4209

CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-A. Nemtheanga
(chant)

-C. Ross
(guitare+basse)

-J. Read
(batterie)

TRACKLIST

1)Salvation at the Barrel of a Gun
2)Dead City Ttare
3)Bite the Hand, Purge the Flesh
4)Gods Executioner, Praise Be
5)My Name in Blood Across the Sky
6)Indoctrine
7)Year Zero
8)The Martyrs Brigade

DISCOGRAPHIE

Indoctrine (2010)

Blood Revolt - Indoctrine



Ce Indoctrine est vraiment un étrange produit. Malgré des écoutes répétées, il est difficile de se forger un avis dessus tant il apparaît, selon l’humeur, tantôt enthousiasmant et tantôt pénible. Au final, il n’est ni totalement déplaisant ni complètement génial, il oscille mollement entre le passable et le correct, allant d’un style musical à l’autre, d’une ambiance à l’autre, pour au final ne pas vraiment parvenir à se faire une place de choix dans le paysage musical, même si son line-up et son statut de curiosité semblent lui avoir acquis un certain public.

Son line-up, oui. Car certain membre de ce combo vous sont peut-être familiers, surtout son chanteur, qui n’est autre que le vocaliste réputé de Primordial, A.Nemtheanga. C’est ce chant si particulier, parfois théâtral, lyrique et maniéré qui donne une grande partie de l’identité de Blood Revolt, dont le nom résume bien les aspirations politiques : la révolution, et l'abattage en règle des institutions tant politiques que religieuses, sans vraiment faire de tri. Cet esprit contestataire transpire également tant la production sonne délibérément très brute, aux forts relents de punk et de grind, genres musicaux contestataires par excellence. Il suffit d’écouter le son de la batterie et surtout celui des toms, visiblement très peu retouché, mais aussi celui des guitares, sales, très saturées et lourdes, comme si on avait affaire à un enregistrement garage, entouré des boites de pizzas vides, de cannettes de bière et de posters du Che. L’ensemble ne manque pourtant pas de puissance, et cette production particulière, avec le chant de Nemtheanga, sont deux des facettes originales de Blood Revolt.

La troisième, ce sont les compositions, axées comme la production sur la simplicité et l’efficacité. À cet effet, pas de fioritures, de complexité ou de recherche savante : il faut juste que ça tabasse. Donc sur Indoctrine, le riff gras est roi, le roulement de toms fréquent (et très répétitif, malheureusement, rendant le jeu de Read presque pénible par endroits) et le blast-beat revient régulièrement entre deux mid tempo ou passages plus posés. A titre d’exemple, les huit minutes de "My Name in Blood Across the Sky" illustrent assez bien le propos, puisqu’on y retrouve toutes ces caractéristiques, et ce même si la chanson semble presque artificiellement coupée en deux, avec ce long et réussi passage pesant au milieu, dans une veine doom/stoner. De même, le titre "Indoctrine" est maitrisé, avec ses mélodies, sa narration et son ambiance si particulière, qui certainement provoquera soit le rejet viscéral de l’auditeur, soit son adhésion rapide. Le reste, comme cela a été dit en introduction, est très inégal, parfois bancal, déstabilisant, presque maladroit. Le mélange des genres et le côté barré feront penser vaguement par moment à du Oxiplegatz (Sidereal Journey), en moins kitsch… et moins réussi, malheureusement.


Une fois n’est pas coutume, il faut se résoudre à laisser l’auditeur se faire sa propre opinion, voire même l’y encourager tant le statut d’OVNI de ce Indoctrine mérite de se faire écouter au moins une fois par tout amateur de curiosité. En ce qui me concerne, il faut avouer que le parti pris si tranché de cet album et son orientation grind/punk vont me le faire remiser au rayon des trucs étranges et pas bien dégrossis, mais qu’on ressortira peut être à l’occasion pour faire écouter à des amis et tester leur réaction.


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Trefoil polaroid droit 6 polaroid milieu 6 polaroid gauche 6