CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Jamey Jasta
(chant)
-Kirk Windstein
(guitare+chant)
-Steve Gibb
(guitare)
-Matthew Brunson
(basse)
-Derek Kerswill
(batterie)
TRACKLIST
1)Enlightened to Extinction
2)God's Law in the Devil's Land
3)Monuments of Ash
4)Behind the Blackest Tears
5)Envision the Divide
6)From Heroes to Dust
7)Along the Path to Ruin
8)With Barely a Breath
9)The Death We Owe
10)Sleeping Beast
11)Torchlight Procession
12)Salvation Denied
DISCOGRAPHIE
Kingdom of Sorrow est de retour dans les bacs avec Behind The Blackest Tears et première surprise, les Kingdom of Sorrow sont de fervents lecteurs de votre serviteur puisqu'ils ont tenu compte de tous les reproches qui leur étaient adressés dans la chronique de leur premier album, le bien nommé Kingdom Of Sorrow! Le chant trop linéaire ? Qu'à cela ne tienne, Jasta module (et on a collé Windstein sur certaines lignes)! Ca ressemble trop à Down/Crowbar ? Ok, on va aussi bouffer dans la gamelle des anciens Machine Head !
Bon pour les ressemblances avec Crowbar et Down on peut pas y faire grand chose... On peut difficilement demander à un musicien de sonner « pas comme lui », c'est évident... Et puis vu la piètre qualité des riffs servis par Windstein sur ce Behind The Blackest Tears, on a un peu l'impression d'assister à la foire aux riffs « Pepper a dit non ». Bref, c'est pas original pour un rond, pas plus inspiré et ça sonne déjà entendu (surtout en cette période où l'on ne peut plus jeter un caillou sans toucher une bonne dizaine de groupes de sludge/stoner) : dommage parce que les gros riffs c'est ce qui sauvait un peu le premier album... Mais le père Windstein a plus d'un poil à sa barbe et est encore capable de deux-trois bûches de derrière les fagots! Quelques bons riffs parsèment l'album et raviront les fans de la Nouvelle-Orleans ! Mais si une poignée de bons riffs saupoudrés ici et là suffisaient à faire un bon album, ça se saurait...
Non, la grande nouveauté c'est que Jamey Jasta module... Si, si ! Pour de vrai ! Il suffit d'écouter le premier morceau pour s'en convaincre ! Il chante en son clair sur le refrain ! Et c'est pas terrible... Du coup on regretterait presque son chant hurlé s'il ne passait pas son temps à nous en abreuver. Bref quand les deux postes « principaux » que sont la guitare et le chant chient dans la colle, il faut une sacrée section rythmique pour relever le niveau! Pour cela il faudrait déjà remonter le niveau de la basse, car il faut une sacré concentration et une capacité d'abstraction phénoménale pour l'entendre, quand à la batterie, Derek Kerswill s'incrit dans cette nouvelle tendance : là où les machines sont de plus en plus humaines, presque capables de reproduire un feeling humain, certains batteurs arrivent à déshumaniser totalement leur jeu pour sonner comme une boite à rythme des années 80... Vous allez vous dire « il exagère !» Jetez une oreille sur "Envision the Divide", vous m'en direz des nouvelles ! (au passage que ceux qui n'ont pas envie d'hurler « A nation on fire!» pendant le break me jette le premier Burn My Eyes)
Bref c'est pas terrible... Les morceaux s'enchainent, certains passages attirent l'oreille, d'autres déclenchent un « tiens ca ressemble à Down/Machine Head/Mastodon (biffer la mention inutile)», d'autres un « ah ouais quand même » sans appel et au bout de 12 morceaux, le verdict tombe tel un couperet (que l'on aurait préféré voir briser nos cervicales) : on s'ennuie ferme et quand arrive "Torchlight Procession", on a l'impression d'avoir entendu le morceau une bonne dizaine de fois (c'est plus ou moins le dernier morceau vu que "Salvation Denied" c'est le morceau « speed/bourrin » qui rappelle à tout ceux qui l'aurait oublié que Kingdom of Sorrow, c'est un groupe d'hommes). Et le son n'arrange rien... Grosses guitares grasses mais sans âme, batterie playskool et chant monotone (même avec les modulations et Windstein qui prend quelques lignes de chant) du début à la fin ne viennent pas sauver le groupe de la débâcle mais viennent au contraire saborder le navire.
Finalement qu'est-ce qui nous reste? Même pas le bénéfice du doute, on l'avait déjà accordé au précédent... Encore une fois quel dommage d'aligner de pareilles compétences et de nous servir ces plats réchauffés et insipides. Peut être que certains « délires » de potes ne devraient jamais quitter le cercle douillet de la salle de répétitions...