CHRONIQUE PAR ...
Gazus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Wes
(guitare+chant)
-Jeremy
(basse)
-Bobby
(batterie)
TRACKLIST
1)Killer Whales, Man
2)My Sweetheart, the Whore
3)The Spark Of Divinity
4)Empathic Communicator: Part I: Hommage To The Hunter (Unconcious Incompetence)
5)Empathic Communicator: Part II: Bee Bee (Concious Incompetence)
6)Empathic Communicator: Part III: Your Sun Machine, Your Space Embracer (Concious Competence)
7)Empathic Communicator: Part IV: How To Murder The Earth (Unconcious Competence)
8)Mare
9)The Sycophant, The Saint & The Gamefox
10)Dave Mustaine
11)Avaler l'Océan
12)You'll Never Die In This Town Again
13)Charmer
DISCOGRAPHIE
NAME -
Internet Killed The Audio Star
Les influences musicales sont quelque chose de parfaitement naturel. Tout groupe qui démarre le fait plus ou moins dans l'ombre des aînés qui l'auront le plus touché durant sa période de gestation. Quoi de plus normal alors que de faire des rapprochements entre les morceaux du premier album d'un groupe et la musique des groupes que l'on peut considérer comme des références ? Ce cas se présente lors de l'écoute d'Internet Killed The Audio Star de NAME. C'est même très fréquent. En fait, ça en devient presque irritant.
Le premier nom qui vient à l'esprit lors de l'écoute de "Killer Whales, Man" n'est autre que The Dillinger Escape Plan, période Calculating Infinity, alors que le groupe décharge une dose de mathcore interprété avec une certaine aisance, tant dans l'enchaînement de riffs épileptiques que de breaks de batterie incessants, par dessus lesquels survole un chant core vomi. Une influence ou plusieurs, cela n'est pas un drame en soit. Ainsi on pense à Psyopus sur "Mare" ou encore Between The Buried And Me sur le final de "Empathic Communicator: Part II: Bee Bee (Concious Incompetence)"... dont quelques plans plus tôt font penser à des groupes de la trempe de Dioramic et dont un plan complet passé la première minute rappelle fortement "Follow The Water" d'Architects, tant dans l'enchaînement des riffs que des fillers de batterie en fin de phrases pour un résultat très proche.
Mais NAME ne fait cependant pas que dans le hardcore violent sous ses différentes déclinaisons. En effet, le groupe envoie bien souvent des passages post-rock atmosphériques tout aussi maîtrisés que les déchaînements violents dont il sait faire preuve. Du post-rock, qui renvoie immédiatement à Explosions In The Sky, *Shels, ou à tout autre groupe du genre qui aime à développer des ambiances au son de nappes de guitare toute en trémolo noyée dans un delay et une reverb tout aussi abondants l'un que l'autre, tandis que le chant se fait alors mélodique. NAME fait aussi du death méchant avec du growl grave et gras sur "Dave Mustaine", qui rappelle plein de groupes, mais pas Megadeth. En revanche, quand débarque un plan techno cheap à souhait sur le même titre, ça ne fait penser à rien d'autre tant que le groupe ne joue pas, après quoi, on pense directement au Dillinger Escape Plan époque Miss Machine.
On en arrive donc au constat suivant : les membres de NAME jouissent d'un niveau irréprochable : tout est calé et maîtrisé, tant dans la technique instrumentale que dans la maîtrise des «codes» de chaque genre par lequel le groupe ballade l'auditeur. Néanmoins, le patchwork qu'est Internet Killed The Audio Star manque cruellement de liant et surtout de personnalité (à un niveau flagrant en ce qui concerne le chant pourtant varié et plutôt bien exécuté). Tout est très bien fichu, mais jamais durant l'écoute de l'album on ne parvient à détecter une quelconque «patte» propre au groupe ou encore un «NAME Seal Of Approval For Roxxxor Quality». Et malgré quelques bonnes idées qui peuvent jaillir (notamment l'usage d'une basse fretless sur certains titres), l'aspect «scolaire» prend le dessus, à grand coups de gimmicks qui lassent plus qu'ils ne sont efficaces (certains beatdowns vus et revus).
Internet Killed The Audio Star s'avère être un album varié, bien réalisé et plutôt agréable à écouter pour peu que l'on survive à la longueur des titres et que l'on se détache de l'impression d'avoir affaire à un cover band spécialisé dans des medleys de ce que la scène post-xxx et hardcore a produit depuis les quinze dernières années. Pour peu que l'on cherche de la personnalité ou un groupe possédant une identité, il faudra passer son chemin. Un album définitivement conseillé aux amateurs de blind-tests.