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CHRONIQUE PAR ...

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Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Ole Sveen
(chant+guitare+violon)

-John Mjaaland
(chant+basse)

-Tor Glidje
(guitare+chant+percussion)

-Kim Akerholdt
(batterie)

-Anders Salomon Lidal
(soundscapes)

TRACKLIST

1)The Asylum 2013
2)Tower of Silence
3)Symptoms
4)Invasion
5)Spear of Heaven
6)Cognitive Cocaine
7)Alihorn
8)Choice
9)In a Treacherous Kiss
10)Water Through Fire
11)Dark Passenger
12)Uro

DISCOGRAPHIE

The Descent (2010)

Mantric - The Descent



Si cet album a tout de la promo sortie de nulle part au premier coup d’œil, une rapide enquête nous apprendra que Mantric est né des cendres d’Extol. Si ce nom ne vous dit rien, sachez qu’il s’agissait la d’un groupe norvégien de metal extrême et moderne qui avait tendance à tambouiller black, death, prog ou thrash avec un talent culinaire certain. Le genre de formation qui aimait innover et défricher des terres inexplorées en somme. Tout à fait le cahier des charges qui sied au proggeux aventureux qui aime tant se délecter des formations les plus barges existantes, preuve d’une santé mentale précaire. La question du jour sera donc de savoir si Mantric est digne du lourd héritage qui pèse sur ses frêles épaules.

Les Norvégiens définissent leur style comme un savant mélange de prog, de metal et de punk. Si cette affirmation fait sens lors de l’écoute de l’album, quelques précisions sont toutefois nécessaires. Car la musique présente sur The Descent fait avant tout penser à un mélange bien dosé entre postcore et prog. Du postcore pour le chant hardcore et la violence générale des morceaux et du rock prog pour l’ambiance, la complexité harmonique et structurelle de certains titres et les sections plus aériennes où viennent se poser le chant clair. Bien entendu, classifier ce genre de groupe tient de l’équilibrisme puisque les références restent nombreuses. Neurosis, Converge, Hacride et plus particulièrement Mastodon sont autant de noms qui viennent rapidement à l’esprit. L’ambiance sombre et dépressive n’est pas sans rappeler l’école prog suédoise et plus particulièrement Anekdoten période Nucleus.

Le melting pot proposé par Mantric est donc bien dans l’air du temps avec un metal moderne et sous influence prog. Mais l’ambition du groupe ne s’arrête pas là et ce dernier n’hésite pas à utiliser divers instruments à l'occasion tel l'accordéon ou le violon. L’autre grande force de Mantric est de ne pas complexifier inutilement sa musique et de travailler ses ambiances. Mais l’aspect technique en pâtit quelque peu car si la musique n’est jamais démonstrative (aucun solo de gratte à l’horizon), elle est parfois un peu trop simpliste, notamment au niveau de la section rythmique. Niveau chant, on regrettera tout de même certaines lignes mélodiques en clair pas forcément intéressantes, voire plutôt fades. Si The Descent étonne particulièrement lors des premières écoutes, un point vient malheureusement assombrir ce tableau idyllique. En effet, les nombreuses influences du groupe finissent par devenir quelque peu agaçantes voir omniprésentes au fil du temps. C’est particulièrement le cas de Mastodon qui se fait régulièrement piller par le groupe.


Si Mantric ne ménage pas ses efforts pour étonner son auditoire, il n’arrive toutefois pas à totalement transformer son essai. Le potentiel est pourtant bien là et si le groupe arrive à mieux travailler ses influences et améliorer son chant, il pourrait bien devenir un acteur sérieux du genre. En attendant, les fans d’Extol devront sans doute passer leur chemin car The Descent n’a ni l’inspiration, ni la technique que l’on pouvait trouver dans son modèle. Concernant les autres amateurs, ils seraient bien inspirés de jeter une oreille sur ce premier effort, car malgré les réserves, The Descent est une excellente surprise.


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