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CHRONIQUE PAR ...

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Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 8/20

LINE UP

-Michael Kiske
(chant)

-Amanda Somerville
(chant)

-Sander Gommans
(guitare)

-Mat Sinner
(basse)

-Rami Ali
(batterie)

TRACKLIST

1)Nothing Left to Say
2)Silence
3)If I Had a Wish
4)One Night Burning
5)Arise
6)End of the Road
7)Don't Walk Away
8)Devil in Her Heart
9)Rain
10)A Thousand Suns
11)Second Chance
12)Set a Fire (bonus track)

DISCOGRAPHIE


Kiske-Somerville - Kiske-Somerville



Haï à chacune de ses interviews, attendu avec impatience à chacune de ses apparitions sur un album de heavy, Mickael Kiske est un personnage qui dérange. À force de tailler le metal tout en cachetonnant à la moindre occasion, il a très sérieusement entamé sa côte de popularité. Du coup, le voir débarquer sur un album de heavy mélodique estampillé Frontiers, en duo avec Amanda Somerville (coach vocal qui a chanté dans divers operas metal comme Aina ou Avantasia), pue tellement fort l’opération commerciale que l’album a intérêt à être bon pour ne pas écorner un peu plus son image.

Surtout qu’en coulisses, on trouve des habitués du metal d’usine, à savoir Mat Sinner (Primal Fear, Sinner) et Magnus Karlsson (Primal Fear et plein d’autres trucs). Autant dire que les quelques fanatiques aveugles éventuels qui attendaient quelque chose d’un tant soit peu ambitieux vont en être pour leurs frais. Ici, tout est dédié à la recherche constante de la mélodie qui fait mouche, de la ligne de chant qui va vous rester en tête toute la journée, du riff qui vous fera taper du pied et lever le poing. Sauf que lorsqu’il s’agit d’un titre ou deux dans un album, dédiés à être les «hits » de l’album en question, pourquoi pas ! Mais sur onze pistes d’affilée (douze avec la bonus track), au secours ! Au moins quatre titres sont des simili–"I Want Out", la classe en moins. Toujours les mêmes mélodies, les mêmes refrains, le même tempo pour des titres creux et aussi vite oubliés qu’écoutés. Pourtant, notre duo du jour ne vise pas que le public heavy metal mélodique. Il essaie aussi d’attirer la pucelle de 14 ans fan des pires singles de Nightwish (période Tarja, bien sûr) en pondant un "Silence" accompagné de son orchestre et de son piano pour une émotion en carton garantie ! Si vous n’avez pas encore jeté votre CD à ce stade de l’écoute, vous arriverez peut-être jusqu’aux quelques faux espoirs qui jalonnent l’album. À commencer par "Arise", qui commence sur un riff enfin pêchu, mais qui continue malheureusement comme le reste : dans une banalité affligeante.

Donc, puisque visiblement continuer à s’intéresser à la musique semble vain, parlons un peu des vocalistes en présence. Mettons la galanterie de côté et commençons par ce cher Mickael Kiske, puisque d’une part, c’est le nom le plus vendeur, et que d’autre part, Amanda Somerville, tout le monde s’en fout ! Notre cher blondinet, qui a remplacé sa tonsure blonde par un bonnet, profite de cet amas de mélodies insipides pour cabotiner autant qu’il le peut et du coup, devenir aussi agaçant que les compositions sur lesquelles il pose sa voix. Sa technique est impeccable et son timbre magnifique, certes, mais il oublie deux choses : la puissance, qui donnerait à l’album une patate qui lui fait clairement défaut, et l’émotion, bordel ! Tout est bien lisse, bien propre et fait au final autant d’effet qu’un visionnage de notre première chaine entre 14h et 16h en semaine. Quant à Amanda Sommerville, elle semble figurer sur l’album plus parce qu’il s’agit de la meuf de Sascha Paeth que pour son talent. Ne nous y trompons pas : elle possède également une technique impeccable, mais souffre des mêmes tares que son compère côté émotion, et possède un timbre tout à fait banal à ranger dans la catégorie « chanteuses interchangeables ».


Et bien voilà qui ne va pas arranger la réputation de notre cher Mickael. Car voilà exactement le genre d’albums qui plombent le genre depuis de nombreuses années : aucune ambition, aucune originalité, pas même une envie irrésistible d’en découdre pour compenser ces deux gros défauts… Bref, rien à garder dans cet album de heavy-poubelle qui est au genre un équivalent de ce que Lorie est à la pop.


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