CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Chris Laney
(guitare+chant)
-Nalley Pahlsson
(basse)
-Fredrik Bergenstrahle
(basse)
-Ian Haughland
(batterie)
-George Egg
(batterie)
+ guests
TRACKLIST
1)Only Come Out at Night
2)Love So Bad
3)Rockstar
4)B4 It's 2 Late
5)Eyes Out Poppin'
6)One Kiss Tonight
7)Gotta Run
8)Playing With Fire
9)Crush
10)I Had Enuff
11)Daydream
DISCOGRAPHIE
-Salut Doc…
-Salut Marty ! Tu me présentes pas ton pote ? En tout cas il tire une drôle de tronche…
-Lui, c'est mon pote Chris Laney. On était en train de discuter de l'évolution de la scène hard / metal, et on se disait qu'on avait du mal à s'y retrouver. Tout est devenu si lisse, si sérieux… on se fait chier quoi. Où est passé le fun ?
-D'accord j'ai compris… Bougez pas, je vais sortir la DeLorean, on va se faire un trip dans les années 80 !
Ce qui est sûr, c'est que Laney a dû biberonner pas mal de hard rock tendance US dans sa jeunesse. On retrouve en effet tout un tas de gimmicks caractéristiques de l'âge d'or du style : les chœurs « wo ho » délicieusement surannés sur le prérefrain du morceau titre, la grosse reverb' sur la batterie comme sur l'intro de "One Kiss Tonight"… et puis surtout le côté fun qui se dégage de la plupart des titres. Démonstration éclatante dès le deuxième titre : "Love So Bad" débute comme un titre de Scorpions de l'époque Crazy World, avec sa rythmique mid tempo, son riff faussement méchant entre hard et heavy et ses chœurs aguicheurs sur le prérefrain ; mais lorsque déboule le refrain, c'est l'ombre de Def Leppard ou de Motley Crüe qui vient hanter le studio. Impossible de ne pas avoir la banane et l'envie de remuer son popotin à l'écoute d'un refrain aussi fun et catchy, ou sinon, c'est vraiment ne pas savoir apprécier les choses simples.
Qui dit hard US 80's dit souvent hard FM, la porte située juste à côté. Laney y fait quelques incursions, en commençant par "B4 It's 2 Late". L'intro au piano et le chant de lover laissait augurer une ballade, c'est en fait un titre rock au refrain un brin racoleur. Evidemment tout fan de heavy se doit d'affirmer haut et fort que c'est de la soupe commerciale, mais en privé, rien n'interdit d'apprécier ce titre bien foutu. On peut en dire autant de "Playing With Fire", avec un refrain déjà un peu plus sucré au niveau des chœurs, ou "I Had Enuff" et son feeling Bon Jovien. Ce style d'AOR typiquement 80's rappelle le célèbre "Power of Love", le titre phare de la B.O. de… Retour Vers Le Futur ! Laney n'était pas loin du grand chelem, mais il échoue de peu en se plantant sur "One Kiss Tonight". Le couplet un peu mou, le refrain guimauve avec les fameux « wo ho ho », là c'est vraiment le type de sucreries qui ont fini par ternir l'image de rocker de Bryan Adams.
Et le Chris Laney, on aimerait bien qu'il garde son image parce que quand il rocke, il assure méchamment. C'est le cas sur les mid tempo, que ce soit le pesant "Only Come Out at Night" ou un "Eyes Out Poppin'" qui dégage un petit côté branleur bien jouissif. Mais le Chris, il sait aussi faire parler la poudre, comme sur le fiévreux "I Gotta Run" et surtout l'irrésistible "Crush", co-écrit avec Bruce Kulick. Ca riffe, ça speede, ça donne envie de chanter : mission brillamment accomplie. En plus, ça permet de faire oublier que Laney n'est pas franchement un as du chant, avec son timbre à mi-chemin entre Billy Corgan et un Dave Mustaine qui articulerait, ajouté à quelques passages bien à l'arrache. Laney sait aussi mettre son art au goût du jour, comme sur "Rockstar". Ce titre n'est pas sans rappeler Nickelback : même côté lisse malgré un son de guitare heavy et un riff se la jouant badass, et surtout même sens du refrain catchy.
Vous avez plein de potes ? Vous avez une carte de fidélité chez Kronenbourg ? Vous avez une piscine et vous connaissez quelques pépées pas farouches ? Alors ne cherchez pas plus loin la bande-son de vos futurs barbecues cet été, Chris Laney a pensé à vous et Only Come Out At Night remplira parfaitement cet office. Cet album sans prétention a les charmes des outsiders inattendus, et il faut bien avouer que dans un style passé de mode depuis une vingtaine d'années, il s'en sort haut la main. À découvrir d'urgence pour les amateurs.