Tout ceci fait il de Ragged Atlas un album de rock ? Certes non, c’est bien plus que ça ! Un voyage de part le vaste monde où l’idiome rock, distordu et déconstruit pour la circonstance, ne sert que de vecteur commun pour offrir à l’auditeur une expérience à la fois unique et diablement satisfaisante. Il suffit, pour ce faire, de se laisser emporter par cette musique à la fois charmeuse, rêveuse, cérébrale, tribale, savante… En un mot : unique !


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