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CHRONIQUE PAR ...

75
Francion
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Thor Bager
(chant)

-Cris J.S. Frederiksen
(guitare)

-Cliff Nemanim
(guitare)

-Hans-Jørgen Martinus Hansen
(flûte+mandoline+accordéon)

-James Atkin
(basse)

-Danni Jelsgaard
(batterie)

TRACKLIST

1)Æthelred
2)Lokkevisen
3)Havfruens Kvæd
4)Højen på Glødende Pæle
5)På Odden af Hans Hedenske Sværd
6)Laster og Tarv
7)Den Svarte Sot
8)Kromandens Datter
9)Grendel
10)Jagten
11)Lindisfarne
12)I Salens Varme Glød

DISCOGRAPHIE


Svartsot - Mulmets Viser
(2010) - death metal folk - Label : Napalm Records



Groupe de la New Wave of Folk Metal incarnée par Eluveitie, les Danois de Svartsot nous proposèrent une première offrande en novembre 2007, Ravnenes Saga, paru chez Napalm Records, tout comme ce second album que voici. Ce premier était plutôt moyen, manquant d'originalité, perdu dans une scène en plein essor sans arriver à s'en dégager en offrant quelque chose de neuf. Mulmets Viser, lui, est déjà mieux, il exploite plus de pistes, il permet au groupe de prendre peu à peu son envol, mais il n'est pas l'album de la maturité, contrairement à ce que l'on pourrait s'attendre.

L'album commence avec le titre "Æthelred" et son intro légère et entraînante plus proche de la musique médiévale que du metal. Cet air léger va se métamorphoser grâce au jeu des guitares et basse et avec l'arrivée de la voix, grave et gutturale, « death », du chanteur. Les bases du genre de l'album sont posées, on est donc dans du death epic pagan metal à la Ensiferum. Cette influence de Ensiferum va bien se faire sentir par la suite, notamment sur "Den Svarte Sot", qui par son nom quasiment éponyme nous laisse présager une des meilleures compositions de l'album, ce qui n'est pas très éloigné de la réalité. Plus lente et solennelle que les autres, elle nous invite à partager le quotidien des soldats sur le champs de bataille, avant l'ultime combat, dans la fiévreuse attente de savoir s'ils integreront ce soir les troupes d'Odin en Valhalla après s'être battu glorieusement jusqu'à la mort ou si, victorieux, ils s'adonneront le lendemain à moult réjouissances païennes faites de beuveries et de ripailles. Cette musique nous conte le destin d'une nation, d'un peuple, d'une vie qui se jouent sur une bataille...

On est là dans du epic metal bien loin de Korpiklaani et consorts dont la musique est plus proche des autres morceaux de l'album. Ce côté épique se fait également très bien ressentir sur le sublime morceau "Jagten", où les instruments à cordes et ceux à vents ont trouvé parfaitement leur place: ils sont complémentaires et se confondent tour à tour tout au long du morceau. On n'est pas dans de la juxtaposition de styles mais dans un mélange qui permet à Svartsot de définir son avenir musical, son style, qui demande encore à être peaufiné pour sortir du lot dans cette ô combien riche et nombreuse scène pagan scandinave. Mais c'est avec "Højen på Glødende Pæle" et avec "Laster og Tarv" que l'on s'immisce le mieux dans l'univers de ce groupe. L'ambiance est médiévale, entre réalisme et heroic fantasy à la Battlelore. On se croirait sur le chemin d'un château dans un cadre campagnard idylique ou assis dans une taverne à siroter une bonne rasade d'hydromel. L'air est léger, trop peut être.


On est dans un album plutôt bien réussi, travaillé en profondeur et ça se voit mais un style qui demande encore à être défini plus précisément afin de permettre au groupe de battre de ses propres ailes. Un style léger aussi, trop superficiel et trop répétitif. La structure mélodique et rythmique reste au fil des morceaux plus ou moins la même, ce qui finit par lasser. On peut penser que si le groupe se concentre sur ces quelques problèmes, il se destine à une place de choix dans la scène pagan scandinave. Bref il n'y a pour le moment pas de quoi être dépaysé mais les amateurs du genre ont de fortes chances d'apprécier.


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